bonjour lima
bon article que je complète.
Par analogie, notre monde ressemblerait à un puzzle
en expansion où chaque pièce se renouvelle, se multiplie, varie de forme, de
couleur, de place, et modèlerait une image sans cesse changeante. Un puzzle que
nous n’avons aucune chance de lire dans son ensemble par notre seul regard, et
même si nous nous situions dans une position hypothétique d’observateur, nous
ne pourrions observer et comprendre que le passé, car le temps de décoder ce
que nous observons, l’image que nous définissons n’existe plus. Si bien que
l’étroitesse de notre regard ne nous permet d’exister que par défaut tout en
étant partie intégrante du monde objectif. Monde objectif que nous devons
percevoir par nos sens, et c’est cet apparent paradoxe qui a certainement donné
naissance à la récurrente querelle des matérialistes et des spiritualistes.
Pourtant, toute cette
complexité peut être formulée par des règles mathématiques, qui sans être
absolues, réduisent l’incertitude des probabilités dans la survenance d’un
événement, et elles nous ont ouvert la porte à ce que nous ne voyons pas.
Ceci en gardant à l’esprit, que les mathématiques
qui ont fait sauter tant de verrous, ne pouvant calculer de nombres infinis, il
y a forcément un point où tout cela s’effondre ; et tout raisonnement,
également, a un point où il y a un absolu, un point ou il y a une place pour
ceux qui ont besoin d’une « Vérité », une place où l’on peut mettre
un Dieu, un abri où l’homme peut reposer sa vigilance et poser ses secrets.
De telle manière que
l’animal que nous sommes qui a besoin de vérité, et qui se croit, civilisé
parce qu’il se dit « bonjour », ne s’ouvre aux autres que de manière
hégémonique, et il laisse le travail de corrélation, d’acculturation au
« temps », parce qu’il n’a pas de contrôle sur lui.
En effet, ce sont les mathématiques[1] qui
sont devenues le langage de la concrétisation scientifique, de l’ensemble de
nos théories bâties par la pensée, et elles ont permis d’en faire la
vérification et l’application. Bien que ce soit les deux, littérature et
mathématique, qui associées et vulgarisées, permettent à chacun, de naviguer
dans toutes les autres disciplines. La construction du raisonnement repose tout
autant sur la connaissance du langage lexical qui permet le développement de la
pensée abstraite, que des mathématiques qui offre la logique déductive, et
séparer les deux n’est pas sans incidence sur l’appréciation de notre existence.
Ainsi par soucis d’organisation nous déterminons des
normes par l’usage du vocabulaire et des mathématiques, et de fait, ces
déterminants restent aléatoires car ils peuvent se déplacer sur une échelle de
0 à l’infini, ils sont donc relatifs.
Il ne sert alors à rien
d’espérer trouver une valeur marchande se définissant par une loi invariable
qui nous dispenserait de la responsabilité d’acteur afin d’apprécier nos
agissements sociaux aléatoires, issue de l’événement culturel généré par notre
activité cérébrale.
[1] La spécificité des mathématiques. En premier lieu,
il est vrai que les mathématiques ne sont pas une science, si l’on entend par
science une discipline vouée à la description de la nature et de ses lois.
L’objet des mathématiques est plutôt de prouver les conséquences logiques
d’ensembles donnés de suppositions. Il est par conséquent possible de ne pas
les inclure dans la liste des sciences et de les considérer comme un sujet
intéressant en soi ainsi que comme un instrument des plus utile à la science
(mathématiques pures et appliquées). Un autre regard sur les mathématiques
consiste à considérer que les mathématiques appliquées s’intéressent aux
structures apparaissant en théories scientifiques, tandis que les mathématiques
pures couvrent non seulement ces structures mais également toutes celles qui
auraient pu (ou qui pourraient un jour) se présenter en science. Les
mathématiques sont alors l’étude rigoureuse des mondes hypothétiques. De ce
point de vu, elles sont une sorte de science – La science de ce qu’il aurait pu
être, de ce qu’il pourrait être, aussi bien de ce qu’il est. Ainsi considérées
les mathématiques ne sont-elles pas alors la plus fondamentale des
sciences ? Murray Gell-mann. Le quartz et le jaguar. Edition Flammarion. Pp 129/130).