Nenette,
Je ne conteste en rien ces études... oui, les choses sont loin d’être parfaites ailleurs... Il faut beaucoup en améliorer, en changer... voire en supprimer...
Mais attention, il ne faut pas confondre « salle d’attente pour éventuelles adoptions », par exemple ... et véritable lieu de vie par là....
De la même manière qu’en France il ne faut pas confondre, ce qui existe encore, comme « des centres d’accueil et de triage » d’ autrefois, c’est à dire comme des « centres de suspension du temps et/ou d’avenir pour des jeunes » pour ne pas dire « des centres de rétention » ... il ne faut pas les confondre avec de petites structures comme celle où j’ai bossé. J’ai travaillé dans un foyer pédagogique... Je parle d’une maison anodine entre d’autres, d’un foyer avec une dizaine d’ enfants environ, orphelins ou pas, autour d’une maitresse de maison et entourés en permanence d’un duo d’ éducateurs... des enfants qui allaient aux écoles du coin, qui mangeaient avec nous, qui jouaient avec nous, qui faisaient des devoirs avec nous... qui parlaient avec nous... je parle d’un véritable lieu de vie... avec des jeunes qui ont pour beaucoup grandit jusqu’à l’âge adulte là, tout en gardant un grand contact avec leurs parents pour certains ( s’ils ne sont pas retournés avec), tout en gardant un grand contact avec la société .
Ailleurs, hors de France, dans d’autres mondes... eh bien il faut aussi s’efforcer pour créer de véritables lieux de vie au sein de la communauté locale... et avec elle !!! Oui, il serait utile de rappeler que notre schéma de vie comme notre schéma familial n’est pas universel, loin de là, et qu’ils n’ont pas à s’imposer à d’autres !!! Dans de nombreux pays on pourraient considérer des enfants comme abandonnés avec nos yeux... mais la famille s’étend là souvent très différemment et souvent bien plus largement que chez nous... souvent jusqu’à un quartier ou un village .
Nenette,
Autant je critique fortement les adoptions internationales parce qu’on ne regarde pas (ou ne veut pas regarder) vraiment d’où et comment viennent des enfants... ce qui m’amène déjà à vouloir les supprimer rien que pour çà... Autant je critique aussi le parrainage parce que celà devient souvent seulement envoyer quelques sous par mois à un organisme ou à un autre... sans regarder où ils vont... ce qui m’amène à dire aussi que le parrainage reste pratiquement à inventer par là. Par exemple, derrière le mastodonte World Vision (Vision du monde) qui s’occupe de plus de 15 millions d’enfants , on fait souvent du « convertissage » derrière un masque de parrainage (demandez à Sylvie Brunel, ancienne directrice et présidente d’Action contre la Faim.). Dans la même campagne d’évangélisation mondiale on trouve le « frère spirituel » Holt International, un autre mastodonte qui emploie là l’adoption comme moyen (Cette organisation a débuté en Corée et a réalisé des dizaines de milliers d’ adoptions depuis ce seul pays d’Asie pour des familles chrétiennes américaines. La machine s’est tellement emballée qu’elle a developpé plus tard son activité vers l’Europe aussi... où l’on perçoit pas cette dimension prosélyte d’origine. Il faut savoir que pas loin de trois quarts des agences à adoptions aux USA sont « très chrétiennes ». On en a surpris à refuser des dossiers à des candidats ... parce qu’ils étaient catholiques !!!). Derrière le parrainage peut se cacher de moins belles choses encore... si on ne regarde pas vraiment ce qu’il se fait. Mais si on fait bien du parrainage... oui, dans des « orphelinats » (J’avais mis des guillemets) des enfants PEUVENT (J’avais mis la possibilité) y grandir harmonieusement et heureux. Je parlais de véritables lieux de vie, évidemment.
Nenette,
« Partout au monde, dans l’histoire des abandons il y en a souvent deux bien distincts qui se succèdent : Celui »réalisé« par un homme et là souvent sans préoccupation du tout pour une femme et des enfants »abandonnés« (un abandon barbare, je dirais.)... et ensuite celui réalisé par une mère souvent immensément préoccupée pour un et/ou plusieurs de ses enfants abandonnés ( Un abandon humain. Je pense là aux femmes qui (aban-)donnent leurs enfants pour les sauver pratiquement. C’est sans doute le cas le plus répandu.).
Mais on peut aussi voir de nombreuses fois après, selon l’endroit, une troisième sorte d’abandon, un abandon réalisé par un État et/ou par une nation qui veut économiser l’argent d’une véritable politique sociale et/ou profiter pour en gagner comme avec des adoptions (un abandon politico-économique.).
Enfin, dans les pays d’accueil d’enfants adoptables on peut voir de plus en plus maintenant un quatrième type d’abandon, un abandon d’enfants adoptés par des parents adoptifs (un abandon d’adoption donc.)... Oui, on peut voir de plus en plus des enfants adoptés qui se retrouvent dans des orphelinats. Et là on peut imaginer aisément qu’il y a beaucoup plus d’enfants de ce genre abandonnés dans des foyers d’adoption, des abandons cachés parce que trop honteux. »
Pour ce dernier type d’abandon, un thème encore bien tabou, deux liens :
Bon, je conclue :
A travers l’adoption internationale, je reprendrai un peu une formule de Murakami, je crois, je vois souvent « construire des murs de vérité avec des briques de mensonges »... souvent par des ouvriers qui ne le savent pas. A la base c’est souvent injuste... et par la suite c’est souvent dangereux.
A travers un véritable parrainage les choses sont loin d’être parfaites encore... mais elles me semblent plus justes déjà, et véritablement solidaires. On tâche par là d’aider des enfants à rester proches de leurs famille et/ou de leur communauté. On tâche par là d’aider des familles et des communautés en difficulté.
Si vous vous trouvez dans d’immenses difficultés... vous préféreriez qu’on vous aide vous avec vos enfants... ou qu’on vous prenne vos enfants pour toujours ?