Pour reprendre la phrase introductive à cette publication relative au service public scolaire français, (avec laquelle je me sens par ailleurs en parfait accord), je me permettrais de signaler que notre actuel gouvernement s’ingénie à le mettre à mal.
Il ne faut pas oublier la « Loi Carle » qui a pour but de « favoriser l’implantation et le financement des écoles primaires privées » (le plus souvent catholiques) dans toutes les communes.
Il ne faut pas passer sous silence, non plus, « l’accord Kouchner » pour la « reconnaissance des diplômes de l’enseignement privé catholique ».
Il ne faut pas ignorer que ce gouvernement vient de « multiplier par deux le nombre des postes aux concours des professeurs dans le privé », alors qu’il organise la pénurie dans le public.
Ainsi, au nom de « la concurrence libre et non faussée », chère au Traité de Lisbonne, les avantages donnés au privé se multiplient et les services publics vont bientôt se retrouver cantonnés aux activités non rentables, aux « publics » dont les évaluations auront démontré les limites, alors que le transfert des activités juteuses sur des « publics » rentables (« capital humain » oblige !) ouvrira la voie royale au privé.
N’oublions pas, que dans notre système public d’éducation, ce sont près de 60 000 postes qui ont été supprimés au cours de ces 5 dernières années... alors que le privé n’a pas subi les mêmes coupes sombres, et bénéficie au contraire d’augmentation de ses effectifs !
Ainsi, les principes généreux qui firent la force et la fierté de notre Ecole (au sens large) Publique, Gratuite, Laïque et Républicaine, se trouvent bafoués. L’heure, bientôt, sera définitivement aux « officines privées »... si nous ne prenons pas la mesure de ce qui se fait en coulisses et si nous laissons « filer » cet outil formidable d’émancipation et de promotion sociale que fut notre institution jusqu’à ce que, pour mieux la démolir, on l’ait accusé de tous les maux !
Songeons que l’un de ses professeurs (qui ne doit pas être un exemple isolé) a été victime d’un blame, en juin dernier, alors qu’il était de jury du Baccalauréat (Hist/géo), pour avoir refusé de faire passer les oraux pour lesquels il était convoqué, dans une salle de classe (d’un établissement privé catholique), dans laquelle trônait un crucifix : non seulement, désormais, on convoque des professeurs de l’enseignement public dans des locaux d’un lycée privé (ce qui est déjà un fait nouveau), mais on les blame parce qu’ils demandent que soit respecté le principe de neutralité, fondateur de notre République Laïque !
Il semble que nous ayons bien du souci à nous faire !l