Les "effroyables
imposteurs" d’Arte
Arte, par son statut particulier et sa
démarche avait jusqu’à maintenant la réputation d’une chaîne de
télévision à part, traitant de sujets dont ses consœurs ne
voulaient pas, comme celui du documentaire de Marie-Monique Robin,
« Le monde selon Monsanto ». Mais les choses commencèrent à
changer lorsque cette documentariste proposa à la chaîne
franco-allemande son film « Torture made in USA » qu’elle
lui refusa, et que l’on ne peut voir que sur internet. Le doute
commença à s’installer sur la capacité qu’avait Arte à traiter de
sujets sensibles. Il est totalement dissipé depuis la soirée
« théma » du 9 février dernier intitulé "Main basse
sur l’information« et qui commença avec le documentaire »Les
effroyables imposteurs", titre qui n’augurait rien de bon sur
la façon dont internet serait traité. C’est encore pire que ce que
l’on aurait pu imaginer : selon le « documentaire », le web
est un ramassis de complotistes (le mot « complot » ou
« complotiste » est martelé tout le long du film à la fois
comme une incantation et une imprécation) qui propagent de méchantes
rumeurs et sont (sic) « un danger pour la démocratie ». Le
plus drôle, c’est qu’en présentant les choses ainsi, l’auteur de ce
réquisitoire tombe dans le travers qu’il prétend dénoncer en
présentant les internautes comme une horde qui comploterait contre
les institutions. Et la première réaction de colère que peut
provoquer la vision de ce « documentaire » cède vite la
place au sarcasme, tant la manipulation est grossière, véritable
cas d’école à montrer aux apprentis-journalistes pour leur faire
voir la différence entre reportage et propagande, Arte s’étant
trouvée dans la situation d’un illusionniste malhabile révélant
involontairement ses tours. Évidemment, internet véhicule le
meilleur comme le pire, et le meilleur du web, c’est la possibilité
d’accéder à des informations ou à des débats exclus de la scène
médiatique comme l’attitude des autorités sanitaires face à la
grippe A/H1N1 ou la contestation de la thèse officielle sur les
attentats de New-York, et ce n’est pas un hasard si ce film de
propagande que nous a diffusé Arte cherche à faire passer pour
complotistes tous ceux qui traitent de ces deux sujets. C’est raté :
les effroyables imposteurs d’Arte n’ont fait que justifier ce divorce
croissant entre les médias et les citoyens et la chaîne
franco-allemande s’est discréditée en rejoignant ses consœurs de
la pensée unique, pardon de la pensée zéro.