@ 1984
Cette loi du 12 avril 2000 instaure l’ère du soupçon généralisé.
Tout collègue, tout parent peut adresser sa lettre de dénonciation en étant certain que sa victime ne pourra jamais en avoir connaissance, mais qu’elle restera jusqu’à la fin de sa carrière dans un dossier administratif bis clandestin pour induire en erreur les administrateurs qui se succèdent.
Le 29 novembre 2000, l’inspecteur académique du Gard reconnaissait devant un professeur qui comparaissait devant lui après une lettre de dénonciation d’une mère d’élève (1), qu’une cinquantaire de lettres de dénonciation lui parvenaient par semaine !
C’est bien une politique délibérée d’intimidation du personnel qui est ainsi mise en oeuvre à l’Éducation nationale.
(1) Cette mère sera condamnée le 13 mars 2003 par le tribunal d’instance d’Uzès sur la base de l’article 1382 du
Code Civil, car à l’époque, l’application de la loi nouvelle n’était pas encore bien rodée et le professeur avait pu obtenir cette
lettre. Il est peut-être le dernier qui a eu cette chance. La lettre avait été anonymée, mais la mère s’était vantée de l’avoir envoyée à l’inspecteur académique !
Voici ce qu’ a dit le juge au sujet de cette lettre : “La lettre a été versée au dossier administratif de l’intéressé et elle y demeurera tout au long de sa carrière. Même s’il n’a fait l’objet d’aucune sanction, cet élément lui cause sans conteste un préjudice moral.”
Paul Villach