16 février 2010 (Nouvelle Solidarité) – « L’euro est mort, vive l’euro ! » Voila comment on pourrait résumer le papier publié hier par le célèbre éditorialiste du quotidien ultra-conservateur The Daily Telegraph, Ambrose Evan-Pritchard, grand pourfendeur depuis toujours de « l’Europe », cette dictature infernale qui menace l’Angleterre avec ses impôts, son agriculture et ses technocrates.
Cependant, AEP est un britannique et donc pas entièrement dépourvu de pragmatisme.
Signe que la crise atteint des sommets, AEP, alors qu’il suggérait encore il y a une semaine que la Grèce quitte l’enfer européen au plus vite, prie aujourd’hui toutes les divinités du temple bruxellois pour qu’elles volent rapidement au secours de la brebis grecque égarée.
Et pour cause : « le système bancaire européen était – et demeure – en grand danger au fur et à mesure que le risque de contagion se répand parmi les pays membres du Club Med. Le danger qu’un " Lehmann souverain " provoque une réaction en chaîne est bien réelle, avec l’Angleterre en ligne de mire », constate AEP. « Je me retrouve dans la position étrange, de soutenir une action drastique de l’UE, par crainte de quelque chose de pire. Nous coulerons tous si ça continue ».
Pourtant, le sauvetage de la Grèce (comprenez de banques françaises, allemandes et britanniques très exposées là-bas) s’avère une équation impossible à résoudre.
Giulio d’Amato, un des auteurs du Traité de Lisbonne et nostalgique de l’Europe médiévale, affirme dans le quotidien italien La Republicca que deux solutions s’offrent à l’UE : « La première, c’est la bundesbank-isation de l’Europe. Puisque l’Allemagne sera sollicité à payer la plus grande partie, elle pourrait prendre le contrôle d’une partie de la souveraineté fiscale de la Grèce, que les Grecs lui abandonneraient ». L’autre scénario serait la création d’un Fonds monétaire européen (FME). « Ce fond pourrait trouver des capitaux sur les marchés financiers en émettant ces fameuses euro-obligations que l’Allemagne a toujours rejeté car considéré comme un engagement indirect. Cependant, quand l’alternative consiste en un engagement qui apparaît directement dans votre budget, alors un engagement indirect, via ces euro-obligations, apparaît comme préférable ».
Dans cette perspective, d’Amato défend, pour succéder à Jean-Claude Trichet à la tête de la Banque centrale européenne (BCE), la candidature de Mario Draghi, ennemi juré du Ministre des finances italien Giulio Tremonti et ancien responsable européen de Goldman Sachs. Rappelons ici qu’en juin 1992, Draghi avait organisé la fameuse réunion de grands argentiers privés à bord du yacht royal britannique « le Britannia » pour planifier entre copains le pillage néolibéral de l’économie italienne.
Un autre « socialiste » italien va encore plus loin. L’ancien Ministre des finances Tommaso Padoa Schioppa pointe du doigt une vérité énorme : la stabilité d’une monnaie découle d’un Etat qui lui sert de fondement. Normalement, cet argument devrait convaincre nos dirigeants d’abandonner l’euro car l’EU n’est pas un Etat. Pour Padoa Schioppa, c’est le contraire. Dans un article « Souveraineté en transition », publié par Corriere della Sera, il écrit qu’avec la crise grecque, « nous commençons à comprendre que le temps est venu pour un « euro-Etat » » !
En France, Jean-Marc Vittori, chroniqueur aux Echos reconnaît que « cette Europe-là ne tourne pas rond. Il faut faire autrement », quitte à « recommencer avec quelques-uns ».
Pour sa part, Mme Helga Zepp-LaRouche constate que toutes ces propositions ne sont pas seulement moralement abjectes mais s’avèrent d’une incompétence économique grave. Car les deux choix qui s’offrent à l’UE, tant qu’on s’enferme à l’intérieur du système actuel, sont celui d’une austérité draconienne « à la Hjalmar Schacht » et celui, en faisant tourner la planche a billets de la BCE, d’un renflouement bancaire provoquant une hyperinflation « à la Weimar ». Ces deux choix nous conduisent vers encore plus de crise et peut-être la guerre.
Battons nous vite pour une autre politique, celle d’une mise en faillite ordonnée du système financier mondial, comme le défendent Lyndon LaRouche aux Etats-Unis et Jacques Cheminade en France, permettant enfin au monde de sortir de la crise « par le haut ».
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