Je
suis enseignant et j’ai trouvé cet article très intéressant.
J’ai
travaillé dans des quartiers peu favorisés et la plus grande
difficulté dans mon rôle d’enseignant était de faire correspondre
le monde de l’école et celui de l’extérieur. Les enfants sont très
réceptifs à l’éducation à la citoyenneté, à l’écologie, au
respect des autres , à la solidarité, la paix... mais ils ne sont
pas bêtes : ils voient bien que ces valeurs ne se retrouvent pas
dans le monde dans lequel nous vivons. Quand un savoir, une
technique, une compétence devient caduque, à quoi sert de la
retenir ? Mieux vaut savoir se défendre.
Alors
comment motivé les troupes ? La peur de la punition n’est pas un
moteur d’apprentissage. Même les “bons” élèves, ceux qui
apprennent et recrache sagement leurs leçons, n’en retiennent pas la
moitié et peine à réinvestir un savoir dans une situation non
scolaire. Les plus malins élaborent tout un tas de stratégies pour
faire croire qu’ils savent, pour faire plaisir à l’enseignant et
leurs parents. Ils apprennent ainsi à se donner l’apparence de
quelqu’un de bien dans notre société. L’épanouissement est une
autre paire de manche.
Dans
l’établissement dans lequel je travaille en ce moment, un Lycée
Français aux États Unis, la donne est complètement différente :
les élèves sont encouragés voir survalorisés. Les parents payent
cher le prestige de l’établissement, qui n’est qu’une façade : les
élèves ne sont pas beaucoup plus doués là qu’ailleurs. Mais
l’argent permet de rêver aux grandes universités et ils y
arriveront. Ils y arriveront car l’établissement à les moyens de ne
pas surcharger les classes, d’organiser des entretiens élèves/profs régulier, d’avoir une équipe de soutient des élèves en
difficultés conséquente, d’avoir des profs d’art, de musique, de
sport et de langue en primaire , de faire des sorties, des
camps...bref, des moyens. Et si ça ne suffit pas, il est toujours
possible de faire un gros chèque lors du Gala de l’Université
convoitée, mais c’est une autre histoire ;)
En
citant les activités manuelles, notre auteur tape dans le mille.
Pour qu’un enfant apprenne, il faut qu’il tripote quelque chose. Il y
a toutes les chances qu’un enfant retienne ce qu’est une mesure en
faisant un gâteau, un objet en bois, alors qu’une leçon et des
exercices ne laissent que rarement des traces.
Le
problème c’est que la mise en place de ces activités est souvent un
cauchemar pour l’enseignant : problème de budget, d’administration,
de temps. Il faut vraiment être motivé pour enseigner aujourd’hui,
mais quand les moyens humains et financier ne suivent pas, c’est dur
de ne pas devenir un fonctionnaire de la pédagogie. Se réduire à
son rôle, ne pas en faire trop. Ce n’est pas si simple de fournir
un travail de qualité.
Et
puis les profs ont quand même une sale image, l’opinion publique et
les médias leur tirent facilement dessus quand ils sont en grève
alors que la plupart du temps, ils protestent pour la survie d’un
système éducatif viable et démocratique.
Merci
donc pour cet article,
Et
bravo pour les fautes, j’en fait tout autant :)