Oui, Colre, fan inconditionnel de BD depuis presque 50 ans maintenant.
Pour Jerry Spring et Blueberry, on peut dire, effectivement, que l’élève a dépassé le maître, avec le temps parce qu’effectivement, niveau graphique, les premiers Blueberry, très influencés par Jerry Spring, étaient loin de la qualité de ceux qui ont suivi, et des plus récents.
Il faut dire que le talent de Giraud, que ce soit sous la signature de Gir ou celle de Moebius, est exceptionnel.
N’oublions pas, dans la qualité de la plupart des Blueberry, l’apport décisif de Jean Michel Charlier ; certainement LE scénariste du XXème siècle.
Pour Spirou et Fantasio, effectivement, les aventures dessinées par Jijé (qui était, par ailleurs, très pris par ses autres séries, plus réalistes (Jerry Spring, Valhardi, les biographies ; Don Bosco, Baden Powell, etc..) n’ont jamais atteint celle du maître Franquin ; pour moi, le plus grand graphiste et créateur de BD du siècle dernier (Hergé lui a d’ailleurs rendu hommage en déclarant qu’à côté de son talent de dessinateur, il n’était qu’un piètre « reproducteur »).
Pour moi, le génie de Franquin est à son sommet déjà à l’époque des héritiers (avec l’apparition du marsupilami), puis, tout le long des aventures de S et F ; avec Il y a un sorcier à Champignac, les Voleurs du Marsupilami, le Gorille a bonne mine, Le prisonnier du Bouddha, Le voyageur du Mésozoique, le Dictateur et le champignon, etc ; il faudrait les citer tous, jusqu’à QRN sur Bretzelburg, où le trait est d’une nervosité, d’une spontanéité, d’un dynamisme exceptionnels.
Ensuite, les derniers ; et, surtout LE dernier : Panade à Champignac, montrent ; tant sur le plan graphique que dans le scénario (où il se plait à « démolir » ses héros) la lassitude qu’il éprouvait depuis quelques années (après sa grosse dépression), à continuer les aventures de personnages qu’il n’avait pas lui-même créés.
Il se ratrappait, de son côté avec Gaston sa "créature préférée, auquel il s’identifiait beaucoup), les Idées Noires, et d’autres séries moins connues..
Mais quel talent créatif, quelle maîtrise du mouvement dans le trait ; tous les dessinateurs lui rendent d’ailleurs cet hommage, disant que, chez lui, même le moindre objet est animé.
De plus, on sent, dans les aventures de S et F, son antimilitarisme, son anticléricalisme, son joyeux sens de l’iconoclastie et de la saine anarchie, sans oublier son talent visionnaire ; la turbotraction, les sous-marins de poche (du Repaire de la Murène), le fantacoptère (ancètre des appareils de l’armée US), etc...
LE génie de la BD, de loin.