Pour info, à lire dans La Croix
En deux ans, le nombre de personnes âgées
sollicitant l’aide des organisations caritatives a nettement augmenté.
La fragilité du système de retraite et la multiplication des situations
de dépendance n’incitent guère à l’optimisme
Longtemps,
elles sont restées « invisibles ». Les personnes âgées, par fierté,
préféraient souffrir en silence ou, tout simplement, ne ressentaient
pas le besoin de pousser la porte des organisations caritatives. Mais à
en croire Didier Piard, le directeur de l’action sociale à la
Croix-Rouge, « quelque chose a craqué »
Une enquête menée l’été dernier auprès de quarante délégations
montre que les retraités représentent aujourd’hui environ 15% des
personnes venant solliciter une aide alimentaire ou un soutien
financier pour régler un loyer, une facture d’électricité ou de gaz. «
Un pourcentage qui, en deux ans, a plus que triplé », souligne-t-il. Ce
constat n’a rien d’isolé. Au Secours catholique, qui vient de présenter
un indicateur pour mesurer les effets de la crise, les personnes âgées grossissent le nombre des « nouveaux venus ».
Le Secours populaire, pour sa part, compte désormais dans les
publics qu’il suit 10% de personnes qui ont une retraite pour
principale source de revenus. « Généralement, nous rencontrons ces
personnes lors d’une distribution d’aide alimentaire, raconte une
responsable. Puis, à force de discussions, nous nous rendons compte
qu’elles sont confrontées à de multiples difficultés. Parfois, elles
n’ont plus de famille ou quasiment plus de contact avec leurs enfants. »