Ma réponse Très bien, excusez-moi pour ma réaction « remontée », mais j’ai l’habitude de m’adapter au style de mon interlocuteur et j’ai effectivement ressenti une condescendance mal placée dans vos propos, mais passons, je vais plutôt vous répondre point par point.
1 Tout d’abord, je reprends vos propos introductifs : « Ca s’appelle la politique et les relations internationales. Il y a un monde en dehors de la France, et le gouvernement français a toujours agi pour servir ses intérêts dans ce monde. » Certes, la politique extérieure comme intérieure relève de choix, non pas de la science exacte mais est sujette à délibération, or, en l’espèce il s’agit de la politique française vis-à-vis d’Israël, du Moyen Orient et de sa relation avec les Etats-Unis. Il y a un monde en dehors de la France et le gouvernement français agi selon ses intérêts, encore faut-il définir ces derniers, mais comme je l’ai dit précédemment, c’est une matière sujette à débat donc encore faut-il savoir de quels intérêts l’on parle, une illustration concrète nous est donnée en mettant en rapport la position de la France lors de la guerre en Irak et celle vis-à-vis de l’Iran actuellement. Il en ressort une perception différente des intérêts français.
2 Ensuite, j’en viens à la question qui se pose directement à la suite, c’est-à-dire celle de l’OTAN.
Vous me reprochez ceci : « Bien sûr que la France soutient désormais clairement les intérêts d’Israël, puisque la France fait maintenant partie de l’OTAN. »
Et l’illustration que j’ai donnée précédemment va nous servir ; les deux positions divergentes de Dominique De Villepin et de Nicolas Sarkozy sont-elles liées à notre participation à l’OTAN ?
Il faut distinguer notre participation à l’OTAN stricto sensu de la place que nous y tenons, c’est-à-dire la question du commandement intégré.
S’agissant de notre participation à l’alliance : la France a effectivement pris part à diverses agressions de l’OTAN avant Nicolas Sarkozy, celle de Serbie étant particulièrement indigne à mon sens. Pour autant, cette participation n’a pas empêché De Villepin à s’opposer à la guerre d’Irak, malgré une pression des plus importante et alors qu’en Europe la quasi-totalité des pays se sont alignés, cette opposition a écorné la légitimité internationale des USA et redora le blason de la France à l’international tout en tenant une politique d’équilibre des puissances et respectueuse du droit international.
S’agissant de notre réintégration dans le commandement intégré de l’OTAN. Rappel historique : en 1966 De Gaulle retire la France de ce commandement, venant ainsi parachever la quête d’indépendance qui a été suivit avec le retrait des troupes américaines du sol français.
En 2009 la France réintègre le commandement intégré. Or, ce point est important et c’est là où votre raisonnement est vicié : cette réintégration n’est autre que la volonté du nouveau président de la république : Nicolas Sarkozy. Ce n’est pas parce que la France fait partie de l’OTAN qu’elle soutient Israël mais parce que Nicolas Sarkozy est un atlantiste et pro-israelien notoire qu’il nous a réintégré dans l’OTAN (sans contrepartie et sans que la France ne bénéficie d’une quelconque relation privilégiée avec les USA), il aurait pu ne pas le faire, comme De Villepin a pu s’opposer aux USA tout en étant dans l’OTAN.
3 Je continue : nos regards sur l’engagement français divergent t’ils ? A vous de juger, pour ma part je soutient une politique française indépendante, suivant ses propres intérêts, je considère que notre présence dans l’OTAN n’a plus lieu d’être, ce n’est pas une alliance atlantique qu’il faut mais une continentale.
4 S’agissant de Nicolas Sarkozy en particulier, de sa position vis-à-vis d’Israël : me suis-je livré à une « interprétation » ? Ai-je donné une importance excessive à ce qui serait marginal ou anecdotique ? Me suis-je limité à l’affectif ?
J’ai déjà établi précédemment l’ordre dans lequel il faut analyser la séquence : Sarkozy nous réintègre dans le commandement intégré, intentionnellement, de façon volontariste, une véritable libéralité en somme (libéralité vis-à-vis de la France j’entends).
Le rôle clé et moteur de Sarkozy étant avéré, il faut à présent opérer de manière rétrospective et examiner la psychologie, les liens d’influence, les vues politiques du président, il faut, pour ainsi dire, chercher les racines du mal.
Nicolas Sarkozy, tout d’abord a bâtit sa carrière politique à Neuilly, ville communautaire où il s’est lié avec des organismes, des personnes, un certain esprit atlantiste, pro-israelien, et communautaire. Mais il suffit de se renseigner sur la période pendant laquelle Nicolas S. fut ministre de l’intérieur ainsi que celle précédant l’élection présidentielle de 2007 pour déceler l’importance du « facteur USA et Israël » chez lui. Nicolas Sarkozy candidat s’efforça, par de multiples aller-retour France/USA, de gagner le soutient de différents lobbys tels l’AJC American Jewish Committee. C’est devant un de ces think-tank néoconservateur qu’il affirmera être « étranger dans son propre pays », déclaration édifiante pour un candidat à l’élection présidentielle. Son empressement à s’aligner sur l’administration bushiste et ses critiques vis-à-vis de la France « arrogante » ne manquèrent pas d’indigner Chirac.
Le constat est similaire avec Israël où il s’agit de liquider une certaine politique « pro-arabe », quand il va aux USA même, ce sont des réseaux pro-israëliens qu’il rencontre en particulier.
Tout ceci était antérieur à l’élection présidentielle ; mais une fois en place, Nicolas Sarkozy accomplit tous ces objectifs, vis-à-vis des USA (OTAN etc.) vis-à-vis d’Israël (Kouchner, Iran etc.).
Son entourage est tout aussi révélateur, plein de pro israéliens ou atlantistes du type Lellouche, Kouchner « l’israelocompatible », etc. avoir soutenu la guerre en Irak n’est pas une tare.
=> Il n’y a pas ici d’interprétation mais des faits vérifiables et raisonnables. Alors, vous voudriez mettre de côté ce fait déterminant qui est la position politique de Nicolas Sarkozy, qui est une position d’allégeance et d’alignement envers deux puissances étrangères, mais il est fort possible que vous n’étiez pas au fait de ces informations sur le président actuel.
Il est d’ailleurs fort probable que Nicolas Sarkozy ait obtenu des soutiens pour pouvoir mener tout ceci.
Le résultat est que l’héritage de De Gaulle a été liquidé sur les deux plans, et ce après une séquence dont nous pouvons être fier qui est celle de notre résistance à l’Empire s’agissant de l’Irak.
5 Pour finir, une petite recommandation d’ordre bibliographique : ce qu’il faut savoir des liens entretenus par Nicolas Sarkozy envers les USA et Israël est fort bien résumé et rigoureusement sourcé par Paul-Eric Blanrue dans son livre « Sarkozy Israël et les juifs ». ( http://www.dailymotion.com/video/xb9tr1_paul-%C3%A9ric-blanrue-les-r%C3%A9seaux-pro-i_news ; http://www.dailymotion.com/video/x9kplu_sarkozy-israel-et-les-juifs-l-enqu%C3%AA_news ) Enfin concernant la politique étrangère, la géopolitique illustrée par un grand géopoliticien français, Aymeric Chauprade ( http://www.dailymotion.com/video/xbi30u_guerre-en-irak-chauprade-vs-goupil_news )je vous conseille volontiers les « Chroniques du choc des civilisations » qui éclaire la situation du monde depuis le 11 septembre.
Cordialement,
Maldoror.
24/02 20:15 - Mathilda
Bonjour maldoror, Wouf ! beaucoup de choses ! Je reprends quelques unes de vos phrases pour (...)
18/02 22:34 - Maldoror
Ma réponse Très bien, excusez-moi pour ma réaction « remontée », mais j’ai (...)
18/02 22:30 - Maldoror
17/02 22:10 - Mathilda
maldoror, merci d’avoir répondu. Diable ! Je ne cherchais pas à décharger une quelconque (...)
15/02 21:23 - Maldoror
15/02 00:19 - Mathilda
...la France a les intérêts d’Israël. Autrement dit, Sarkozy, qui est derrière tout ceci, (...)
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