Une analyse un peu plus fine des sondages en fonction de la question posée permet d’éclairer la question.
F. Bayrou a fortement gagné en crédibilité depuis quelques mois, et les opinions sur sa « stature » de présidentiable se sont considérablement renforcées (par rapport au début de l’années, de 20 à 50% positive). Le dernier sondage BVA indique d’ailleurs que sont « potentiel électoral » s’est encore accru (autour de 45-50% d’électeurs indiquent qu’ils « pourraient voter Bayrou ») et sa popularité est importante.
En revanche, les électeurs n’ont souvent pas (encore ?) franchis le pas de décision de vote en sa faveur. Ils s’intérogent sur un vote Bayrou, mais ne sont pas encore décidés. Plus généralement, on peut considérer que Bayrou apparait comme un second choix, un compromis acceptable.
En effet, sans doute en raison d’une moindre exposition médiatique qui le contraint à tenir un seul et même discours pour être entendu (le ni droite ni gauche, mais droite ET gauche), ses idées sont peu connues et peu lisibles.
Les prochaines semaines vont donc être assez décisives ; soit il arrive maintenant à concrétiser sa crédibilité en proposant un contenu à son projet (qui existe déjà largement mais est peu exploité et défendu), soit le réflexe vote utile lui sera fatal.
Mais il reste près de 5 mois de campagne pour le faire ! Statégiquement, sa méthode de campagne a du sens : d’abord assoir sa crédibilité (ce qui est quasi fait : à moins d’une candidature Hulot, il fait parti du quatuor reconnu de présidentiables possibles pour les media), puis convaincre sur un projet qu’il dévoilera progressivement. Souvenons nous que partir trop tôt est souvent fatal, expose aux critiques et à la lassitude du citoyen (qui a en général une « mémoire électorale » de 3-4 mois).