Romain Desbois :
Le réchauffement ne semble pas être lié au problème de la Camargue. Je cite votre article :
« Depuis 150 ans en effet, les sédiments charriés par le fleuve ont baissé. D’abord parce que les Alpes, déboisées pendant le petit âge glaciaire des XVI et XVIIe siècles, perdent moins de terres lors de la fonte des neiges. Ensuite parce que les aménagements du fleuve, notamment les barrages, ont diminué évidemment le tonnage de matériaux autrefois charriés. Il faut y ajouter, aussi, l’extraction des granulats et l’embroussaillement des Ségonnaux où les sédiments restent accrochés et ne descendent plus autant vers la mer.
Du coup, les dynamiques marines ne rencontrent plus d’obstacles naturels et la mer gagne du terrain. Reste tout de même une claque à donner à une solide idée reçue : l’augmentation du niveau de la mer n’est pas en cause dans ce phénomène. Il s’est élevé de 15 centimètres seulement en un siècle. Dans le delta, où le sol est particulièrement meuble, cette élévation est de 25 centimètres. Ce qui, tout en restant préoccupant, n’est pas une cause majeure à l’état du littoral. »