L’introduction du classisme dans la fonction publique.
Rapport SILICANI de fev 2004 sur la remunération au mérite des HF (cité par l’auteur) opère
une dérive privatiste vers les très hauts revenus qui est aussi grave
que le pantoufflage. Le tout fonde la République bananière. (cf article sur internet à mon nom)
Le classisme est à la fois la domination de classe et le mépris de
classe. L’accroissement des inégalité sur les deux bouts de l’écart des
revenus y participe pleinement. Cela est en route dans les
administrations française en copie du privé qui lui voit des revenus
injustifiables en haut se combiner avec la misère sociale en bas. Le
système méritocratique républicain fondé sur le diplome national, la
qualification, la transparence des affectations sur la hiérarchie de la
division technique et sociale du travail est cassé. L’autorité du
supérieur hiérarchique n’est plus légitime. L’opacité et l’arbitraire
engendre un sytème illégitime de type maffieux au sommet de l’Etat.
Cela se combine à la dérèglementation qui enlève toute légitimité au
mérite et à la compétence. Ces deux mots sont devenus creux en l’espace
de quelques années. Ils puent l’arbitraire car non calé sur une grille
méritocratie républicaine fondée sur la qualification qui jusqu’à
présent donnait légitimité et autorité à la hiérarchie des
administrations.. Rappelons que le système méritocratique républicain
attribuait plus des postes de travail que des revenus. Evidemment il y
avait une grille de rémunération mais cette dernière était ressérée.
Chacun montait d’un cran à chaque échelon. Le système de la carrière et
de l’ancienneté assurait une cohérence et une légitimité à l’ensemble.
Le système n’était pas parfait mais il avait cette qualité de structuré
le social et d’assurer une légitimité de l’autorité. Il n’en va plus de
même aujourd’hui.
Le rapport SILICANI de 2004 nous apprend qu’un directeur
d’administration centrale (il y en a 180) perçoit 115 000 euros brut
annuels. Au lieu de comparer avec les revenus en-dessous pour montrer
une grille de rémunération montante mais ressérée de type
méritocratique républicaine l’auteur évoque les hauts dirigeants du
privé et les hauts dirigeants britannique. Le ton du rapport est donné.
Le rapport SILICANI fait éclaté la légitimité rationnelle-légale fondée
sur un cadre de règles valable pour tous fondé sur la transparence, la
qualification et la cohésion sociale pour une politique néolibérale de
casse de
Celui qui écrit affiche un traitement de 26 000 euros en 2009 mais sa
paye mensuelle est de 2000 euros net. La paie des fonctionnaires du
rang C, B, A de base va du SMIC à 2700 euros par mois. Ce sont tous des
prolétaires dans la mesure ou ils épuisent tous leur revenu dans le
mois. Certains peuvent mettre de l’argent en épargne populaire (Livret
A) en fin de mois mais il reste des prolétaires. Un professeur agrégé
de fin de carrière perçoit 3200 euros par mois. Avec ce montant-là ils
ne deviennent pas riches mais aisés car dégagés de la contrainte de
surveillance de la fin de mois. Certains sont prolétaires avec 3000
euros dans la mesure ou elles sont célibataires avec grands enfants
sans pensions alimentaires. L’aisance financière réelle qui fait
réellement sortir de la condition prolétarienne se situe vers 3500 à
4000 euros par mois. Ce qui signifie que tous ceux qui perçoivent plus
que 4000 euros par mois n’ont pas à se plaindre et à revendiquer plus
encore. La grille salariale peut continuer de grimper mais avec des
étages raisonnable. Il en va du « vivre ensemble », du « faire société » et
de la « cohésion sociale »
Christian Delarue