• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Christian Delarue

sur La noblesse d'Etat et les autres...


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Christian Delarue Christian Delarue 22 février 2010 09:05

L’introduction du classisme dans la fonction publique.

Rapport SILICANI de fev 2004 sur la remunération au mérite des HF (cité par l’auteur) opère une dérive privatiste vers les très hauts revenus qui est aussi grave que le pantoufflage. Le tout fonde la République bananière. (cf article sur internet à mon nom)

Le classisme est à la fois la domination de classe et le mépris de classe. L’accroissement des inégalité sur les deux bouts de l’écart des revenus y participe pleinement. Cela est en route dans les administrations française en copie du privé qui lui voit des revenus injustifiables en haut se combiner avec la misère sociale en bas. Le système méritocratique républicain fondé sur le diplome national, la qualification, la transparence des affectations sur la hiérarchie de la division technique et sociale du travail est cassé. L’autorité du supérieur hiérarchique n’est plus légitime. L’opacité et l’arbitraire engendre un sytème illégitime de type maffieux au sommet de l’Etat. Cela se combine à la dérèglementation qui enlève toute légitimité au mérite et à la compétence. Ces deux mots sont devenus creux en l’espace de quelques années. Ils puent l’arbitraire car non calé sur une grille méritocratie républicaine fondée sur la qualification qui jusqu’à présent donnait légitimité et autorité à la hiérarchie des administrations.. Rappelons que le système méritocratique républicain attribuait plus des postes de travail que des revenus. Evidemment il y avait une grille de rémunération mais cette dernière était ressérée. Chacun montait d’un cran à chaque échelon. Le système de la carrière et de l’ancienneté assurait une cohérence et une légitimité à l’ensemble. Le système n’était pas parfait mais il avait cette qualité de structuré le social et d’assurer une légitimité de l’autorité. Il n’en va plus de même aujourd’hui.

Le rapport SILICANI de 2004 nous apprend qu’un directeur d’administration centrale (il y en a 180) perçoit 115 000 euros brut annuels. Au lieu de comparer avec les revenus en-dessous pour montrer une grille de rémunération montante mais ressérée de type méritocratique républicaine l’auteur évoque les hauts dirigeants du privé et les hauts dirigeants britannique. Le ton du rapport est donné. Le rapport SILICANI fait éclaté la légitimité rationnelle-légale fondée sur un cadre de règles valable pour tous fondé sur la transparence, la qualification et la cohésion sociale pour une politique néolibérale de casse de

Celui qui écrit affiche un traitement de 26 000 euros en 2009 mais sa paye mensuelle est de 2000 euros net. La paie des fonctionnaires du rang C, B, A de base va du SMIC à 2700 euros par mois. Ce sont tous des prolétaires dans la mesure ou ils épuisent tous leur revenu dans le mois. Certains peuvent mettre de l’argent en épargne populaire (Livret A) en fin de mois mais il reste des prolétaires. Un professeur agrégé de fin de carrière perçoit 3200 euros par mois. Avec ce montant-là ils ne deviennent pas riches mais aisés car dégagés de la contrainte de surveillance de la fin de mois. Certains sont prolétaires avec 3000 euros dans la mesure ou elles sont célibataires avec grands enfants sans pensions alimentaires. L’aisance financière réelle qui fait réellement sortir de la condition prolétarienne se situe vers 3500 à 4000 euros par mois. Ce qui signifie que tous ceux qui perçoivent plus que 4000 euros par mois n’ont pas à se plaindre et à revendiquer plus encore. La grille salariale peut continuer de grimper mais avec des étages raisonnable. Il en va du « vivre ensemble », du « faire société » et de la « cohésion sociale »

Christian Delarue


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès