L’effondrement industriel des pays européens n’est en rien lié au mondialisme. L’industrie a été victime de son succès et s’est mise en situation de surproduction dès la fin des années 60 / début des années 70. Cela a concordé avec le « choc pétrolier » mais ces deux phénoménes sont indépendents. Disons que le pic pétrolier aura servi de catalyseur au déclenchement de la crise.
Une fois en surproduction, les entreprises perdent leur capacité à fixer les prix. L’important n’est plus de fabriquer (on produit trop) mais de réussir à écouler. Les vendeurs deviennent les stars au détriment des ingénieurs de production. Pour les ingénieurs, seule l’innovation continue est la voie du salut de l’entreprise (en dehors de la vente). A cette époque les marchés sont peu ouverts, ils ne s’ouvriront vraiment que dans les années 80.
Dès lors, il est clair que le profit que peut dégager une activité purement industrielle (sans R&D) est proche de zéro. Phénoméne que l’on connait déja avec l’agriculture. Le plus simple est donc de laisser partir ces activités, et de libérer de la main d’oeuvre pour les activités de service qui vont se développer fortement. D’autant que l’industrie est très intensive en capital alors que la R&D et la vente le sont moins. Dès lors, il devient intelligent de séparer les deux activités. D’un coté une structure de R&D, Marketing et Vente, de l’autre une structure de production. Les pays émergents investissent dans la production, prennent tous les risques et peu de proftis, les pays développés investissent en R&D prennent moins de risque et tous les profits.
Cette crise se propagent à tous les pays. Longtemps le « made in Taiwan » était de rigeur. Vous ne le voyez plus. Taiwan fait produire en Chine. De même pour les Japonais et Coréens. De plus en plus, ils délocalisent en Chine.
Et en Chine ? Il commence à être trop cher de produire aux environs de Shanghai mais la région a pu se développer. Dès qu’un certain stade de développement est atteint les activités industrielles les plus basiques cessent d’avoir du sens (économique).
Lorsque il n’y aura plus d’échappatoire (de pays pour financer son industrie), on se retrouvera face à une pénurie de capital pour financer l’industrie. Il y aura alors un très fort mouvement de concentration et les usines les plus riches vont fagociter les autres. Elles pourront se payer des chaines robotisées high tech ce que les autres ne pourront. Le nombre d’emploi dans l’industrie va alors s’effondrer. A ce jeu, le dernier pays a avoir de l’emploi industriel perd. Et il vaut mieux donc pour la Chine qu’elle parvienne à industrialiser l’affrique. Sinon elle connaitra une explosion du chomage sans précédent.
Au final, rien ne sert d’accuser l’europe ou le mondialisme, la disparition de l’industrie est le sens de l’histoire. Elle suit le chemin de l’agriculture. Il faut juste se demander pourquoi nous avons des difficultés à créer un véritable complexe d’innovation comme les USA l’ont fait. Et pourtant la bas plus aucune entreprise innovante ne « produit ». Tout est dans la technologie, la fabrication est sous-traitée.