La dette publique : qui en profitera, qui en pâtira et qui en est responsable ?
Ces déficits budgétaires sont la conséquence de l’enchainement des faits résumés dans notre première phrase : le mondialisme est l’élément déclencheur de l’effondrement économique et social des « pays dits avancés ».
Le mondialisme provoque la désindustrialisation de l’Europe. Les politiques de « gauche » et de « droite », qui alternent au pouvoir en Europe, agissent conformément aux préceptes de l’idéologie mondialiste, dont l’objectif final est la suppression des frontières de tout point de vue : libre circulation des personnes (afin de créer des situations de concurrence avec la masse des immigrés en provenance d’autres continents, pas exigeants sur les salaires et sur les conditions de travail) et libre circulation des biens et des services. La globalisation des économies, qui est un aspect de la mondialisation, agit donc contre la préservation des intérêts et des particularités des Européens. Dans le monde constitué de vases communicants, le petit vase dénommé « Europe » voit son niveau (de vie, d’emploi, de revenu global, de retraites, de protection au travail, de sécurité sociale etc.) baisser en liaison avec la montée du niveau des autres vases aux volumes plus grands. Les Européens sont les perdants des processus de globalisation des économies.
Ces orientations vers la globalisation ont par exemple été confirmées et renforcées lors du Sommet du Conseil européen de Lisbonne, en mars 2000, puis lors de la signature du Traité européen à Lisbonne le 13 décembre 2007. Le Conseil européen réunit quatre fois par an les chefs d’État et de gouvernement des États membres de l’Union européenne. Toutes les orientations importantes de l’Union européenne sont décidées lors de ces sommets périodiques.
Les politiques qui alternent au pouvoir en Europe sont donc personnellement responsables de la situation dans laquelle vivent les Européens. Quand les politiques disent « Ce n’est pas notre faute, c’est la Commission européenne qui impose les directives que nous devons respecter... » ils oublient de dire que c’est eux, les politiques qui au fil des ans se réunissent aux Sommets du Conseil européen, qui ont d’une part fixé les orientations mondialistes de l’Union européenne et d’autre part donné le pouvoir à la Commission européenne pour mettre en application ces orientations.
Pour illustrer cette duplicité rappelons-nous les déclarations d’un candidat à l’élection présidentielle française : il déclarait qu’il est opposé à l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. Depuis que Monsieur Nicolas Sarkozy a été élu à la fonction présidentielle il a montré dans les faits qu’il n’y est pas opposé : c’est au niveau du Conseil européen qu’il pourrait bloquer et même définitivement arrêter le processus d’adhésion de la Turquie mais il n’en fait rien – au contraire le processus d’adhésion se poursuit. On sait que les citoyens européens sont en majorité opposés à l’adhésion de la Turquie et lorsqu’on veut être élu on fait croire que l’on fera ce que demandent les citoyens. Mais ensuite lorsqu’on est au pouvoir, on fait ce que veulent les lobbies mondialistes.
Le mondialisme – par la concurrence disproportionnée et par le libre-échangisme dérégulateur – est la cause fondamentale du déclin des Européens. Mais à cela s’ajoute la crise financière qui a son origine dans la pratique du crédit généralisé qui était censé maintenir les niveaux de vie malgré le déclin économique imposé par le mondialisme aux « pays développés ».
Et voila que pour tenter de pallier à la crise financière les États ont plongé dans les profondeurs des déficits publics et ont amplifié les dettes publiques.
Où sont les bénéficiaires des remboursements que paient les États lorsqu’ils contractent des dettes publiques ? En France, deux tiers des bénéficiaires du service de la dette (remboursement du principal et versement des intérêts) se trouvent à l’étranger. Actuellement les plus grandes masses de capitaux disponibles, générées par des excédents commerciaux, se trouvent dans les fonds d’investissement des pays d’Asie orientale.
À qui les États versent-t-il des intérêts ? À des banques, à des compagnies d’assurance, à des particuliers.
Deux très mauvaises habitudes de gestion ont été prises par les gouvernants : les dettes publiques permanentes et le recours à l’emprunt qui doit être remboursé avec intérêts. Ces façons de gérer ne peuvent aboutir qu’à des crises financières graves préludes à l’effondrement social des pays concernés.
On peut mentionner les exemples du Royaume Uni, de l’Espagne etc. Tous les pays de l’Union européenne sont concernés : la France, le Portugal etc. Actuellement on met en avant le cas de la Grèce mais par exemple la Belgique (330 milliards d’euros de dettes), qui dans la liste des pays « avancés » les plus endettés par rapport à leur PIB se situe désormais en 5ème place, juste après la Grèce (300 milliards d’euros de dettes et 4ème place d’endettement par rapport au PIB) [1], est un exemple type de ce qui est en train d’arriver aux États membres de l’Union européenne. La Belgique est déjà très avancée sur le chemin du déclin européen. La Belgique a perdu sa consistance économique : elle a perdu son aviation, ses banques, son industrie automobile et ses nombreux ateliers de construction métallique sont en déliquescence. Il lui reste ses dettes. L’État belge a enregistré 20 % de recettes fiscales annuelles en moins en 2009. Les Belges, les Portugais, les Espagnols etc. – les Européens en général – commencent à ressentir dans la dégradation de leurs existences où aboutissent les processus de mondialisme, de libre concurrence sans entraves, de l’économie qui repose sur la croissance perpétuelle à crédit (les citoyens sont soumis à un flot publicitaire incessant les incitant à vivre au dessus de leurs moyens ...).
Cet enchaînement des décisions politiques – le mondialisme, l’incitation à consommer à crédit, les déficits publics (financement du budget à crédit) – mène les Européens vers un avenir très assombri.
Les perdants de cette dégradation économique sont connus : les salariés européens.
Revenons plus en détail à la question posée dans le titre de l’article : « à qui profite cette situation avec les dettes publiques qui explosent et devront être remboursées par des générations futures » ? Au bénéfice de quels maîtres seront obligés de travailler les Européens, ces nouveaux esclaves économiques ?
Il existe deux types de bénéficiaires principaux du mondialisme et de la généralisation de l’endettement dans les « pays dits avancés ». Les uns, mis en avant par les délocalisations, commencent à être bien connus par les citoyens européens : ils sont à chercher surtout en Chine et en Inde. Un autre groupe de bénéficiaires est à chercher ailleurs, dans des endroits géographiquement indéterminés, de sorte que ces profiteurs pourraient être qualifiés d’apatrides.
Concernant ce deuxième groupe qui profite du déclin des Européens et du recours accru aux dettes publiques, un élément de réponse est donné par Maurice Allais, Prix Nobel d’économie 1988, qui a résumé de façon très claire où se situe l’escroquerie (La réforme monétaire, 1976) : « Le jugement éthique porté sur le mécanisme du crédit bancaire s’est profondément modifié au cours des siècles. (...) À l’origine, le principe du crédit reposait sur une couverture intégrale des dépôts. (...) Ce n’est que vers le XVIIème siècle, avec l’apparition des billets de banque, que les banques abandonnèrent progressivement ce principe. Mais ce fut dans le plus grand secret et à l’insu du public » (...) « En abandonnant au secteur bancaire le droit de créer de la monnaie, l’État s’est privé en moyenne d’un pouvoir d’achat annuel représentant environ 5,2 % du revenu national. »
Ces mécanismes de création monétaire et de dette publique ne sont pas le résultat de décisions prises au hasard : l’escroquerie au profit de la finance internationale a été élaborée et améliorée au fil de décennies, puis pérennisée par des textes législatifs.
Ainsi par exemple en 1973, les statuts de la Banque de France sont modifiés par la loi 73-7, signée par Messieurs Pompidou, Mesmer, Giscard d’Estaing et dont le texte a été publié au Journal officiel le 4 janvier 1973. Dans l’article 25, il est stipulé que « le Trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l’escompte de la Banque de France ». Cela signifie que la République française s’oblige à emprunter sur les marchés à obligation contre les taux d’intérêt.
Ainsi par exemple la législation européenne dans ce domaine a été mise en place très ouvertement et pourtant sans que la plupart des citoyens ne s’en rendent compte : les États européens ne peuvent pas créer de la monnaie à cause de l’article 104 du Traité de Maastricht de 1992 (devenu l’article 123 de Lisbonne) qui oblige les États membres de l’Union européenne à emprunter aux banques pour financer de budget. Il faut par ailleurs se souvenir que les États de l’Union ne peuvent pas instaurer des lois nationales contraires au Traité de Maastricht.
Cet article de loi supranationale dit : « Il est interdit à la BCE et aux banques centrales des États membres, ci-après dénommées « banques centrales nationales », d’accorder des découverts ou tout autre type de crédits aux institutions ou organes de la Communauté, aux administrations centrales, aux autorités régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou entreprises publics des États membres ; l’acquisition directe, auprès d’eux, par la BCE ou les banques centrales nationales, des instruments de leur dette est également interdite. »
Cela signifie que les États sont obligés de financer leurs investissements sur les marchés financiers, en augmentant leur dette et particulièrement celle due aux intérêts qu’ils ont à payer.
L’époque est révolue où un État pouvait s’accorder lui même, pour ses investissements, de l’argent gratuit, au bénéfice de tous. Les cadres législatifs mis en place par les politiques au pouvoir, qui se réclament « de gauche » et « de droite », sont orientés de manière à spolier les citoyens européens en général et à favoriser l’enrichissement d’un petit nombre de mégacapitalistes. Ces mégacapitalistes peuvent être qualifiés d’apatrides car ils ont favorisé la mise en pratique de l’idéologie mondialiste : le libre-échangisme, la réduction des contraintes régulatrices, l’interdiction de tout protectionnisme - tous ces dispositifs ont permis de démultiplier leur richesse tout en dégradant les conditions de vie des salariés européens.
Dans le système politique européen actuel – qui n’est pas la démocratie véritable – les politiques sont élus, ensuite ils prennent des décisions, écrivent des lois, signent les traités internationaux, engagent des dépenses que des générations futures devront rembourser etc., sans vérifier si la majorité de la population est d’accord avec chacun de leurs actes, et même souvent en sachant que la majorité de la population n’est certainement pas d’accord avec certains de leurs actes.
Vous trouverez tous les détails sur ce qu’est la démocratie véritable, et comment elle peut être mise en place, dans cet article : « Où est la démocratie ? ».
Le mondialisme et l’accroissement insoutenable des dettes privées et publiques sont liés.
Les Indiens et les Chinois et en général les habitants des pays « émergents » profitent du mondialisme libre-échangiste.
Les actionnaires des établissements financiers et des fonds d’investissement profitent de l’endettement privé et public.
Quelles sont les victimes à la fois du mondialisme et de ses conséquences catastrophiques sur l’activité économique et sur les finances des États européens : les citoyens européens.
Relisez notre première phrase où sont énumérés les liens de causalité entre l’avènement du capitalisme mondialiste et la généralisation des dettes des particuliers et des États. Cet enchaînement des causalités a un prolongement. Car les citoyens européens sont en train de chuter le long d’une profonde cascade et la suite de la descente du gouffre s’annonce ainsi : afin de maintenir les équilibres budgétaires, pour faire face à un service de la dette qui s’amplifie, les gouvernements imposeront la suppression des services publics, la réduction des salaires, la réduction des services de sécurité sociale, la réduction des retraites, la réduction des budgets des collectivités territoriales etc.
Qui est responsable de cet effondrement de la société européenne : les lobbies mondialistes qui dictent les textes de loi mondialistes aux formations politiques au pouvoir, les politiques « de gauche » ou « de droite » qui se succèdent au pouvoir et qui affichent une continuité résolue quand ils s’agit de favoriser l’idéologie mondialiste, les citoyens européens qui depuis des décennies élisent et hissent au sommet du pouvoir des politiciens qui agissent contre les intérêts de la population européenne ?
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Précision : après la publication de mes précédents articles il est arrivé que des lecteurs demandent s’ils peuvent copier un extrait de mon article, à quoi je réponds « oui ». Les lecteurs qui partagent les idées développées dans mes contributions peuvent utiliser les textes de mes articles pour propager ces idées sur d’autres forums, dans d’autres médias ou autour d’eux. Si vous partagez mes opinions alors vous pouvez traduire mes contributions, vous pouvez utiliser mes textes tels quels, vous pouvez les copier entièrement ou en partie, ou vous pouvez les adapter de la manière qui vous convient. Si j’écris c’est pour que les gens lisent, donc plus il y a de lecteurs meilleur c’est. L’important ici est la propagation des informations et des opinions.
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On constate que l’endoctrinement officiel, qui est constamment appliqué sur la population par des moyens multiples, obtient des résultats notamment par la technique de répétition incessante des idées et des faits que le pouvoir veut favoriser. En parallèle le pouvoir en place cherche, par tous les moyens dont il dispose, à empêcher la propagation des idées qui ne lui conviennent pas.
Tous les citoyens peuvent lutter contre cet endoctrinement officiel en utilisant les circuits qui sont à leur disposition pour propager à leur tour la vérité sur certains faits que le pouvoir en place cherche à masquer.
1. Japon : 197,2% du PIB, 2. Islande : 142,5%, 3. Italie : 127,0%, 4. Grèce : 123,3%, 5. Belgique : 105,2%, 6. France : 92,5%, 7. États-Unis : 92,4%, 8. Portugal : 90,9%, 9. Hongrie : 89,9%, 10. Canada : 85,7%, 11. Royaume uni : 83,1%, 12. Allemagne : 82,0%.
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