Nous sommes dans un processus de libéralisation voulu par nos dirigeants nationaux et européens et piloté en sous main par les lobbies du privé.
Des pans entiers du secteur public ont été privatisés depuis une vingtaine d’année au profit de ces « créateurs de richesses » que sont les grands groupes privés et dont les profits ne sont distribués qu’à un petit nombre.
Les autoroutes, l’électricité, le gaz sont désormais dans le giron du « secteur marchand » en attendant La Poste.
Ce qui est nouveau, c’est que cette logique de transfert au privé touche désormais ce que l’on considérait jusqu’à présent des missions régaliennes de l’Etat
C’est le cas pour les prisons, avec les dérives que vous soulignez (avoir davantage de personnes incarcérées pour assurer la rentabilité).
En ce qui concerne la justice, on ne privatise pas mais on « restructure » dans le cadre de la RGPP, ce qui revient à dire que l’accès aux droits pour les justiciables va devenir plus difficile et cela coûtera moins cher à l’Etat.
Pour la défense, on va tout droit vers des contrats avec des officines barbouzardes à l’instar de Blackwater aux U.S.A. : cela ne coûtera pas moins cher, au contraire, mais cela évitera de médiatiser les morts des soldats en opérations extérieures et d’avoir trop d’état d’âme vis à vis des « ennemis ».
S’agissant de la police, le processus de transfert de certaines missions aux sociétés privées est déjà bien engagé (surveillance de bâtiments publics, par exemple). Par ailleurs la création de la police municipale n’est qu’un transfert vers les collectivités locales de missions de l’Etat.
Dernier secteur qui fait l’objet de toute l’attention de nos gouvernants : l’éducation. Dans ce domaine on laisse pourrir des situations quand on ne favorise pas leur aggravation (par la suppression de la carte scolaire par exemple ou le non remplacement des enseignants qui partent à la retraite ou qui sont en maladie). Dans ce domaine également on favorise le secteur privé et il devient courant pour les familles de faire appel à des sociétés d’enseignement privées pour préparer tel ou tel examen ou tout simplement pour avoir des cours de rattrapage.
Un jour prochain, il n’y aura plus besoin que du Ministère de l’Intérieur pour le maintien de l’ordre et pour protéger les intérêts du privé qui savent si bien ce qui est bon pour nous (et surtout pour leurs intérêts).