La finance ne travaille pas à la satisfaction du bonheur individuel, il est facile d’ironiser sur cette lapalissade. En revanche, elle ne vit que pour la satisfaction de ses clients : entreprises, assureurs, Etats, fonds de pension, gestion privée. Elle ne sert qu’à faire circuler des capitaux de ceux qui en ont (fonds de pension, fonds souverains, private equity, assureurs...) vers ceux qui en cherchent, essentiellement entreprises et les Etats.
Pour circuler, il faut des intermédiaires qui transforment le capital initial en dettes ou fonds propres finaux. Cela passe par des produits dérivés multiples. Pour chaque euro de capital, il peut y avoir 10 ou 20 fois son montant en produits dérivés dont l’utilité ultime est bien de mettre en adéquation l’offre et la demande de capitaux.
Continuer à penser que la crise est purement financière et pas le fruit d’une bulle monétaire et du crédit d’accession sociale à la propriété, ainsi que d’erreurs réglementaires, c’est une erreur d’analyse magistrale qui fausse tout le reste du débat. Croire qu’il peut y avoir de capitalisme sans finance est aussi une ineptie. Imaginer que nous pouvons être plusieurs milliards à voir notre espérance de vie s’allonger considérableement sans accroître la masse de capitaux en circulation, donc la part de la finance, c’est aussi absurde.