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Commentaire de Jacques Blattivier

sur Augmenter la production mondiale de viande ?


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Jacques Blattivier Jacques Blattivier 24 février 2010 16:31

Puisque vous vous intéressez à la queue de castor, vous apprendrez par cet article qu’elle ne fut pas toujours une patisserie :

La queue de castor frite du Montana
Pour créer des emplois pendant la grande dépression des années 1930, le gouvernement américain avait plus d’un tour dans son sac. En témoigne le projet loufoque America Eats (« L’Amérique mange » ) dont le but final était la publication d’un livre sur les traditions culinaires régionales. Les rédacteurs, qui faisaient partie des quelques quatre mille cinq cents gens de plume embauchés dans le cadre d’un Projet fédéral d’écriture, furent envoyés aux quatre coins des Etats-Unis afin d’observer les habitudes alimentaires. Le livre ne vit jamais le jour à cause de la guerre mais les dossiers constitués furent conservés à la Library of Congress. Le chercheur Mark Kurlansky analyse cette pile de près d’un mètre de haut pour en faire une anthologie qui, d’après le commentateur Jonathan Miles du New York Times, ne manque pas de piment.
De nos jours, la critique de l’alimentation homogénéisée est monnaie courante. Kurlansky montre qu’elle n’est pas nouvelle : la «  standardisation américaine » des dîners congelés et la généralisation d’arômes artificiels étaient déjà dénoncés. L’idée sous-jacente d’America Eats était précisément de garder la mémoire des traditions locales avant qu’elles ne disparaissent au profit des premiers fast-foods tels Automat à New York. Les centaines de rapports, essais, recettes et interviews abordent des sujets divers (souvent dans le dialecte local) tels que la préparation de l’opossum de Géorgie, la queue de castor frite du Montana, et les superstitions alimentaires du Colorado (« Malheur à votre ménage si vous brûlez la croûte du pain sur le feu »). Sans compter des recettes d’actualité (le « Gâteau dépression », sans farine ni œufs) qui donnent à l’anthologie toute sa richesse.

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