Le titre du livre, déjà, en dit long : pour Elisabeth Badinter,
la femme et la mère s’opposent. Elle est, après Simone de Beauvoir et quelques
autres, de ces femmes qui considèrent qu’une intellectuelle ne s’intéresse pas aux
enfants.
Je l’ai entendue dans une émission radio : elle était très
inquiète du retour chez certaines femmes du goût de la maternité qui va même
chez certaines jusqu’à l’allaitement, ce dont elle rend responsable le
mouvement écologiste.
Madame Badinter a visiblement un problème avec la maternité :
que celle-ci ne l’intéresse pas, c’est tout à fait son droit et elle a raison
de le revendiquer. Par contre, elle n’a pas à dénigrer les femmes qui aiment
s’occuper de leurs enfants.
Elle leur reproche de délaisser pour eux leur vie
professionnelle. Il est vrai que ce n’est pas toujours facile de concilier les deux.
Tout le monde n’est pas Nathalie Kosciusko-Morizet, Cécile Duflot (4 enfants) ou
Ségolène Royal (idem). Tout le monde n’en a pas les capacités. Tout le monde
non plus n’a pas la chance d’avoir un travail intéressant et, si certaines
préfèrent, dès qu’elles en ont la possibilité financière, privilégier leur enfant
à leur travail, c’est leur droit et ce n’est pas déchoir. Ce n’est pas parce
qu’on est une femme qu’on doit adorer son travail. Combien d’hommes adorent le
leur ?!
Avoir un enfant, c’est, de nos jours, presque toujours un
choix.
Avoir un travail, c’est plus souvent une nécessité
financière plutôt qu’un choix.