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Commentaire de Aurelien

sur Quelle est l'utilité de la finance honnie ?


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Aurelien Aurelien 25 février 2010 18:29

Voilà qui est plus consistant. La BRI, comme le FMI, les banques centrales et les grands pays n’ont rien vu venir. C’est à dire que les réglementations qui pullulaient ont failli, que les superviseurs n’ont pas fait leur job. Pire, ils ont largement contribué à la crise avec une politique monétaire laxiste (merci la Fed), des obligations faites aux banques de prêter à des ménages insolvables (merci le CRA) qui ont donné naissance aux subprime, Fannie Mae et Freddy Mac qui ont doublé le volume des crédits immobiliers sans aucuns fonds propres, ncore une intervention publique catastrophique, des normes comptables qui ont accéléré la chute générale au lieu de laisser jouer des effets de temporisation. Et là-dessus, des banques qui n’ont pas su gérer l’ensemble de ces mesures publiques toxiques.

La question des produits dérivés est intéressantes. Lorsqu’un Etat émet une obligation, ce papier s’accompagne souvent de produits dérivés afin de coller aux besoins des prêteurs qui vont prendre ce titre en portefeuille avec l’épargne qui leur est confiée. Lorsqu’EADS vend des Airbus, il empile des masses de dérivés pour couvrir ses risques de change, de coût du financement, etc. Les salles de marchés qui vendent des dérivés à ce type de client, cherchent à se débarrasser du risque dans le marché, ils vont donc traiter d’autres dérivés en couverture à un moment ou à un autre. Certains dérivés exigent des couvertures dans un sens puis dans l’autre avec d’autres types de dérivés pour couvrir des risques spécifiques. Bref, pour un euro de circulation d’argent réel (d’un fond de pension vers un Etat par exemple), il peut y avoir 3, 5 ou 10 euros de flux de produits dérivés, notamment de la part des intermédiaires qui se couvrent et découpent la couverture pour l’assurer au mieux.

On peut ajouter des volumes d’arbitrage, de pari sur des tendances (des 1.5 trillions de cash des hedge funds, qui utilisaient avant la crise de gros effets de levier avec du crédit), mais ce ne sont certainement pas les volumes les plus importants.

Car je rappelle que les actifs gérés par les fonds, les assureurs, etc. (et pas les banques qui ont 100 autres trillions à leur bilan) correspondant à 100 trillions de dollars, cela signifie qu’il n’est pas anormal d’avoir des montants de produits dérivés en volumes importants, multiple de ces 100 trillions. Mais j’ai peut-être tort.

Voilà un vrai débat, en tout cas. Vous voyez, quand vous voulez.


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