Il y a 8 ans, on trouvait sur internet, des forumistes déchaînés qui vous expliquaient pourquoi il fallait absolument envahir l’Irak, que Saddam Hussein était copain de Ben Laden, qu’il avait des armes de destruction massive et que l’invasion de l’Irak permettrait de propager la démocratie dans tout le Proche et Moyen-Orient. Les opposants à cette guerre étaient insultés, considérés comme des munichois ou des « pro-saddam ».
Aujourd’hui, étrangement, on n’entend plus beaucoup tous ces forumistes qui justifiaient l’invasion de l’Irak. Il semble que la réalité les ait finalement rattrapé. Trop tard malheureusement, les dégâts sont là : la guerre en Irak aurait fait pas moins de 650 000 morts en 5 ans, les méthodes des terroristes irakiens se sont exportées à l’Afghanistan où les talibans regagnent du terrain, l’Iran prépare sa bombe nucléaire, quant à la démocratisation du Moyen-Orient... hum...
Qui soutenait l’invasion de l’Irak ? Bien sûr, il y a avait tous les « néocons » et les bushistes de base. Mais il y avait aussi tous ces individus, qui aux Etats-Unis et dans une moindre mesure en France, n’étaient ni néocons, ni bushistes, mais simplement complètement manipulés par les arguments de ces derniers.
Aujourd’hui, le scénario se répète sur un thème radicalement différent.
L’enjeu ? Le climat de la planète Terre pour les siècles à venir.
Les protagonistes ?
D’un côté les scientifiques. Le GIEC qui synthétise le travail de l’ensemble de la communauté scientifique mondiale. Les derniers rapports du GIEC montrent que le climat de la planète se réchauffe rapidement, que ce réchauffement est très probablement d’origine anthropique (probabilité >90 %) et que les conséquences de ce réchauffement, diverses, sont globalement négatives pour l’humanité.
D’un autre côté, les politiques, qui représentent des intérêts très divers et distincts. Les pays les plus pollueurs voudraient bien continuer à polluer, les pays les moins pollueurs voudraient bien polluer plus. Les pays les plus pauvres eux poussent pour que les pays les plus riches réduisent leurs émissions de GES, car ils n’ont pas les moyens de faire face aux conséquences du réchauffement climatique.
Enfin, les grandes industries, notamment énergétiques, qui ne veulent pas que l’on vienne mettre le nez dans leurs affaires et qui cherchent à faire capoter tout projet de lutte contre les émissions de GES. Ces entreprises, rassemblées en lobbys, n’hésitent pas et n’ont pas hésité à rémunérer des chercheurs en leur demandant de fournir des arguments contre l’hypothèse du réchauffement climatique. Elles n’hésitent pas non plus à faire intervenir leurs réseaux pour diffuser des contre-vérités voire de véritables mensonges dont le seul but est de faire douter l’opinion publique (exemple de contre-vérité : le climat ne se réchauffe plus depuis 1998). Enfin elles disposent parfois de puissants relais, notamment aux Etats-Unis avec Fox News, la chaîne préférée des climato-sceptiques. Coïncidence, c’était aussi la chaîne relais de la propagande bushiste pour l’invasion en Irak. Coïncidence ? Pas si sûr...
Ajoutons à cela un 4e acteur, les journalistes, qui là encore se partagent en plusieurs catégories. Certains sont militants dans un sens ou dans l’autre. La plupart essaient de faire correctement leur métier, et essaient de communiquer les principales conclusions des recherches scientifiques. D’autres encore sont des idéologues purs et durs, et de ce fait refuseront toute vérité qui va à l’encontre de leur idéologie et de leur désirs. Certains parmi ces derniers travaillent dans des média néocons, mais d’autres (la majorité) vont tenir des blogs militants où ils vont distiller tous leurs mensonges et leurs contre-vérités dans le but de casser tout projet sérieux de lutte contre les émissions de GES. Ces gens là sont près à faire feu de tout bois et se contredisent à tout bout de champ, l’important pour eux n’est pas là. Il est de faire douter Madame Michu. Et pour cela, des petites phrases telles que « mais d’abord c’est pas vrai que le CO2 est un gaz à effet de serre, puisque le CO2 c’est plus lourd que l’air » ou « regardez le GIEC il a écrit une bêtise dans son rapport ici et ici aussi, vous voyez c’est la preuve qu’il a tout faux » sont largement suffisantes.
Ajoutez à cela une grande campagne complotiste sur le net du style : « le GIEC est en fait un complot franc-maçon sioniste qui vise à établir un nouvel ordre mondial sur Terre en vue de l’arrivée des Elohim » ou plus populaire « le GIEC est un instrument politique qui sert rien qu’à créer des taxes, passque le but des politiques c’est de nous taxer parce que les politiques y sont méchants d’abord et en pus z’ai vu Jacques Marseille à la télé et il m’a dit que je payais trop de taxes alors c’est vrai quoi hein »
Mettez tout cela ensemble et qu’est-ce que vous obtenez ? Et bien tout ce qu’on a observé ces dernières semaines. Sommet de Copenhague : un fiasco. Et des « climato-sceptiques » qui s’en donnent à coeur joie sur le net en se déchaînant sur le GIEC avec les « arguments » généreusement fournis par les lobbys des industries énergétiques.
Dans 10 ans, dans 20 ans, la vérité des faits deviendra évidente et le réchauffement climatique ne sera plus contesté. En attendant, les climato-sceptiques gagnent du temps pour retarder les nécessaires adaptations..et permettre à quelques individus TRES riches et TRES égoïstes, propriétaires de TRES PUISSANTES compagnies de devenir ENCORE PLUS riches et d’avoir ENCORE PLUS de pouvoir.
Dans 10 ans, dans 20 ans, les climato-sceptiques auront disparu, mais les priorités de l’humanité auront changé. On manquera de pétrole, sans doute de gaz, peut-être même d’uranium. Il faudra se battre pour ce qui reste et revenir au charbon. Il y aura la crise économique. Le chômage (on repensera aux années 2000 en pensant que c’était le plein emploi à l’époque). Les centrales nucléaires, vieilles et non remplacées fuiront de partout. Les coupures de courant seront fréquentes, la chaleur en été insupportable, et l’énergie trop chère pour faire tourner la clim... Ah et dire que... Si on avait su... On aurait pu faire de vrais efforts d’économie d’énergie dans les années 1990, 2000, 2010.... On avait les moyens à l’époque comparativement à aujourd’hui... Ah oui mais non car voilà c’est juste TROP TARD !!!
02/03 23:38 - rastapopulo
La question de base est, qui du taux de CO2 et de la température influence l’autre (...)
01/03 17:09 - Binabik
@ meme « Un scientifique ne connait pas les conclusion de ses recherches lors de sa demande de (...)
01/03 16:55 - Binabik
Ca me fait rire de voir que se sont les memes gens qui « accusent » les scientifiques (...)
01/03 16:43 - Binabik
« ces coullions vont encore demander à se faire flageller une nouvelle fois en votant UMPS » (...)
01/03 15:10 - joletaxi
01/03 15:02 - epapel
Erratum sur le doublement de tous les autres gaz qui conduit à +5,6°C, je me suis trompé en (...)
Agoravox utilise les technologies du logiciel libre : SPIP, Apache, Ubuntu, PHP, MySQL, CKEditor.
Site hébergé par la Fondation Agoravox
A propos / Contact / Mentions légales / Cookies et données personnelles / Charte de modération