Alors ça, c’est rigolo. Soit c’est
encore un crétin de journaliste illettré qui n’a rien compris à une étude
scientifique, soit c’est un chercheur rémunéré au nombre d’articles publiés
(vous savez, on veut faire la même chose en France). Plus tu publies, plus tu
touches, donc tu publies n’importe quoi. Ensuite, le préjugé s’installe.
Rappelons que 30% des études scientifiques sont bidonnées.
Avant toute chose, il faut
distinguer la corrélation de la relation causale. Le professeur nippon a établi
une corrélation, pas une relation causale : des hommes sont en même temps
ceci cela. X n’entraîne pas Y. On peut aussi démontrer que des hommes qui
portent un chapeau sont « plus intelligents » que des hommes qui n’en
portent pas.
Ensuite, la mesure du QI est un
test psychométrique. La psychométrie est de la psychologie différenciée. C’est-à-dire
qu’elle a pour but de chercher des différences entre les gens. Donc, forcément,
elle va en trouver ! C’est son rôle, ah ah. On pourrait aussi faire des
tests pour trouver des ressemblances entre les gens, mais ça intéresse moins. Ca
pourrait mettre en danger le fonctionnement pyramidal et malthusien de la
société : les meilleures places aux zélites, qui doivent être minoritaires
et détectées par différents tests (test Ena, Science Po, jeune et jolie).
La psychométrie est donc à la
psychologie ce que l’astrologie est à l’astronomie : une pseudoscience. Même
si de nombreux vrais et éminents scientifiques (la majorité sans doute) attestent
la validité des tests psychométriques.
Bon, les premiers tests ont été
faits par Binet, repris ensuite et améliorés à l’université de Stanford. On
peut parler aussi de Spearman, du facteur G, etc. On utilise d’ailleurs toujours
des tests dits Binet-Stanford.
Mais aujourd’hui, on utilise plutôt
les tests de Wechsler : WAIS, WISC, WPPSI. C’est plus joli. Et surtout,
Les tests dits « de QI »
analysent surtout le comportement prédictif en fonction de modèles. Déjà, si tu
sors du modèle, t’es foutu. Faut rentrer dans les cases.
Donc, si je pose 2 – 3 – 4 –
5 – 6…. ? le nombre à trouver est 7. Facile. Si je pose 2 – 4 – 3 – 9 – 4 –
16 – 5 - …. Le nombre à trouver est 25 (5²). Celui qui ne connaît pas le carré
est-il con ? Non, il ne connaît pas, c’est tout. A l’inverse, un
ordinateur te trouve le résultat facilement. Un ordinateur est-il intelligent ?
Bah non, c’est con un ordinateur, il ne dort pas, il n’a pas d’émotion. Peut-on
dire que le freluquet agité au QI de 180 qui cherche un balèze au QI de 80 est
intelligent ? Ca reste à voir !
A l’inverse, tu t’entraînes à
passer des tests de QI, ton résultat va s’améliorer parce que tu auras compris
comment ça fonctionne. Tu es plus intelligent pour autant ? Bah, non plus.
Tu as seulement modifié ton comportement pour prévoir. Voilà pourquoi les tests
de QI sont des tests prédictifs, pas des tests d’intelligence.
Le test de QI, comme tout test,
mesure la capacité à passer un test selon un modèle prédéfini dans des
conditions prédéfinies. Par exemple, on sait que la musique classique augmente
les résultats aux tests. De même, on sait aussi que la lumière naturelle
augmente les résultats, comme une inclinaison de 5° d’une table. Et plein d’autres
trucs comme ça. L’heure à laquelle on fait le test, le stress, le cycle
ultradien, le rôle de l’alimentation dans la synthétisation des
neurotransmetteurs, etc.
Autre exemple, les tests de QI se
passent en un temps déterminé. Mais on sait depuis Paivio et la théorie du
double codage que ceux qui se font une représentation du réel en image sont
plus lents à lire un énoncé que ceux qui se font une représentation du réel en
mots. A l’inverse, ils sont plus rapides lorsqu’il faut traiter des images.
Donc, les tests de Qi, comme
toute épreuve (dissertation, commentaire de document, QCM, etc.) ne mesurent
pas vraiment les connaissances ou les compétences, mais la capacité à passer un
test dans des circonstances précises ainsi que la capacité à lire une consigne.
A quoi ça sert donc ? A ELIMINER !
Sans compter la myélinisation des
axones qui permet de faire passer l’information beaucoup plus rapidement à
travers le neurone. La rapidité est essentielle dans un test en temps réduit. Voir
nœud de Ranvier pour savoir comment dans le détail, ça fonctionne.
Les résultats de tout test ou
étude faite en laboratoire n’est pas forcément reproductible dans la société !
Et ça, c’est fondamental !!!
Nous sommes tous différents, nous
mettons tous en œuvre des stratégies différentes pour résoudre des problèmes. Et
nous avons tous la capacité à résoudre les problèmes. C’est la vitesse de
traitement qui nous différencie surtout. Les tests mesurent le résultat, pas le
processus.
La plasticité synaptique est en
train de révolutionner les sciences cognitives et prouver que chacun d’entre
nous est capable de s’améliorer considérablement. C’est valable autant pour les
laïcs que pour les religieux. Autant pour les fidèles que les infidèles.
Alors, c’est quoi l’intelligence ?
Ca, c’est compliqué. Personne n’est capable de la définir précisément. Howard
Gardner est sans doute le plus proche de ce qu’est, ou plutôt de ce que sont
les intelligences. Des travaux sur le « fluid intelligence » sont
prometteurs. Mais à mon sens, l’intelligence est essentiellement liée à la
mémoire de travail et à son empan mnésique, soit la capacité à gérer en même
temps un nombre x (en moyenne de 5 à 9) informations en même temps. Ca aussi,
ça s’améliore.
Etre intelligent, ça s’apprend.
Des études sur de vrais jumeaux confiés à des familles différentes ont prouvé
des différences importantes selon l’environnement culturel. Le facteur
génétique, à mesure que la science progresse, voit son importance décliner ;
l’acquis l’emporte sur l’inné.
Sommeil, nourriture, relations
sociales (en vrai, pas par internet car besoin de contacts corporels), sport,
apprentissage permanent et varié sont les clefs de l’intelligence. Et de la
lutte contre les maladies neurodégénératives.
Pour finir, l’étude est
complètement bidon.