M. Mourey,
En débutant la lecture de votre article, et prenant note que vous aviez intégré certains des éléments dont nous avions débattu dans votre précédent article, j’ai bien cru un moment qu’enfin vous aviez revu vos positions et corrigé vos fantaisistes assertions.
Et bien, la déception ne s’est pas faite attendre, puisque de fait vous n’avez fait qu’évoqué les diverses pistes que j’avais exposé, pour très rapidement les ignorer, occulter et revenir à vos manies.
Bref, j’éviterai un long commentaire et tenterai d’être autant clair que concis afin qu’une fois pour toutes vous entendiez bien que rien ne tient dans vos arguments, et qu’il serait important pour vous de combler vos lacunes évidentes dans les domaines que vous abordez afin d’être à même de produire un semblant de raisonnement construit.
Premier point : Héraklès
Je vous renvoie au commentaire suivant que j’avais fait en réponse à Antenor :
dans ce commentaire, nous avions décomposé le vocable Héraklès afin d’en analyser la construction et d’en faire ressortir des éléments pertinents permettant de placer cette figure héroïque et mythique dans le contexte d’une société agricole : soit un Héraklès originel conçu comme une figure archétypale agricole et ainsi démontrer que lier cette figure agricole au Melqart phénicien relevait de al pure sépcaulation : hasardeux et fantaisiste.
Revenons donc à cet Héraklès sur lequel vous vous interrogez tant : est-il phénicien ? est-il mycènien ? et bien non : à l’évidence il nous renvoie à une figure issue de la culture&religion PIE.
Nous avons déjà entrevu rapidement de quelle manière la linguistique nous permet de considérer quelles pouvaient être la flore, la faune connues par les PIE, ou bien encore quelles étaient leurs connaissances techniques, leur degré de développement, etc…
Et bien, la linguistique (bien entendu avec l’archéologie, l’anthropologie, la génétique, etc…) nous permet aussi en retrouvant le(s) langage(s) PIE de connaître quel était le modèle de société des PIE et quelles étaient leurs croyances et/ou religion(s).
Donc…dans mon commentaire réponse à Antenor, j’avais décomposé Héraklès ainsi :
Héraklès : Ἥρα + κλέος soit approximativement « Héra-gloire » :
Je m’étais attardé sur Héra-, kleos n’étant pas relevant pour ma démonstration : ce qui ne sera pas le cas aujourd’hui.
Donc sur -Héra
Qu’avions-nous établi :1) les diverses racines PIE de ce nom nous renvoient toutes à des notions relevant du registre agricole : saison (moisson, semailles, ou cycle des saisons…), terre dans le sens de terre cultivable, fertile, arable, et enfin l’idée de travail/transformation des produits agricoles (céréales-farine, lait-fromage,…)2) en considèrant l’épithète habituel pour cette déesse, soit βοώπις (boôpis) , nouveau renvoi au registre agricole : cette fois, non plus le travail de la terre mais l’élevage bovin.
La conclusion fût donc : nous avons donc asses d’éléments pour lier Héra et la (les) figure(s) herculéenne(s) à une société de cultivateurs et à un culte agricole et/ou bovin primitif : ce qui fait donc du Héraklès originel non pas une figure héroïque guerrière mais bien une figure agricole, liée à une société de cultivateurs sédentaires et donc en aucun cas aux sociétés sémites : soient urbaines, soit pastorales nomades.
Et bien maintenant revenons à -‘kleos qui cette fois est relevant, puisqu’il s’agit de localiser à la fois dans le temps et l’espace l’origine d’Héraklès.
Lorsque la linguistique s’intéresse au probable language PIE, et qu’elle se concentre sur les domaines liés à la religion, au mythe, et à la poésie PIE (à entendre comme sagas, hymnes, etc…) le -‘kleos de notre Hercule grec renvoie à une des plus anciennes racines PIE connues : à savoir *ḱléwos : gloire, souvent associé à la notion d’éternité : *ḱléwos n̥d-g-itom soit gloire éternelle, sans fin.
Par là, nous pouvons reconstituer en partie certains mythes PIE ainsi que figures héroïques originales, qui se retrouveront (et continuent de se retrouver dans les cultures indo-européennes) : contes, sagas, Vedas, héros, etc…
Donc récapitulons : à partir d’Héra : nous sommes renvoyés à une société agricole, avec importance de l’élevage bovin, avec -kleos : nous sommes renvoyés à des figures mythiques PIE glorifiées voir déifiées. (la figure du demi-dieu (soit Hercule) est une figure qui apparaît récurrente dans les divers travaux de reconstitution de la religion et des mythes PIE).
Qu’en déduire ? Nous avons une figure mythique héroïque agricole originelle : les douze travaux d’Hercule ne renvoient-ils pas eux-mêmes au registre agricole ?
Lion de Némée, hydre de Lerne, sanglier d’Erymanthe : toutes figures de la Nature indomptée s’opposant à un Hercule issu d’une société agricole (+ élevage) et donc ayant dompté la Nature : ces travaux sont-ils une mythification de l’action de dompter la Nature par les PIE ? (dompter étant une racine PIE très ancienne aussi, cf commentaires sous votre précédent article)
La biche de Cérynie : opposition entre société de chasseurs (la figure d’Artémis nous renvoyant au registre de la chasse) et société d’agriculteurs/éleveurs ?
Les oiseaux du lac Stymphale : les oiseaux s’attaquant aux champs ne sont-ils pas une des nuisances les plus communes aux sociétés de cultivateurs ?
Dompter le taureau de Minos, capturer les juments de Diomède, rapporter la ceinture de la reine des Amazones (renvoi aux sociétés de nomades cavaliers) : ces divers travaux ne nous renvoient-ils pas à 1) la domestication de la force animale brute 2) à l’opposition entre nomades et sédentaires ?
Enfin le nettoyage des Ecuries d’Augias, les bœufs de Géryon, les pommes d’or du jardin des Hespérides : ne nous renvoient-ils pas à la mise en place d’une société agricole et éleveuse bovine : des visions allégoriques de diverses étapes se référant à la domestication animale, au développement de l’élevage et de la culture fruitière voir au vol de spécimen chez d’autres peuples.
Enfin, la descente aux Enfers, avec l’enchaînement de Cerbère : figure animale ne nous renvoie-t-elle pas à cette idée que le développement d’une société agricole et éleveuse change le rapport à la Mort : la Nature domestiquée, l’Homme change son rapport à la Mort, celle-ci n’a plus forcément les crocs d’un fauve ou d’un loup.
Enfin, sur les travaux parallèles, le raisonnement serait le même : le combat contre les centaures : conflit mythifié entre cavaliers nomades et cultivateurs/éleveurs sédentaires ? le combat contre des humanoïdes ou peuplades diverses et variées ne nous renvoient-ils pas aussi à ce qui est une part inhérente voir atavique des peuples indo-européens : la notion de supériorité ou noblesse, mais aussi de civilisateurs.
Enfin : renvoi au registre bovin, propre aux PIE bien plus qu’aux sociétés sémites et méditerranéennes elles centrées sur les élevages ovins et caprins : les figures bovines ainsi que l’image du taureau ou de la vache sacrée se retrouvent elles aussi dans les travaux de reconstruction des mythes&religion des PIE
Donc à nouveau, rien ne relie Héraklès au monde sémite, ni même à Mycènes : Héraklès dérive d’une figure héroïque archaïque et originelle PIE bien antérieure à l’émergence des cités phéniciennes ou de la culture mycènienne.
11/03 04:47 - Son Ôguste Insanité BADGURU Ier
@Ffi : A vos lacunes et méconnaissance des domaines évoqués ici, à votre inculture (...)
11/03 04:16 - Spartakus FreeMann
"Le seul qui évoque une histoire de manière un peu cohérente est Mr Mourey« Vous êtes très (...)
11/03 00:30 - ffi
Après relecture des échanges, j’en conclus : Le seul qui évoque une histoire de manière (...)
10/03 23:12 - Spartakus FreeMann
ffi, à 2000 ans d’intervalles si l’on suite l’auteur. Et 1000 ans plus tard (...)
10/03 23:00 - ffi
10/03 19:21 - ffi
Pas de profilage personnel. Critique du paradigme atomiste qui pousse à l’irrationnel. (...)
Agoravox utilise les technologies du logiciel libre : SPIP, Apache, Ubuntu, PHP, MySQL, CKEditor.
Site hébergé par la Fondation Agoravox
A propos / Contact / Mentions légales / Cookies et données personnelles / Charte de modération