M. Mourey,
Il ne s’agit aucunement d’acrobatie linguistique, ce domaine vous est, semble-t-il réservé : il s‘agit simplement de se référer à la toponymie de nombreux lieux construits autour de cette racine *bebro- : Bièvre, Bièvres, Beuvray
L’hypothèse proposée par wikipedia, considèrant une racine latine formée sur biffractus me semble douteuse : ce lieu précédant l’occupation romaine : à l’évidence le toponyme renvoie à des racines celtiques, voir proto-celtiques.
L’usage d’un suffixe collectif –akti est possible, voir très probable : l’usage d’un suffixe collectif est habituel, il remplace le pluriel, et se retrouve dans les langues brittoniques, gaéliques, galloise et bretonne…nous pourrions le relier à une population suffisamment importante, colonie de castors ayant permis aux habitants de lieu de s’y référer comme repère, d’autant plus facile que le relief (mont) est visible à longue distance, la confluence des bassins fluviaux élément marquant aussi.
Cependant selon Tacite : locus castorum existe sous la forme gauloise Bebriacum : une forme dérivée bibractum est envisageable, mais d’autres hypothèses plus pertinentes me semblent à considérer en conservant la racine *bebro- et en considèrant le vocable bibracte comme une forme composée
Première piste :
La racine PIE *prāt- qui se decline dans les langues celtiques à partir de la racine proto-celtique *rāt- et devient en vieil irlandais rāth, rāith, en gallois -rawt,-rod et se retrouve en breton dans la forme bez-ret
Ainsi que dans la forme latine : prātum
Pourquoi piste intéressante ? tout simplement en considérant le relief du lieu qui nous intéresse : soit un mont, une colline qui est l’un des sens de la racine PIE *prāt-, l’autre étant prairie : bibracte : *bebro- + *rāt- alors serait le mont du (des) castor(s) ou la prairie du (des) castor(s) : dénomination fournissant donc un repère géographique, renseignant sur le relief et la faune.
Seconde piste :
La racine PIE *g(’)hort-
qui se retrouve dans les langues celtiques sous les formes gort (vieil irlandais) ; garth (gallois), garz en breton
et dont la forme latine vous est sans doute familière hortus ou la grecque khórto-s, voir la germanique *gard ou en anglais garden soit jardin
si la forme PIE entend le sens jardin : son sens premier renvoie à la notion d’enclos (barrière, mur), espace clos, délimité
nous aurions alors bibracte= bebro- + *(g)art- soit l’enclos du (des) castor(s) ou mur, barrière, etc…du ou des castors ou se référant à ces barrages construits par ces petits mammifères : à nouveau repère géographique précis considèrant que ces dénominations servent à renseigner des populations évoluant dans la proximité du lieu.
Autres pistes :
Racine PIE : *wert- elle aussi renvoyant à un espace clos, enclos
Sinon, une piste plus hasardeuse serait la racine proto-celtique : *ardwo- qui renvoie à la notion de hauteur, haut, altitude
Déclinable sous els formes suivantes : vieil irlandais ard(o), gaulois ardu-enna, le latin arduus, le grec ortho’
Nous aurions alors bibracte : bebro- + ard(t) soit la hauteur (mont) du (des) castor(s) : à nouveau compatible avec le lieu qui nous intéresse.
Bien entendu, d’autres formes construites depuis la racine *bebro- sont possibles, sans compter aussi les mutations ou variantes dialectales : il n’en demeure pas moins que la racine *bebro- est la plus probable, celle-ci étant récurrente dans nombre de toponymes gaulois/celte.
Je répondrai à vos autres commentaires plus tard. Cependant, à nouveau, je me répète : j’aimerai non pas que vous me posiez sans cesse des questions mais que vous répondiez à mes objections et arguments : il serait intéressant que vous cessiez ces digressions constantes.
Sur ce, votre commentaire me renvoyant à l’Age du Bronze bourguignon ne me paraît aucunement pertinent : l’occupation d’un site à une période antérieure ne signifie pas que ses occupants ultérieurs soient liés à ses fondateurs ou occupants ultérieurs : cela signifie juste que pour les hommes de l’époque ce site avait tel ou tel intérêt.
Quant à ma référence à Hellanikos, elle est contemporaine à Hérodote, tout comme pour les textes d’Hérodote où deux fois est utilisé le vocable celte, Hellanikos l’utilise deux fois aussi mais sous la forme celto-scythe, et tentait de mettre en évidence ce point précis : la confusion entre peuples celtes et scythes : confusion qui ne peut se justifier que par une proximité ( de quelque sorte que ce soit) et donc témoignant de rapports étroits entre ces deux groupes ethnoculturels : de plus les Scythes ne sont pas Illyriens, mais issus de l’espace ponto-caspien et apparentés au groupe iranien ;
à cela s’ajoute un élément suffisamment pertinent pour en tenir compte : cette confusion ne peut être involontaire ou hasardeuse les Grecs étant à cette époque assez bien renseignés sur les Scythes : donc l’existence de groupes celto-scythes témoigne d’un métissage possible, d’une intimité-proximité plus qu’intéressante : à nouveau un axe Est-Ouest et un Danube reliant différents espaces ethnoculturels.
Cordialement,
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11/03 00:30 - ffi
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ffi, à 2000 ans d’intervalles si l’on suite l’auteur. Et 1000 ans plus tard (...)
10/03 23:00 - ffi
10/03 19:21 - ffi
Pas de profilage personnel. Critique du paradigme atomiste qui pousse à l’irrationnel. (...)
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