Petit cours de linguistique comparée pour Ffi : thème du jour : racines proto-sémitiques et langue akkadienne
Que nous écrit
donc Ffi ? : « zy. est une
racine sémitique marquant le fait de voir. En araméen il y a azzn, qui
signifierait superintendant, maire, et qui viendrait d’un verbe Proto-Akkadian
*azyum signifiant voir.
al-zy serait soit le lieu de l’administration, soit l’idée d’un promontoire
(une vue très étendue).
(source http://web.archive.org/web/20071217160908/www.bartleby.com/61/roots/S147.ht
ml)
Ceci
dit, n’étant pas spécialiste des langues sémitiques, j’use de mon
intuition à partir des choses que l’on trouve sur internet. Mieux vous interroger un
connaisseur de ces choses et lui exposer l’idée d’une interprétation en
langue sémite des noms Gaulois. »
Donc premier point : oui Ffi tu n’y connais rien en langues sémitiques et je suis désolé de t’annoncer que l’intuition même soutenue par du googlage intensif ne suffit pas.
Alors analysons les diverses failles et erreurs de ton exposé, ainsi que le peu de fiabilité de la source dont tu uses :
Tu écris : zy. est une racine sémitique marquant le fait de voir
FAUX : la racine proto-sémitique est *ḥzy
Tu as tout simplement éliminer ce que tu as considéré comme un h français et donc imaginé que celui-ci n’était pas important.
Premier point : les langues sémitiques se fondent majoritairement sur des racines triconsonnantiques : les racines bi- ou tétraconsonnatiques sont extrêmement rares
Ce ḥ que tu as éliminé est une consonne : sans celle-ci ta racine n’a aucun sens : cette consonne est appelé en linguistique une consonne fricative pharyngale sourde et est symbolisé selon la nomenclature phonétique internationale ainsi : ħ
Pourquoi te dire tout cela ? parce que tu pars de l’akkadien, qui est certes une langue sémitique mais a certaines particularités : l’une d’entre elles est la perte des consonnes fricatives : donc ce ḥ que tu as fait disparaître, devient en fait ḫ soit une consonne fricative vélaire sourde symbolisé selon la nomenclature phonétique internationale ainsi : x
Et cette lettre une fois vocalisée a en akkadien une sonorité approchant celle que tu retrouves dans l’espagnol julio ou dans le ach allemand, ou dans Loch Ness
Les langues celtiques connaissent cette consonne fricative (notamment les langues gaéliques et le gallois) et donc si il y avait eu transfert depuis l’akkadien, ce ch initial aurait été conservé puisque ne posant pas de problème pour des locuteurs celtiques.
Continuons donc,
tu écris : « En araméen il y a
azzn, qui signifierait superintendant, maire, et qui viendrait d’un verbe
Proto-Akkadian *azyum signifiant voir.
al-zy serait soit le lieu de l’administration, soit l’idée d’un promontoire
(une vue très étendue). »
A nouveau FAUX : le mot araméen est ḥazzān et non azzn, de même que le mot akkadien est ḫaṣānu
Mot akkadien dont le sens diffère de celui que l’on retrouve dans les langues sémitiques occidentales : mais à l’évidence tu n’as pas noté le terme perhaps chez la source à laquelle tu te réfères : et oui peut-être, et sans doute car ḫaṣānu en akkadien n’a plus le même sens que dans les autres langues sémitiques :
Voilà une liste non exhaustive des divers sens de ce verbe en akkadien : protéger, offrir refuge, prendre soin, protéger, enlacer, accueillir, réconforter, chérir, surveiller, nourrir
-Si l’on veut accentuer la notion de protection et donc s’approcher du terme protecteur nous devons passer par les formes ḫiṣnu ou ḫiṣinu
-Si l’on se réfère à l’administration d’une cité ce sera alors les formes : ṣalūlu ou ṣulūlu (bâties sur la racine protosémitique ẓil (ombre))
-et si l‘on veut trouver un terme plus militaire (forteresse), nous devrons user de la forme turtanu
à tout cela s’ajoute qu’il y aura en akkadien : ou mimation ou nunation finale ( soit terminaison en –um ou –un) dans le cas d’un nom de lieu.
Enfin, si je considère l’improbable forme que tu proposes soit al-zy : je constate une articulation de type arabe : or à nouveau si l’arabe a bien des mots issus de la racine proto-sémitique *ḥzy le sens final est bien différent : puisque en arabe nous retrouverons ḥazā et ḥāzin : le premier cas est difficile à traduire mais induit l’action de mettre en mouvement, de faire lever, le second signifiant astrologue
Mais bien entendu, j’imagine que la racine proto-celtique *ales- n’est pas assez originale ou exotique pour toi…et qu’il est parfaitement logique d’aller chercher entre Akkad et le Hedjaz, les racines d’Alésia…
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