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Commentaire de Son Ôguste Insanité BADGURU Ier

sur Les origines celtes de notre identité nationale


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Mais revenons à la linguistique et intéressons nous à d’autres rapprochements possibles entre groupes balto-slave et indo-aryen (indo-iranien).

 

Après ces rappels historiques voir proto-historiques : les points essentiels à retenir sont l’existence de ce continuum linguistique balto-slave en contact avec le domaine indo-iranien et la possibilité que groupes (linguistiques) proto-balto-slave et proto-indo-aryen aient eux-même formé un continuum sur un axe Nord-Ouest>Sud-Est : hypothèse probable soutenue d’un par l’appartenance commune au groupe satem mais aussi par une loi linguistique commune : la loi (phonétique) dite de Pedersen ou règle de Ruki.

 

C’est donc par une évocation de certaines lois linguistiques que je conclurai ce déjà long commentaire (rassurez-vous évocation sommaire et rapide).

 

Donc premier point : processus de satémisation commun aux langues indo-iraniennes et balto-slaves : Processus qui implique les consonnes dorsales vélaires du PIE (consonnes non évoquées jusqu’à présent) et qui dans les langues du groupe satem voit la confusion entre vélaires (*k, *g et *) et labio-vélaires (*, *, *gʷʰ) et l’assibilation (formation par palatisation d’une consonne fricative sifflante) des palato-vélaires (*, *ǵ, *ǵʰ)

 

Loi de Pedersen : loi commune aux groupes balto-slave et indo-iranien et qui voit la mutation du phonème *s en (soit /s/>/ʃ/)

règle dite de Ruki car formalisée ainsi *s > *š / r, u , k, i _

loi qui comme dans le processus de satémisation implique les consonnes vélaires *k et *g

 

j’éviterai un rappel de toutes les lois linguistiques/phonétiques propres aux groupes balto-slave et indo-aryen, juste une dernière (présentation sommaire) concernant le groupe balto-slave, afin d’établir un schéma chronologique de l’évolution de ce groupe (dont est donc issu le russe) et ses rapports étroits avec le groupe indo-iranien.

 

La loi de Winter : qui brièvement énoncé s’intéresse aux voyelles *a, *e, *i, *o, *u, voyelles courtes devenant longues si elles précèdent une syllabe fermée.

 

Cette loi ne servira donc qu’à établir les différentes phases de l’évolution du groupe linguistique balto-slave depuis le PIE et sa proximité avec le groupe indo-iranien :

 

Donc récapitulons :

 

1)La première étape de différentiation fut le passage de la voyelle PIE *o devenant en proto-balto-slave la voyelle *a (mutation non évoquée par nécessité d’éviter la production d’un commentaire encore plus long, cependant ce passage peut être rapproché d’une phase similaire dans le groupe indo-iranien et est sans doute issue de la confusion des voyelles *e et *o du PIE donnant *a), 2) première étape suivie par l’apparition du changement formalisé par la règle de Ruki, 3)troisième étape qui voit la loi de Winter (qui rappelons-le joue sur le rapport voyelles courtes/longues, à rapprocher de ce que nous avons entrevu sur cette question pour le groupe indo-aryen) enfin 4) satémisation.

 

(Bien entendu d’autres lois émergeront plus tard, mais elles concerneront avant tout les phases de différentiations entre langues baltes et slaves et les divergences au sein des deux groupes résultant : donc non relevant pour le sujet qui nous intéresse.)

 

Pour conclure, nous avons donc une très forte proximité entre langues balto-slaves et langues indo-iraniennes, proximité qui s’explique par certes une origine commune PIE mais aussi et surtout par une longue période de proximité géographique et d’échanges voir métissage entre proto-groupes balto-slaves et indo-iraniens : la répartition géographique de l’haplogroupe R1a semble attester d’un ancêtre commun aux balto-slaves et indo-aryens.

 

Sur ce, j’arrêterai là ce commentaire, plus que long, en espèrant que vous y trouverez quelques réponses à vos interrogations : à noter que si j’ai évité le registre strictement grammatical c’est d’un parce que se lancer dans un comparatif des déclinaisons et genres entre PIE, russe et sanskrit ajouté à ces rappels nécessaires me semblait beaucoup trop dense mais aussi aurait produit un commentaire beaucoup trop long : cependant si cette interrogation vous semble pertinente, je tâcherai de m’y atteler : une remarque : rapidement, ce comparatif entre déclinaisons des genres entre PIE, russe et sanskrit, je l’ai sommairement établi en consultant mes divers pavés linguistiques : mais rien de pertinent ne m’est apparu, en tout cas aucun lien probant : les marqueurs que vous avez précisé ne dérive pas du PIE (le PIE semble avoir connu 8 à 9 cas, le génitif étant signifié par des finales en *-(o)s ou *-(o ;ō)m ) ni des phases intermédiaires aboutissant au russe et hindi et me semblent donc résulter bien plus des contraintes phonétiques/phonologiques de ces langues (voir de préférences ou choix arbitraires) que d’une quelconque filiation ou racine commune.

 

J’ai aussi évité mes exercices habituels de recherche d’étymologie, mais je m’en permet un pour conclure et donc partirai de votre pseudo aruna(h) que nous pouvons lier en raison de la figure mythologique à laquelle il renvoie à l’astre solaire matinal, et donc à sa couleur rouge et à l’action de monter soit les racines PIE :

 

 *sAr(ǝ)t- (rouge, rougeoyant) et *ren- (monter, se lever(pour le soleil)

Racines que l’on retrouve pour la première dans les formes : harǝtō en avestique et *sar̃t-a-, *sar̂t-a-  dans les langues baltes et pour la seconde dans les formes : slave(s) *ronītī (рони́ть, роню́, роня́ть, роня́ю, уро́н, etc…), balte *rend-, *rend-ē̂- t germanique *rinnan- ; *runa-n ; *rannian-, *randiō et bien entendu le verbe anglais to run

Aruna semblant donc être un composé autour de ces deux racines soit le rougoiement du soleil levant.

 

Sur ce, je reste à votre disposition pour tout complément d’information si nécessaire…

 

Cordialement,

 

p.s : je vous laisse corriger mes fautes ainsi que mes anglicismes.

 


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