Je m’ajoute tardivement à ce débat intéressant.
Le problème avec Sylvain, c’est qu’il interprète « la démocratie » d’après le témoignage (et l’analyse) de Platon. Or Platon n’est pas un démocrate.
Quelqu’un a fait remarquer à raison que la république n’est pas la démocratie. C’est le modèle romain contre le modèle Athénien. Le problème c’est que la tradition moderne a amalgamé les deux. La tradition est « aristocratique » (le peuple, c’est ce qui ne pense pas parce qu’il n’est pas instruit). Le texte de Platon a été traduit par « République » de manière inadéquate. Les travaux historiques récents le prouvent. Les deux sociétés étaient différentes.
Sylvain est dans une tradition intellectuelle occidentale quant à l’interprétation de la démocratie.
En réalité sortie du témoignage Platonicien, il semble que ce régime soit méconnu. Le statut des femmes, lui-même n’est pas clair. La lecture d’Hésiode, Les Travaux et les Jours, laisse entendre que sur le plan patrimonial, ce sont les femmes qui s’occupent du foyer (autrement dit de la propriété) alors que les hommes sont destinés à s’en éloigner pour rapporter des ressources supplémentaires. La propriété était peut être le fait des femmes. La défense des foyers incombant aux hommes, il apparait « normal » que ceux-ci se réunissent progressivement pour définir une stratégie commune...on passe alors d’un monde matriarcal à un monde patriarcal.
la démocratie athénienne est aussi un régime d’égalisation des conditions économiques.
Les vraies critiques sont : l’absence de droits civiques pour les femmes et pour les enfants de parents non athéniens. Le manque de rationalité dans la « gestion » de la puissance globale dégagée par la société athénienne grâce à ce régime politique (expédition de Sicile) et la dérive progressive anti-démocratique à l’égard des cités alliés devenues vassales. mais le régime a peut être aussi connu trop de guerres.
Le témoignage de Platon est partiel et partial. Toutefois, Socrate n’était pas si hostile que ça à ce régime. Au contraire il cherchait à l’améliorer par la diffusion sur l’Agora d’un enseignement gratuit. C’est aussi en s’obstinant dans cette voie qu’il indisposa ses juges.
Enfin, on ne peut pas juger de l’instauration d’un régime démocratique en France de nos jours car pour cela faudrait-il encore en faire l’expérience. Bien que je crois que nous aurions raison de nous inspirer du modèle Suisse.