Je suis une ancienne élève du primaire des année 50 et je ne reconnais pas l’école d’alors que vous décrivez.
Je n’ y ai jamais de châtiments corporels, ni fessées, ni coups de règle sur les doigts, ni rien d’autre. Je n’ai été ni brimée, ni brisée, ni esclavagisée !
Les seules punitions encourues étaient le coin dans la classe ou le coin dans la classe de la directrice après un sermon.
Peut-être que dans ma ville j’ai été odieusement privilégiée ou tout simplement avions nous la chance d’avoir des instituteurs hors normes !
La seule chose réelle est que seulement 10% des élèves rejoignaient le secondaire : les plus modestes ne pouvaient payer le lycée à leur enfants, seuls les enfants de familles aisées y accédaient s’ils avaient en plus réussi l’examen d’entrée en 6°.
La couleur des murs et les blouses grises ne démontrent rien en fait, après la guerre il y avait plus important que repeindre les classes et les blouses atténuaient la disparité vestimentaires entre riches et pauvres. Je n’ai personnellement jamais porté de blouses grises puisque rien n’était imposé en la matière.
Aujourd’hui encore, dans certaines communes, les écoles ne sont rénovées que tous les 30 ou 40 ans. Alors, la vétusté des classes d’hier...
Ce qui est réellement important, c’est le contenu de l’enseignement et j’ai pu constater que les heures d’acquisition d’un certain nombre de connaissances se réduisaient comme peau de chagrin au profit « d’ateliers » où on joue à des jeux de société, où on fait des gâteaux, du patin à roulettes,etc...
Il est curieux d’ailleurs de constater que plus le niveau scolaire des profs augmente, plus celui des élèves diminue ! Beaucoup utilisent pour leurs explications un niveau de langage inapproprié à l’âge de leur élèves qui ne les comprennent pas.
La « modernité » pour l’école s’est traduite par de monumentales erreurs : la méthode syllabique est devenue ringarde au profit de la méthode globale et encore mieux de la méthode dite « naturelle » ; les maths et la grammaire sont devenus « modernes ». Il aura fallu presque 30 ans pour s’apercevoir que cette modernité-là entraînait des échecs innombrables.
L’école de demain a certainement quelques leçons à prendre de l’école d’hier en cessant d’en faire une caricature et un repoussoir.