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Commentaire de Emile Mourey

sur Arioviste était-il un Germain ou un Celte ?


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Emile Mourey Emile Mourey 12 mars 2010 12:34

@ Son Ôguste Insanité BADGURU Ier

Je viens de parcourir très rapidement votre long exposé. Je vais y réfléchir. La linguistique est une discipline qui, quoique jeune, peut en effet aider à la recherche historique. Par ailleurs, cette recherche historique suscite un regain d’intérêt au sein des populations aujourd’hui libérées du rideau de fer. Encore faut-il raison garder et pour cela, je reviens au point de départ.

Bien sûr que vous avez raison de mettre en exergue l’avancée technologique du monde thrace dans la métallurgie du fer. La région est riche en mines. Mais quant à supposer que la vallée de la Saône était en retard dans ce domaine, cela n’apparait ni dans les vestiges de l’âge du bronze, ni dans les textes. D’après Pline, l’étamage des métaux a été réalisée pour la première fois à Alésia (Bibracte/Mont-Saint-Vincent) et au IIIème siècle après J.C., le meilleur fer y compris de l’italie était produit dans ses forges.

Bien sûr que vous avez raison de mettre en exergue le rayonnement guerrier et l’influence artistique du monde thraco-cimmérien, des peuples scythes, illyriens etc... mais jusqu’au Rhin et jusqu’au chaudron de Gundestrup, j’en doute. La position du sage assis, tiraillé entre l’appel du bien et du mal est bien attestée en Gaule et si j’avais à exprimer ma profonde conviction, c’est plutôt de là que je ferais rayonner sur le monde cette sapientiale philosophie plutôt que de la faire venir d’ailleurs. Je ne crois pas aux lointaines traditions orales qui ne se seraient fixées que tardivement dans des textes écrits. Je ne crois guère aux lointaines sources obscures du Rig-Veda.

En revanche, je crois aux anciennes capitales. Je ne croirai au rayonnement culturel des peuples de l’Est européen que lorsque vous m’aurez indiqué l’emplacement de leurs anciennes capitales historiques, ce qui nous permettra de retrouver et de comprendre leur véritable histoire. C’est ce que j’ai fait pour Bibracte, mais vous ne voulez pas en tenir compte. Vous continuez à utiliser les mots celtes et proto-celtes d’une façon inappropriée ce qui rend le débat confus et incompréhensible. Comment voulez-vous y voir clair dans ces conditions.

Et pourtant, il ne serait pas inintéressant d’essayer de comprendre comment s’est faite la rencontre, en Centre-Europe, entre ce que vous appelez les groupes thraco-cimmériens et le monde celte de Bibracte et de Gergovie. Qui était maitre du Hallstatt ? Je pense que ce sont les Celtes de Bibracte mais cela peut et doit être discuté.

En ce qui concerne vos « marqueurs » auxquels vous apportez beaucoup d’importance, quand vous liez la linguistique à la révolution agricole néolithique, pourquoi pas un sens est-ouest ? Concernant la domestication du cheval, je vous ai dit, je crois, que je voyais mal les guerriers porteurs d’épées de bronze de la vallée de la Saône combattre à pied. Concernant la swasiska, je vous signale que les fouilles du mont Lassois en signale la présence sur notre territoire bien avant le chaudron de Gundestrup etc... et que la torque est bien attestée par les textes, les sculptures et l’archéologie comme étant un symbole religieux de nos régions.

Le problème de la linguistique est que, si elle n’est pas solidement encadrée,on peut lui faire dire beaucoup de choses. Cela explique ma très grande réserve à cet égard car on pourrait aussi rapprocher Ar de Aram, de Haram et d’Abraham. Il n’en reste pas moins que l’une de vos interprétation que vous proposez pour Arioviste est intéressante car logique « le premier ou le prince des... »

Je continuerai plus tard mais j’aimerais autant laisser Antenor vous répondre.


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