Tous ces hommes politiques qui font mine de défendre la démocratie en se
soumettant à des règles électives viciées participent à un système que la
majorité des français conteste. Il n’y a en réalité que deux camps qui
s’affrontaient à ces élections : ceux qui désirent continuer à faire tourner le
système comme il est, et ceux qui le refusent. Ceux qui le refusent gagnent,
mais comme le système n’est pas démocratique, leur contestation n’est ni
entendue, ni écoutée.
Pourtant, il existe une méthode simple et empirique pour juger des vraies
causes de l’abstention : comptabiliser les votes blancs. A partir du moment où
chaque homme ou femme de plus de 18 ans est considéré capable d’utiliser son
vote de manière éclairée, c’est faire offense aux citoyens que de ne pas leur
laisser cette possibilité. Le vote blanc, c’est exprimer son intérêt pour le
scrutin, tout en marquant son désaccord avec les candidats en lice. C’est aussi
revendiquer l’existence de ce droit, et refuser d’être contraint à choisir entre
la peste et le choléra. Car ce n’est pas le droit de vote qui est contesté,
mais les règles qui définissent le découpage électoral, ou les candidats
eux-mêmes, avec leurs programmes. Nos médias et nos politiques, s’ils avaient
le courage qu’ils disent, et s’ils faisaient réellement confiance à leurs
électeurs, ne devraient pas pouvoir s’opposer à une telle proposition.
Mais pourquoi ne le font-ils pas ?
Si le taux d’abstention restait le même après ça, ils ne pourraient bien sûr
plus prétendre que les élections n’intéressent pas. Mais si le taux
d’abstention baissait au profit du blanc, c’est là que cela coincerait. Et il
est bien évident que c’est la raison pour laquelle le vote blanc n’est pas
comptabilisé, car le taux d’abstention baisserait, et celui du vote blanc
s’envolerait.
Evidemment, il faut réfléchir aux conditions d’une
telle réforme, pour ne pas tomber dans une éternelle répétition du « jamais
content ». mais reconnaître qu’une majorité de votes blancs signifie la nullité
d’une élection, pourquoi pas ?