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Commentaire de Pete Bondurant

sur Modiano : « un pedigree » ou le roman-portfolio


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Pete Bondurant Pete Bondurant 11 décembre 2006 12:07

Patrick Modiano a bercé mes 20 ans, et continue de bercer ma trentaine. Son style inimitable, pose des repères fragiles à coups de Bottins, d’articles de presse et d’itinéraires méticuleux. Il recrée ses souvenirs à partir de destins qui ne lui appartiennent pas, de personnages croisés, recomposés ou inventés, de jockeys, de comtesses de pacotilles et de petits truands de la rue Lauriston.

Votre article ne fait qu’effleurer les multiples facettes de la littérature de Modiano, c’est dommage.

Que dire des jeux de lumières omniprésents ? De ces ruelles qui montent ou qui descendent ? De cette moleskine qui semble recouvrir tous les lieux d’attente ? De cette attente, justement, tantôt dans un café parisien, tantôt au bord d’un lac à la frontière Suisse ?

La fuite est également un sujet très présent dans son oeuvre et qui pourrait faire l’objet, à elle seule, d’un article.

Enfin, je souhaiterais préciser que rien n’indique avec certitude que son père ait été Juif. Lui-même pose la question ; tantôt Juif traqué, tantôt petit truand originaire d’Amérique latine. La recherche identitaire du père est également un sujet qui ne quitte jamais l’auteur. La seule certitude (et encore) à propos de son père est qu’il fut vraisemblablement un petit truand et qu’il aurait profité de l’Occupation pour se livrer à certains commerces illégaux.

Ce que j’adore également chez Modiano, c’est la nostalgie qui nimbe chacun de ses livres, ce petit côté mélancolique distillé en fine bruine dans tous ses livres, dans un style que je n’aurait pas qualifié de linéaire mais de fluide.

J’espère que vous développerez cet article (par une suite ?) tant il fait autant saliver qu’il laisse sur sa faim.


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