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Commentaire de Voltaire

sur Avec Chevènement, Ségolène trahit-elle la politique européenne de la France ?


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Voltaire Voltaire 11 décembre 2006 13:21

@l’auteur ;

Votre analyse sur la situation actuelle de l’Europe est assez juste, mais je ne partage pas votre avis sur l’implication du ralliement de Mr Chevènement.

Sur l’Europe tout d’abord, les problèmes actuels sont multiples. A la base, il faut admettre qu’il était impossible de procéder à l’élargissement avec le traité de Nice, qu’ont signé Mrs Jospin et Chirac. La paralysie qui en résulte conduit à un repli sur soi et à la protection de ses propres intérêts au détriment de l’esprit « communautaire » qui avait prévalu pendant longtemps, qui permettait l’intégration de nouveaux membres avec la solidarité des autres, au bénéfice de tous. C’est ainsi que l’Espagne, le Portugal, l’Irlande etc... ont vu leurs économies se développer considérablement, ouvrant par là même leurs marchés aux produits des autres pays (souvenons-nous des diatribes contre cette intégration qui sévissaient à la fin des années 70...). Ceci aurait permis à l’Europe de devenir une puissance internationale si une plus grande intégration politique avait eu lieu....

Le rejet du traité constitutionnel, sur des bases complexes, mais principalement en raison du refus d’entériner une économie de marché de type libéral, a bloqué les réformes institutionnelles nécessaires à la poursuite de la construction européenne sur ce modèle solidaire.

Ceci ne sera débloqué qu’avec la volonté politique des grands pays fondateurs. Il faut d’ailleurs reconnaitre à Mmr Merkel cette volonté d’aboutir lors de sa présidence de l’Union, mais hélas, si l’Italie et l’Espagne sont du même avis, ni la France ni la Grande-Bretagne, confrontés à leurs problèmes internes, n’en n’ont la volonté.

Passons donc au problème du PS. L’essentiel est que sa vision de l’Europe est floue, car divisée. La présence de Mr Chevènement n’y change rien, car celui-ci n’a toujours eu pour objectif dans cette pre-campagne que de négocier son ralliement. Il ne pourra pas influer sur la politique du PS ou de sa candidate, mais cela est sans objet car ni le PS ni S. Royal n’ont de politique européenne établie. La nécessité de maintenir une cohésion de façade sur le sujet, comme d’ailleurs à l’UMP, les forcent à un consenus mou, de ni-ni et donc d’immobilisme.

Vous avez donc raison d’indiquer que, sur ce sujet, seul François Bayrou a une position claire, susceptible de débloquer la situation, mais qui n’est pour le moment pas partagée par une majorité de français...

Nous somes donc en présence d’un noeud gorgien :

Soit S. Royal ou N. Sarkozy est élu, et la France continuera de ne pas prendre de position ambitieuse sur l’Europe, pour éviter tout conflit interne dans leur gouvernement.

Soit F. Bayrou est élu, mais s’il aurait alors la crédibilité nécessaire vis à vis de ses partenaires européens pour débloquer la situation, il n’aurait pas de soutien en interne...

La solution passe donc soit par une volonté et un courage politique nouveau de la part de Mme Royal ou Mr Sarkozy, soit par un effort de dialogue interne mené par Mr Bayrou pour obtenir une vision commune des français sur le sujet.

Quant à ce qui est le plus réaliste, je vous laisse juge...


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