Pas très porté sur la chanson française, j’ai été très sensible aux textes de Ferrat et à sa musique surtout, si pleine de sensibilité.
Certains algériens l’aimaient tellement bien, dans les années 70, qu’ils l’appelaient affectueusement Jean Ferhat (Ferhat est un prénom courant en Algérie).
C’était un Militant, esclave de sa conscience et de ses erreurs de jugement peut être (mais de QUEL POINT VUE, ERREURS ?) hors la ligne politique d’un quelconque Parti. Voila qui le rendait dangereux, parce qu’il avait la pensée indépendante, le plus souvent. Une denrée bien rare. ... A l’époque, et même aujourd’hui..
Ses chants faisaient réfléchir dans une époque où l’on demandait à la chanson de faire danser.
« La Montagne »,une chanson champêtre, comme tous l’avaient cru, ou comme d ’autres voulaient faire croire, en s’arrêtant au seul refrain, était plutôt un chant écolo, avant l’heure, un regard lucide sur la vie sordide des hlm et le poulet aux hormones (déjà, à l’époque ? en 1964 ?).... Quelle lucidité
Il avait vu plus que l’essentiel, mieux que les meilleurs des visionnaires.
Merci à Minga, une autre révolté, de m’avoir rappelé cette silencieuse
provocation
En ligue, en Goupe, en procession,
en bannière,
en slip, en veston,
Il est temps que je le confesse
A pied, à cheval, et en voiture
Avec des gros, des petits, des durs
Je suis de ceux qui manifestent".
Ah ! Ferrat, tu étais un grand type.
Mort en tombant du lit d’hôpital, il l’a eue aussi sordide
que la vie qu’il décrivait en fin de Montagne.