Par Voris (xxx.xxx.xxx.33) 15 mars 22:22
Ferrat n’était pas un lettré, alors quelquefois ces tournures font sourire par leur naïveté, leur maladresse. Mais c’est à l’ensemble qu’il faut juger. Même s’il y a quelques mots un peu ridicules dans ses chansons (dans Potemkine, moi, c’est la reprise de couplet avec "la fuite monotone et sans hâte du temps" qui me fait sourire), donc même s’il y a ces imperfections naïves
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Salut a toi Oh grand Voris
comment vont tes varices.
Je te trouve un
peu beaucoup trop sévère dans tes jugement envers Jean Ferrat. Tu
oses dire qu’il n’était pas lettré et que ces tournures de phrase
prêtent à sourire. Peut être mais il n’ a jamais eu la prétention
de surpasser le grand Corneille. Pour comparer Ferrat à notre plus
illustre poète, écoute donc cette interprétation du monologue de
Don Diègue par Henri Salvador.
- Le Cid Rock. Ce n’est pas chanté et pourtant Henri Salvador
est à 2 doigts d’en sortir une mélodie. Pourquoi ? Parce que dans
ce monologue tout concorde vers un but dramatique. Le contexte, don
Diègue vient de recevoir un soufflet. C’est la colère qui
s’exprime, elle est très bien rendue par Henri Salvador.
O rage O
désespoir O vieillesse ennemie.
Tu vois Voris tu
pourrais dire aussi que ce premier vers prête à sourire mais
pourtant à bien y réfléchir, c’est la transition d’une colère
provoquer par une agression subie que l’agresser retourne contre
lui-même puisque le vers suivant il est dit
N’ai-je donc tant vécu que pour
cette infamie ?
En deux vers
Corneille, vient de poser toute la dramatique d’un combat intérieur
avec les rappels au souvenir d’une gloire passée. Ce qui met
l’auditeur à comprendre l’impuissance dans laquelle se trouve don
Diègue à ne pouvoir relever le défi, il pleure sur son impuissance
. Comment s’en sortira-t’il ? Très bien, il confira le projet de se
venger à Don Rodrigue son fils.
Il en va de même
avec « la fuite monotone et sans hâte du temps" »
qui t’as fait sourire comme si ce vers n’était
que naïf. Mais non !!! Il faut le remettre dans son contexte qui est
une évocation de ce qu’on put subir des hommes qui n’étaient plus
maître de leur destin. Toute nos idées ne prennent leur
signification que selon la représentation que nous en avons. Il ne
peut pas en être autrement. Villach résume ça en un seul mot :
l’intériconicité. Quel mot barbare pour ne rien dire. Toute nos
représentations sont accompagnées d’une sensation sinon nous n’en
aurions pas conscience. Nous ne le remarquons pas parce que nous
subissons continuellement ces sensations qui ne sont que des
changements continuels de notre état dans le temps. Dans la
sensibilité tout se succède continuellement. Donc lorsqu’il parle
de la fuite monotone et sans hâte du temps il veut nous signifier
l’ennui que l’on éprouve quand lorsque que l’on ne peut plus rien
faire d’autre qu’à attendre. Tu t’es jamais ennuyé La Taverne. Tu
n’as jamais été angoissé de vivre au présent ce que tu avais déjà
vécu la veille en pensant que demain sera pareil.
Ils se croyaient des hommes, n’étaient plus que des nombres
Depuis longtemps leurs dés avaient été jetés
Dès que la main retombe il ne reste qu’une ombre
Ils ne devaient jamais plus revoir un été
La fuite monotone et sans hâte du temps
Survivre encore un jour, une heure, obstinément
Combien de tours de roues, d’arrêts et de départs
Qui n’en finissent
pas de distiller l’espoir.
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Je trouve que ce vers que tu as trouvé ridicule aussi bien construit qu’un vers de Corneille. Hé oui !!
30/04 17:47 - Babou
Bonsoir et merci Sisyphe . J’aurais pu écrire la même chose sur cet homme magnifique (...)
03/04 17:46 - aukauke
je te crois bien ,et je sais que meme si jessaye d’atennuer cette impression , mes pensé (...)
22/03 04:07 - Pierre JC Allard
@ Internaute : http://nouvellesociete.wordpress.com/2008/09/15/russkis-et-affranchis-2/ Pour (...)
21/03 21:51 - moebius
Ferrat c’est trop branché PC pour etre universel. Léo Férré ça passe c’est éternel (...)
21/03 17:58 - L’enfoiré
Ce 16 mars, je lançais : " Y a-t-il encore un pilote dans l’avion ?" Nous sommes à (...)
21/03 17:49 - franc
JL---------------- vous avez fait une erreur de lecture sur mon commentaire « Paris au mois (...)
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