Ces chiffres sont alarmants en effet ! Toutefois, nous sommes nombreux à penser que le problème viendrait du fait que le revenu des ménages aurait chuté terriblement en 30 ans alors même que les postes de dépenses se sont multipliés quand certains d’entre eux auraient tout simplement doublés, en particulier celui des dépenses locatives pour les familles les plus modestes. Un autre problème est venu se greffer à cette réalité mathématique : cet appauvrissement plutôt sournois de la société française, a entrainé avec lui un ralentissement tout aussi insidieux des projets individuels d’acquisition de nouveaux patrimoines. Plus clairement exposé : cela signifie tout simplement que ces foyers extrêmement modestes ne s’engagent généralement pas dans les projets de construction ou l’achat de propriétés privées par manque de crédibilité face aux emprunteurs. Ajouté à cela l’envolée des valeurs immobilières et la hausse incontrôlables des intérêts sur l’emprunt et vous avez dans le moyen ou long terme les ingrédients favorables à la crise des subprimes. Bien entendu, ce qui s’est passé aux Etats-Unis n’est pas, comme on veut bien nous le faire croire, une aventure exclusivement américaine, Non ! C’est un model économique qui a fait ses émules un peu partout sur la planète avec des ramifications insoupçonnées. L’inconvénient de ces pratiques nébuleuses, c’est que le profit qui s’installe sur la spéculation et l’endettement des plus pauvres en espérant en tirer un juteux bénéfice dans le long terme, comporte de gros risques en cas d’insolvabilité durable. Une mauvaise appréciation des réalités économiques conduit souvent à sous-estimer les vrais besoins de la collectivité. Cela est effectif pour le logement social, la consommation, la production, voire l’urbanisme. Il serait grand temps de revenir aux théories économiques de John Keynes que nous avons abandonnées tristement dans les années 80 en faveur du monétarisme.