Le principal reproche que l’on peut faire à cette théorie de l’économiste A. Laffer, illustrée par la célèbre courbe du rendement de l’impôt qui porte son nom, et qui est depuis associée à la politique reaganienne, est ceci :
Cette une théorie du tout ou rien en ce sens qu’elle donne une idée erronée de ce qu’est l’impôt progressif . Cette théorie laisse entendre qu’il conviendrait de fixer un optimum, le même pour tous, choisi entre 0 et 100% !
Un impôt progressif ne doit pas aller jusqu’à 100% parce que cela mènerait à un paradoxe : en effet, cela supposerait qu’à partir d’un certain seuil, plus on gagnerait d’argent, moins il en resterait après paiement ! Absurde.
Un bon impôt progressif est un impôt tel que le système des tranches, avec des tranches réellement progressives. Remarquons que, à la limite, si la dernière tranche était à 100% cela ne serait pas absurde, ça signifierait que l’impôt est confiscatoire pour la partie de revenus au-delà d’un certain seuil.
Pour prendre un exemple, on peut supposer des tranches exponentiellement croissantes. Et si la dernière tranche est de 90% à partir de 1 million d’euros, l’individu qui déclare 2 millions d’euros conservera autant que celui qui déclare 1 million (peut-être 500 000) plus 10 000 euros (10% de 1 million).
C’est pourquoi cette théorie de Laffer est un sophisme, et la courbe une escroquerie intellectuelle.
Pour ma part voici comment je procèderait : à partir d’une fonction progressive telle que RI= f (R, x), R étant le revenu déclaré, x un paramètre de progressivité, je calculerais un x tel que la somme des RI soit égale au budget à combler par l’impôt. Ce paramètre calculé ainsi, x, à ne pas confondre avec le taux d’imposition, serait bien entendu déclaré valable pour tous les contribuables.