A l’auteur,
Désolé de vous le dire, mais votre réclamation est surréaliste, antidémocratique et anticonstitutionnelle.
Comme l’a rappelé Voltaire, en France, les mandats électifs ne sont pas impératifs, c’est-à-dire que l’élu garde sa liberté totale dans l’exercice de son mandat. Les élus UDF du Parlement européen avaient, eux aussi, quitté le PPE qu’ils estimaient trop conservateur pour rejoindre les libéraux européens. Et cela sans quitus de leur propre électorat.
L’investiture d’un parti à un candidat (seul ou dans une liste) est un engagement : un engagement réciproque et un lien de confiance mutuelle. Celle de penser le ou les candidats sont capables de faire gagner le parti qui les investit et celle de penser que le ou les candidats ne renieront pas ce parti par la suite. C’est un pari d’avenir. C’est exactement comme le recrutement d’un salarié : l’employeur fait le pari que le recruté n’ira pas trois mois après chez son concurrent au même titre qu’il fait le pari qu’il lui rapportera plus qu’il ne lui coûte (sinon, autant ne pas le recruter).
Vous êtes désolant car en demandant la démission de Corinne Lepage, vous souhaitez en fait le régime des partis, ce qui est très étrange de la part d’une personne qui a protesté avec tant de véhémence contre la présence du Président de la République au sein d’une assemblée de son parti d’origine.
La démission de Corinne Lepage, si jamais elle cédait aux lamentables pressions de la direction du MoDem, serait à mon sens un véritable déni de la démocratie (elle a été élue sur son nom, et d’ailleurs, le score de Jean Lassalle ne s’est pas fait sur l’étiquette MoDem mais sur Forces Aquitaine et sur sa propre réputation), et un déni de l’esprit des institutions qui favorise la responsabilité individuelle des élus plutôt que la mainmise des partis politiques.
Cordialement.