Mais foncièrement l’UMP et le FN
partagent beaucoup en commun : de l’identité nationale à la
politique de chiffre sécuritaire, de la chasse aux immigrés à la
vindicte portée sur l’Islam, du refus de l’intégration turque à
l’Europe au discours de Dakar sur les Africains "sans sens
historique" et on pourrait en ajouter bien d’autres !
Les
seules différences portent sur sur leur base de recrutement : le FN
chasse essentiellement sur deux électorats distincts et
complémentaires. Le père vise les couches moyennes
principalement d’Alsace et de Paca plutôt âgées et principales
victimes de la mondialisation et de la disparition du petit commerce.
Il a pris le relais des poujadismes successifs et des nostalgiques de
l’Algérie française. La fille prospère sur la misère économique
et les friches industrielles, profitant de l’aubaine d’une gauche
social démocrate convertie au libéralisme et d’un PC qui a
perdu prise sur le mouvement ouvrier et populaire.
Que ce soit le
père ou la fille, les deux s’appuient sur la peur des immigrés et
la désespérance engendrée par l’absence d’alternative politique au
sein de ce qui devrait être l’opposition. De là une banalisation du
discours raciste et du « tous pourris ». Les deux également
s’en prennent à tout ce qui peut tisser de la solidarité :
l’opposition entre les français de souche maltraités et sacrifiés
et les immigrés privilégiés et profiteurs sont un bon moyen de
créer un affrontement entre les plus démunis afin de faire oublier
ceux qui sont les véritables privilégiés du système.
On voit ici combien il y a plus une
« division du travail » entre FN et UMP qu’une véritable opposition.
Et la seule chose qui n’est pas pardonnée à Le Pen c’est le franchissement de la ligne rouge avec ses « petites phrases ».