Bonjour Céphale,
"Vous savez ce que répondent les chantres du
libéralisme : cela ferait fuir les capitaux !«
Effectivement, c’est bien entendu l’argument ultime. A cela je réponds qu’il faut faire effectivement le bilan de la présence de capitaux et de leur grand agrégateurs ! Si l’on »s’amusait" à établir ce bilan, j’ai bien l’impression que dans la colonne des + on y trouvez bolloré, sellière, lagardere, bernard arnaud (dont la fortune personnelle s’est accrue l’année dernière de 11 milliards de $, pour arriver à 27.5 m$). En fait au niveau européen, nous avons 248 milliardaires (une 40aine en France) qui à eux seuls détiennent à peu près l’équivalent du PIB de la France.
Dans la colonne des -, par contre on peut y mettre au bas mot 3 millions de chômeurs, la destruction du tissus industriel du pays, et précarité pour tout le monde.
Alors avoir voulu retenir le capital pendant 30 ans, voilà le bilan que l’on peut en tirer. Mon impression étant que j’ai furieusement envie d’essayer sans ce capital, voire même de foutre dehors tous ces milliardaires pour qu’ils aillent s’emmerder sur leur tas d’or à Saint Barth coté Hollandais, chez les putes et les casinos. ça fait pas 100 personnes à virer pour commencer à y voir un peu plus clair, une paille à l’échelle de notre pays !
Pour en revenir un peu sérieusement à cet argumentaire, la fuite des capitaux n’est pas en soi une chose terriblement incapacitante dans la mesure ou le système bancaire joue le jeux avec honnêteté. D’une part encore aujourd’hui les entreprises se tournent massivement vers les banques pour leur besoin en financement, tout simplement parce qu’elles savent parfaitement que le coût du financement par l’actionnaire est totalement insupportable car en constant relèvement par rapport à une norme totalement déconnecté de la réalité économique, et se révèle en dernière analyse être une cause de mort pour l’entreprise. C’est pourquoi en parallèle à une politique de ratiboisage des revenus du capital, il faut également régler leur compte aux banques et les transformer en structures réellement mutualistes, histoire que justement elles proposent des prêts simples et non basés sur de la spéculation financière avec effets de levier, du genre LBO et toutes ses variantes. ça pourrait passer dans une première étape par une nationalisation totale de tout le système bancaire, puis dans une deuxième leur donner un vrai fonctionnement mutualiste de manière à les rendre indépendantes de volontés électoralistes des membres du gouvernement.
En ajoutant à cela de ne plus rembourser la dette extérieure de la France, ce qui mécaniquement devrait nous faire gagner 8 à 10 points de PIB, en moins de 10 ans nous pourrions avoir retrouvé une situation de prospérité économique et de plein emploi en France, si entre temps nous ne prenons pas un tapis de bombes atomiques sur la gueule, de la part de nos amis les pays farouchement libéraux.