Bonjour, Annie.
Vous avez mis le doigt sur ce qui constitue sans aucun doute l’une des raisons principales de cette acceptation d’un système basé sur la violence et non dénué de perversité. Comme toujours dans ces cas-là, l’extrême sévérité engendre effectivement des transgressions d’autant plus excitantes qu’elles font appel aux meilleures ressources de chacun pour éviter le châtiment.
C’est sans aucun doute dans cet établissement que j’ai pris le plus grand plaisir à ces transgressions de l’autorité, transgressions qui pouvaient prendre les formes plus variées et les plus inattendues, de la confection d’explosifs artisanaux à base de salpêtre (il y en avait plein les caves) et de soufre pour faire sauter les portes des WC au chef d’oeuvre réalisé par les internes de première et de terminale (avec l’aide de quelques plus jeunes dont je faisais partie) : introduire (si j’ose dire) nuitamment une prostituée fort dévêtue (et rémunérée à la suite d’une collecte collective) à l’étage des appartements privés des professeurs et du supérieur pour créer un scandale au détriment de ce dernier. Un épisode savoureux que je raconterai peut-être un jour.
En réalité, les bons souvenirs que l’on peut garder du passage dans ces écoles sont à peu près de même nature que ceux que l’on a pu tirer d’un service militaire où l’on se trouvait là aussi confronté à un autorité discutable car souvent basée sur l’injustice et la bêtise.