En Sarkoland c’est banal. Avez-vous regardé l’émission de fr-3 le samedi 20 mars à 23H30 ? C’était un reportage sur la garde à vue. Il faut savoir que le nombre annuel de gardes à vue est passé de 300.000 à 600.000 entre 2004 et 2009. Le principal motif est « outrage à agents de la force publique ».

Les procureurs de la République passent leur temps à signer des autorisations de garde à vue : des dizaines par jour. Ils ne refusent jamais, ils ont des ordres. Le secrétaire du principal syndicat de policiers explique ces chiffres ahurissants par la politique du résultat de Nicoias sarkozy : les commissariats de police sont notés en fonction du nombre de gardes à vue.

Vous n’êtes pas convaincus ? Alors voyez ce témoignage diffusé parmi cinq autres dans ce reportage. Un ingénieur de 60 ans, polytechnicien, rentrait de son travail par le train, ligne de Versailles rive droite, station Montreuil. A la sortie de la gare, il traverse un passage piéton sans remarquer que le signal est rouge. Un policier l’interpelle et lui dit qu’il aurait dû attendre que le signal soit vert. Fatigué par une journée de travail, notre homme s’étonne, et le ton monte. Le policier lui demande ses papiers. Fin du premier acte.

Le même jour à 20H15 notre homme est chez lui avec son épouse, en train de regarder la télévision. On sonne. Ce sont deux policiers. Il enfile une robe de chambre et va ouvrir. Aussitôt, sans explications, il est menotté et emmené au poste de police. Il subit une fouille au corps, puis on l’enferme dans une cellule dont il ne sortira que le lendemain. Pendant la nuit, on lui refuse d’aller aux toilettes et il est obligé de faire ses besoins par terre. Finalement, il est libéré à 18H30. La garde à vue a duré plus de 20 heures pour le simple motif « outrage à agent ». Le procureur de Versailles, interrogé par la journaliste, a pris la défense des policiers.

La garde à vue, ce n’est pas seulement pour les délinquants et les petits voyous. J’ai pris le temps de vous raconter cette histoire parce que le monsieur de Versailles, ce pourrait être vous ou moi. 600.000 gardes à vue par an, c’est en moyenne une garde à vue pour 100 personnes.