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Commentaire de Forest Ent

sur Le modèle économique français est mort


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Forest Ent Forest Ent 12 décembre 2006 16:27

Nous avons déjà eu sur agoravox moult discussions sémantiques sur le mot « libéralisme ». Ce n’est pas par hasard. Le choix des mots et des connotations est un outil classique de guerre idéologique. C’est comme les aliments « caloriques » et « énergétiques », les deux mots signifiant la même chose. Ou bien le « pouvoir d’achat » contre « la vie chère ».

Il y a un « bon » libéralisme, consistant à dire que l’on doit pouvoir entreprendre librement sans que l’Etat ne vous en empêche. Derrière ce bon libéralisme s’avance masqué un « mauvais » libéralisme consistant à dire que le privé est toujours meilleur que le public. Faute de mieux, je l’appelle « ultralibéralisme », par respect pour nombre de rédacteurs agoravox sincérement attachés à la première connotation. Ca ne me gênerait pas de l’appeller tout simplement « libéralisme », ou bien « reagano-tatcherisme », ou encore « modèle anglo-saxon ». Beaucoup d’ultralibéraux jouent habilement sur les deux connotations.

Ces précautions oratoires prises, MM Bébéar et Pébereau sont l’incarnation même de cet ultralibéralisme. Les instituts Saint-Simon et Montaigne également. Il est vrai que l’on y trouve par ci par là autre chose, mais c’est à mon sens à titre décoratif. Le fondamental de l’ultralibéralisme, c’est de privatiser les bénéfices et nationaliser les pertes. On trouve facilement chez des « libéraux » des tonnes d’appels à subventions et créations de niches fiscales. L’ultralibéralisme est en soi une contradiction, car son attaque de l’Etat repose in fine sur la caution de l’Etat. Il est par exemple choquant d’avoir vu récemment l’Institut Montaigne appeller à une subvention massive de la presse écrite. C’est du clientélisme pur.

Heureusement, tous les économistes ne sont pas ultralibéraux comme M Cohen. Je pourrais citer comme contre-exemples M Stiglitz, ancien conseiller de Clinton et chief economist du FMI, et M Soros, quand il s’exprime à titre personnel. Il n’y a pas de consensus. Il est juste et bon que les idées s’affrontent.


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