Zemmour a-t-il affirmé que la délinquance n’était pas conséquence de la misère sociale ?
La délinquance est causée par un manque vertu, et ce manque de vertu n’est pas déterminé par le niveau de richesse : il y a des gens forts peu vertueux qui sont forts riches.
A vrai dire, ayant moi-même travaillé dans de petites cités, je dirais que le problèmes de la délinquance est plutôt une affaire de bandes de jeunes, qui ont été totalement délaissées par la république.
Les bandes qui dérivent ont en général été approchées par des huiles du banditisme historique français, qui surent tirer parti de leur sentiment abandon par la République, pour donner à ces jeunes désoeuvrés une raison d’être dans l’accomplissement des trafics, en tant que simples ouvriers spécialisés du crime.
Il y a donc un double mouvement :
- Une crise de la République qui aboutit à laisser une partie de sa jeunesse sans inspiration, ni espoir, c’est-à-dire sans éducation.
- Le banditisme qui s’engouffre dans la brèche pour capter des troupes fraîches et au final éduque une partie de la jeunesse en situation de fragilité que la république a délaissé.
Qui disait « Ne laisse pas trainer ton fils » ? NTM
A l’aube de l’an 2000
Pour les jeunes c’est plus le même deal
Pour celui qui traîne, comme pour celui qui file
Tout droit, de tout façon y a plus de boulot
La boucle est bouclée, le système a la tête sous l’eau
Et les jeunes sont saoulés, salis sous le silence
Seule issue la rue même quand elle est en sang
C’est pas un souci pour ceux qui s’y sont préparés, si ça se peut
Certains d’entre eux même s’en sortiront mieux
Mais pour les autres, c’est clair, ça s’ra pas facile
Faut pas s’voiler la face, il suffit pas d’vendre des « kil »
Faut tenir le surin pour le lendemain
S’assurer que les siens aillent bien
Eviter les coups de surin
Afin de garder son bien intact
Son équipe compacte, soudée, écoute de scanner pour garder le contact
Ou décider de bouger, éviter les zones rouges, et
Surtout jamais prendre de congés
C’est ça que tu veux pour ton fils ?
C’est comme ça que tu veux qu’il grandisse ?
J’ai pas de conseil à donner, mais si tu veux pas qu’il glisse
Regarde-le, quand il parle, écoute-le !
Le laisse pas chercher ailleurs, l’amour qu’y devrait y avoir dans tes yeux
Refrain
Laisse pas traîner ton fils
Si tu ne veux pas qu’il glisse
Qu’il te ramène du vice
Laisse pas traîner ton fils
Si tu veux pas qu’il glisse
Putain, c’est en me disant :« J’ai jamais demandé à t’avoir ! »
C’est avec ces formules, trop saoulées, enfin faut croire
Que mon père a contribué à me lier avec la rue
J’ai eu l’illusion de trouver mieux, j’ai vu
Ce qu’un gamin de quatorze ans, avec le décalage de l’âge
Peut entrevoir, c’était comme un mirage
Plus d’interdit, juste avoir les dents assez longues
Pour croquer la vie, profiter de tout ce qui tombe
La rue a su me prendre car elle me faisait confiance
Chose qui avec mon père était comme de la nuisance
Aucun d’entre nous n’a voulu recoller les morceaux
Toute tentative nous montrait qu’on avait vraiment trop d’ego
Mon père n’était pas chanteur, il aimait les sales rengaines
Surtout celles qui vous tapent comme un grand coup de surin en pleine poitrine
Croyant la jouer fine. Il ne voulait pas, ne cherchait même pas
A ranger ce putain d’orgueil qui tranchait les liens familiaux
Chaque jour un peu plus
J’avais pas l’impression d’être plus coté qu’une caisse à l’argus
Donc j’ai dû renoncer, trouver mes propres complices
Mes partenaires de glisse
Désolé si je m’immisce
Refrain
Que voulais-tu que ton fils apprenne dans la rue ?
Quelles vertus croyais-tu qu’on y enseigne ?
T’as pas vu comment ça pue dehors
Mais comment ça sent la mort ?
Quand tu respires ça, mec, t’es comme mort-né
Tu finis borné
A force de tourner en rond
Ton cerveau te fait défaut, puis fait des fonds
Et c’est vraiment pas bon quand t’en perd le contrôle
Quand pour les yeux des autres, tu joues de mieux en mieux ton orle
Ton orle de « caï-ra », juste pour ne pas
Qu’on te dise : « Voilà tu fais plus partie de la »mille-fa« d’en bas »
C’est dingue mais c’est comme ça
Sache qu’ici-bas, plus qu’ailleurs, la survie est un combat
A base de coups bas, de coups de « tom-ba »
D’esquives et de « Paw ! » de putains de « stom-bas »
Laisse pas traîner ton fils
Si tu veux pas qu’il glisse
Qu’il te ramène du vice
Non laisse pas traîner ton fils
Refrain