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Commentaire de Eric

sur Classes moyennes à la dérive ou bien gens en difficulté ? Révolution ?


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Eric 13 décembre 2006 08:16

L’essentiel de ce que dit cet article est statistiquement faux. L’histoire des trente dernières années est celle d’un enrichissement sans précèdent de toutes les catégories sociales mais en particulier de la « classe moyenne » si tant est que cela signifie quelque chose. Toutes les statistiques sont disponibles sur tous les sites nationaux et internationaux. De 73 a 2003, le salaire minimum a vu son pouvoir d’achat réel doubler. Un smicard devait travailler 17 minutes pour un litre d’essence, en 2003, 9 minutes en 2003, 286 minutes contre 166 pour une consultation médicale généraliste (santé) 127 contre 70 pour une place de cinéma (culture) etc... Le tout a horaire de travail en diminution !

Dans la même période, pour la première fois de notre histoire plus de la moitié des français sont devenus propriétaires de leur logement. Cette hausse considérable de la demande explique sans doute en partie la hausse des prix qui est toute relative puisque comme par le passé les français consacrent de mémoire en moyenne entre trois et quatre ans de leurs revenus a l’achat d’un logement en longue periode.

Comme les « riches » étaient déjà logés et que les pauvres ne le sont guère plus, cela signifie que la fameuse classe moyenne est devenue massivement propriétaire.

Quand j’ai commencé à travailler, on était en pleine bulle spéculative et j’avais calculé que selon toute vraisemblance, je ne pourrai me loger dans le quartier de mon enfance qu’aux alentours de ma retraite. Finalement en profitant d’un dégonflement j’ais pu le faire pour effectivement 4 ans de revenus. Nous sommes aujourd’hui à la fin d’une autre bulle. Attendez un peu et vous pourrez vous loger.

Les chiffres sont tellement clairs que même les socialistes (voir le site des débats internes de la tendance Strauss Kahnienne, une des plus honnêtes intellectuellement) sont obligé de le reconnaître partiellement. Comme toutes les statistiques prouvent la baisse des inégalités et l’enrichissement de tous, ils sont conduits à conclure que les inégalités ont changé de nature et qu’elles sont désormais qualitatives... mais que bien sur, elles perdurent même si on ne parvient plus à les mesurer.... !

Cependant, cette amélioration générale, massive a particulièrement et relativement bénéficié à la « classe moyenne protégée ».

Tout le monde a vu ses revenus augmenter, mais la part du PIB relative des ménages a diminuée au profit des administration publiques. Celle des entreprises (donc des actionnaires) après impôt a stagné. (Autant pour les catégories sociales qui accaparent).

D’ou légitime insatisfaction des ménages les plus modestes qui votent de plus en plus front national.

Cet article rend compte a mon avis d’une prise de conscience partielle des principaux bénéficiaires de l’enrichissement du pays dans les trente dernières années qui sentent monter les revendications des autres catégories et se défendent par avance en parlant de l’appauvrissement des « pauvres classes moyennes » (notamment paupérisation du secteur public !)et de l’accaparement par les »riches" sur le thème, c’est pas nous c’est eux ! C’est dans la logique de Jospin qui en août 99 parlait de l’alliance entre classe moyenne et pauvres quand il a compris, un peu tard que les pauvres ne votaient pas pour lui.

Mais comme beaucoup de littérature du même genre, il est a n’en pas douter sincère. D’ou une question de fond a laquelle je ne trouve pas de réponse, Pourquoi une telle morosité, une telle insatisfaction une telle perception faussée de la réalité par les impétrants, ceux qui ont le plus bénéficié des évolutions des trente dernières années. Quelles sont les causes de cette morosité, de cette profonde insatisfaction parfaitement injustifiée si on regarde les réalités économiques ?

Pour le logement est ce une logique du désir instantané ? Je veux « ici et maintenant » me loger a un prix raisonnable pour moi dans le quartier qui me plait ?

L’hypothèse d’une immaturité chronique vient à l’esprit.


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