Classes moyennes à la dérive ou bien gens en difficulté ? Révolution ?
Les classes moyennes à la dérive, peut-on entendre en ce moment dans les commentaires diffusés dans la médiasphère. Ne pas y voir un scoop, ni un événement soudain, mais un coup médiatique bien joué par un jeune et brillant professeur de Sciences po au CV déjà bien rempli de livres, publications, participations à des colloques, organisation de tables rondes. Même sans être passé dans l’émission dont on ne parle plus, celle d’Ardisson, Louis Chauvel est parvenu au faîte de la célébrité en publiant un ouvrage intitulé Les classes moyennes à la dérive dans une réputée collection du Seuil. Une écrivaine eut également son heure de gloire en publiant voici dix ans un livre sur l’horreur économique. Bien évidemment, les deux livres sont liés par l’évolution récente de la France (et d’autres pays). Cette horreur économique, elle n’est pas supportée uniquement par la misère du monde (Bourdieu), les intermittents de l’existence, les précaires, les chômeurs, les exploités. Voilà que les classes moyennes entrent dans le grand wagon du déclassement. L’horreur économique prend un visage social supplémentaire avec la dérive des classes moyennes.
Peut-on parler pour autant de dérive ? Non, car dans l’esprit de Chauvel, il est plus question d’une déstabilisation ; autrement dit, la navigation des classes moyennes est encore assurée mais le navire tangue, alors que parmi les pauvres, nombreux sont des naufragés. Verra-t-on une sorte de french paradox dans ce phénomène assez curieux puisque la croissance reste honorablement moyenne mais soutenue depuis trente ans, ce qui ne devrait pas conduire à un tel résultat ? Le constat est simple. Les richesses produites sont accaparées par des groupes sociaux au détriment de l’équité économique. Un deuxième constat doit être établi. La plus grosse fracture sociale est l’immobilier, là justement où la facture est la plus élevée. Les politiciens vous diront fracture numérique, piètre illusion propagandiste et cache-misère autant que détournement de la raison citoyenne devenue aveugle à la forfaiture des complices politiques de la spéculation immobilière. Le logement est l’essence même de la civilisation moderne, l’habitat un lieu de vie, un port d’attache, une appropriation d’un fragment spatial du monde dans la durée, et même un droit fondamental.
Sur cette question du logement, un chiffrage en dit long sur la situation. Le salaire moyen d’un trentenaire permet d’acquérir à Paris quatre mètres carrés de logement actuellement, comparés aux neuf mètres carrés accessibles il y a vingt ans. Pour être locataire d’un appartement, il faut travailler deux fois plus d’heures qu’en 1986. Bien évidemment, ces éléments doivent être relativisés, en fonction des lieux d’habitation. La France ne se limite pas à Paris ni aux centres des grandes villes. Mais le fait est avéré. Si on veut acquérir un habitat urbain, il faut deux fois plus de temps. Et le phénomène touche l’Europe dans son ensemble. Pour preuve, les banques espagnoles proposant des crédits sur cinquante ans.
L’immobilier compte pour une bonne part dans les difficultés matérielles subies par les catégories les plus touchées, classes moyennes incluses. Ce fait global ne doit pas masquer les différences importantes liées aux destins fort disparates, situation géographique, patrimoniales, professionnelles, familiales, culturelles (dans le sens, mode d’existence). Plutôt que de parler de classes, mieux vaut évoquer ceux qui profitent un maximum, ceux qui s’en sortent convenablement, ceux qui peinent, ceux qui sombrent. A noter qu’un couple de fumeurs, à raison de deux ou trois paquets par jour, voit son budget amputé de 300 à 400 euros par mois. Cet exemple illustre les difficultés matérielles. Nombre de biens devenus indispensables ont vu leur coût s’envoler, automobile, carburant, chauffage, santé. Par ailleurs, des biens nouveaux sont apparus sur le marché, Internet, ordinateur personnel, téléphonie mobile. A cela s’ajoute l’augmentation des taxes locales qu’on sait être inégalitaires.
Je crois que le concept de classes moyennes constitue un produit intellectuel marquant la malédiction positiviste d’une certaine sociologie française. Le mieux serait d’évoquer les gens, et leur conditions - excellente, modeste, déplorable - alors qu’un nouvel indice devrait caractériser la situation d’une existence. Ainsi, ce n’est pas le pouvoir d’achat qui compte, mais le rapport entre le pouvoir d’achat et le vouloir d’achat. En dénominateurs figurent d’une part ce qui est nécessaire, les besoins, et ce qui est désiré pour assouvir quelques plaisirs, essentiels pour les uns et moins pour les autres. L’échelle des salaires et de leur évolution compte, évidemment. Mais l’évolution des prix de certains biens aussi. Les véhicules d’entrée de gamme ont vu leur prix décoller, avec leur équipement intégré. Ne parlons pas d’une chambre d’hôtel, du petit noir à la terrasse d’un café, d’un concert (indexé il y a vingt ans sur le prix d’un album et maintenant, coûtant presque le double. Je me souviens d’un concert en 1982 aux Arènes de Fréjus ; soixante francs pour voir et entendre King Crimson et Roxy Music). Les leçons de conduite, le contrôle technique, les mises aux normes, tout cela augmente le prix des choses.
J’aimerais poser deux questions à ce stade. La première : pourquoi, par quels processus, mécanismes, lois économiques, techniques, financières, en arrive-t-on à une situation où une minorité ne cesse de s’enrichir alors que de plus en plus de gens peinent à s’en sortir, voire à entrer dans l’existence (cas d’une partie des vingt à trente-cinq ans) ? Seconde question : pourquoi les Français acceptent-ils cette situation alors qu’aucune formation politique ne propose de remède radical pour modifier la donne ?
Sans répondre à ces questions, l’éclairage historique offre un parallélisme intéressant, mais à manipuler avec prudence. En effet, l’évolution dans l’après-guerre, de 1945 à 1975 (Trente glorieuses), puis de 1975 à 1995 (crise de croisière), et de 1995 à 2005 (crise de déclin), semble épouser le long cours de la Troisième République qui vit un essor industriel considérable de 1875 à 1905 (comparer la Belle Epoque et la période enchantée des seventies), puis un progrès conséquent marqué par un conflit meurtrier (1905 à 1925), pour s’achever par un déclin sur fond de crise économique internationale.
La connivence entre les classes moyennes et la République est admise par les historiens. Lors de la période précédant l’effondrement de la Troisième République, de 1929 à 1939, on a assisté à un phénomène de fragilisation des classes moyennes, alors que la croissance économique était en berne (Borne, Dubief, La crise des années 30, Seuil, p. 40) Dans le même temps, les revenus de la rente augmentaient. Les usines fermaient, les prix baissaient, et quelques catégories de Français étaient montées les unes contre les autres, les petits commerçants en difficultés contre les fonctionnaires dont la rémunération fut amputée par les gouvernements en place.
1930 et 2000 ne sont pas comparables, mais force est de constater quelques traits communs, notamment sur la baisse du niveau de vie de ceux qui s’en sortaient moyennement. Et là nous y sommes, sans savoir comment cette crise peut se solder. Le niveau de richesse est sans doute suffisant pour amortir les révoltes, mais cette atmosphère ne sera pas propice à un avenir radieux. Quand l’espoir de vie meilleure s’effiloche et que les insatisfactions grandissent, le pays est entre les mains soit d’une fronde généralisée, soit d’un effondrement lent accompagné d’un traitement psychologique. Alors, résignation, ou révolution ? Ou alors résilience ?
Sens du sacrifice peut-être, et sentiment d’une inéluctable domination de la technique et de la finance, relayée par les pouvoirs politiques. Les paysans français ont été laminés après la Guerre de 1914, ceux d’Ukraine, les koulaks, anéantis par un régime soviétique qui se réclamait de la Révolution communiste. La raison du progrès technique est supérieure à celle de l’humanité. Les classes moyennes n’ont pas à se plaindre. Leur abnégation financière répond à une rigueur économique aux desseins incertains mais aux profits assurés par ceux qui savent gérer et ordonner la mécanique sociale.
Nul, qui est parvenu à la liberté de la raison, ne peut rester indifférent à l’évolution de notre société, insensible au délitement des gens de peu, des gens de moyenne condition. Mais la raison sait aussi mesurer la justice et renvoyer les classes moyennes à leur égoïsme, car elles n’ont pas le souci de la misère et vaquent à leur survie, se complaisant dans la publicité politique. Pauvre société, de naufragés de l’âme et de l’esprit, plus nombreux que les statistiques ne le laissent transparaître, et pourtant, beaucoup attendent quelque occasion de rédemption, mais nulle révolution ne leur est proposée et donc, leur seul salut est de la faire, cette alchimique révolution, subjective et objective, accessible, avec un minimum d’intelligence et un pouvoir de balayer tant d’illusions et de désillusions passées.
Le mot de la fin, la technique vous a vaincus, gens de peu, alors que les élites ont su dominer la technique et l’utiliser à leur propre profit. Voilà le verdict le plus exact et le plus vrai qui puisse déterminer les gens à se soumettre à cet ordre ou à le combattre. Révélation du réel, apocalypse du sens, face à l’abîme, les âmes façonnent la grande arche du dessein non accompli, car elles n’attendent plus rien des politiques et de leurs artificielles et opportunistes promesses. Ainsi sont les affranchis de l’Eternel, ils sont la promesse !
89 réactions à cet article
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Bon article, mais je reste partiellement d’accord avec vos conclusions...
En effet, une grande partie de la population ne veut pas de changement de peur que la situation empire. Je pense notament aux baby boomer qui possédent aujourd’hui la très grande majorité des capitaux...
En tant que jeune, je reste néanmoins optimiste car je n’ai pas le choix, peut être qu’un jour je pourrai me payer une chambre de bonne avec mon 1,3 smic/mois...
Bien à vous,
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« J’aimerais poser deux questions à ce stade. La première, pourquoi, par quels processus, mécanismes, lois économique, techniques, financières, on en arrive à une situation où une minorité ne cesse se s’enrichir alors que de plus en plus de gens peinent à s’en sortir, voire à entrer dans l’existence (cas d’une partie des 20-35) ? »
Serait-ce un problème de moralité ? Voire de moralité d’une génération ? La votre. Je me permettrai de citer Corinne Lepage dans son article : « J’appartiens à une génération bienheureuse. Née après la guerre, j’ai grandi avec cette société de consommation qui en Occident nous a donné accès à un ensemble de biens et de services que mes grands-parents n’auraient pas même imaginés. Chaque année nous apportait une offre croissante que notre pouvoir d’achat en perpétuelle augmentation nous permettait d’acquérir. (...)J’ai profité, comme tout le monde, de cette mondialisation qui faisait rêver les puissants et trembler les ouvriers des usines délocalisées. (...)La négation du réel nous laisse croire que notre petit monde pourra durer un peu plus longtemps, jusqu’au prochain renouvellement de mandat. »
Comme c’est bien dit... Cette organisation est-elle due au hasard ? Alors c’est une démocratie : les plus nombreux dirigent. Votre génération a rêvé en 68 pour ses 20 ans puis à 30 ans on concrétise le rêve : Mitterrand. Super. 14 ans. Une dette faramineuse qui sera réglé par qui au fait ? Par vos enfants, vos petits enfants... La classe... En contrepartie de quoi ? Pour toi mon fils, je te propose un stage à 300 euros par mois. Les 20-35 ans, ce sont vos enfants. Ce sont eux que vous exploitez aujourd’hui pour vos petits acquis. Mais on reparlera de vos retraites dans 10 ans.
Alors votre génération est aujourd’hui dans une profonde ambiguïté. Ceux qui ont un peu « réussi » professionnellement, socialement, financièrement (?) même s’ils auraient préféré plus (oh ?) sont à la croisée des chemins. Un Sarkozy pour flicker un peu tout ça, qu’on soit certain de conserver ce qu’on a ? Que l’on mette les vilains dans des cages, on sera tranquille. Une Ségolène ? C’est bien ça, une femme, la cinquantaine, ça cadre bien avec nous et avec ce qu’il reste de nos jolis idéaux. Pathétique. Il n’y a qu’à voir les récents petits arrangements entre amis avec le Jean-Pierre. Cette condescendance réciproque est puante. Tiens, je te file quelques députés, mais tu ramènes tes moutons chez moi. C’est d’accord ? Yeah ! gimme five...
« Seconde question, pourquoi les Français acceptent cette situation alors qu’aucune formation politique ne propose un remède radical pour modifier la donne ? »
Les français acceptent ? Mais de qui parlez-vous ? C’est bien une phrase à vous ça. « Les français », genre je ne suis pas dedans, moi. Vous inclure « aux français » vous pose un problème ? Dire « Pourquoi nous acceptons ? » vous dévalorise ? Ceci dit, pour répondre plus directement à votre question et dans cette quête de remède radical que vous semblez souhaiter, j’ai une idée. Une idée simple comme d’habitude... Comme j’ai eu l’occasion de le dire déjà ici, chacun paye son loyer et son crédit. Prenez les devants. La retraite sera peut-être moins dorée mais on évitera le bordel. Alors la révolution ? On a vu le résultat de la votre...
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Premièrement, je ne suis pas de la génération 68, j’étais à l’école pendant les événements
Deuxièmement, je vis avec un budget très serré, sans être sûr de mon avenir ni de ma retraite et quant bien même je serais à l’aise, cela ne doit pas entrer en ligne de compte dans l’analyse d’un article
Troisièmement, dire que la génération 68 est responsable de la situation, c’est noyer les réalités historiques, politiques et sociologique dans la propagande. Le parallélisme avec les année 30 est flagrant. Il faut désigner un fautif. Avant, c’était le juif ou les cent familles ou les fonctionnaires, maintenant, le fautif c’est celui qui a été sur les barricades. ll faut rester sérieux. Si 68 avait réussi, on en serait pas là. Par ailleurs, seuls une minorité de jeunes a participé au mouvement, et de cette génération, un bon nombre ont raté leur existence matérielle. S’il faut trouver des responsables, c’est chez les politiciens, les énarques, les élites et leur propagande. Le logement par exemple. Si les proprios sont en position de force, c’est grâce aux lois Périssol, puis Robien qui ont permis à ceux qui avaient des liquidités d’acheter un logement à louer et se le faire payer à moitié par l’Etat !
Après ça, on monte les Simcards contre les Rmistes, ah, pas belle l’époque !
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Cher ami Bernard, Point de colère. Vous étiez à l’école en 68. OK, c’est un fait. Vos discours (ou textes ici) sonnent de la génération dont je parle, c’est un sentiment, une impression toute subjective de ma part et je ne doute pas que vous soyez tombé sur quelques autres de mes réflexions (réactions ?) à vos articles précédents. Réaction est le mot le plus juste d’ailleurs. Ne faisant pas dans la demi-mesure, j’ai même eu le privilège d’être censuré par Agoravox... Si si, pour ceux qui pensent qu’ici la censure n’existe pas, le texte censuré ainsi que les explications qui vont avec sont en ligne : http://reopen911.online.fr/forums/viewtopic.php?pid=27416#p27416
Donc dans votre « portrait » : « Ce que j’ai fait et sais faire : enseigner (niveau universitaire), chercher, analyser, synthétiser... » et « Domaines du savoir maîtrisés correctement ou plus : (...) psychologie, philosophie, sociologie... » Alors pour reprendre un style...
Premièrement, c’est pas grave que vous ne soyez pas de la génération 68.
Deuxièmement, la possibilité que vous offre le site en étant rédacteur de pouvoir dire ce que vous avez envie est une chose. « Chercher, analyser »... Ne cherchez pas plus loin, pour moi (et pour d’autres) ce sont vos articles (et d’autres) qui permettent de dire quelque chose. Donc 68 ou pas, c’est pas grave. Je suis du genre qui rebondit. « Chercher, analyser (...) Domaines du savoir maîtrisés correctement ou plus : (...) psychologie, philosophie, sociologie... ». Tout cela n’est qu’un prétexte, vous le comprenez ?
Troisièmement, sur le sujet... La génération 68 n’y est pour rien. Vous avez raison, faut aller chercher dans les années 30. Je pense même que Vercingétorix n’est pas pour rien dans le bordel actuel.
Quatrièmement, « S’il faut trouver des responsables, c’est chez les politiciens, les énarques, les élites et leur propagande. » Non, les responsables c’est nous. C’est nous qui donnons les clefs à ces gens-là. Nous, le peuple. Les français, pas vous donc (allez ! c’était pour rire ça).
Cinquièmement, en me répondant directement et en amenant sur la table le logement par exemple ou cette dernière phrase (la phrase qui tue) pour conclure votre réponse : « Après ça, on monte les Simcards contre les Rmistes, ah, pas belle l’époque ! », ça fait un peu clientéliste non ?
Sixièmement, je vous souhaite de ne plus vivre « avec un budget serré », parce que c’est plus pratique.
Septièmement, à bientôt.
Huitièmement, alors moi je dis que la guerre c’est pas bien. Voilà. Votez pour moi...
Le sudiste.
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Les classes moyennes ont été les grands vainqueurs des 30 glorieuses. Mais les 30 glorieuses sont bien finies.
Maintenant, elles ont la gueule de bois parce que pour la première fois, leurs enfants auront un niveau de vie inférieur à celui de leurs parents. En gros, l’ascenceur social est en panne, et pas seulement pour les ouvriers.
La France est en banqueroute virtuelle, la faute à un Etat providence mal géré par faute de courage politique. Il faut bien que quelqu’un paye : les ouvriers ne peuvent plus, les plus riches menacent de partir.
Donc, les classes moyennes sont pressurées sans aucun espoir d’amélioration. Forcément, la grogne s’installe.
... et certains s’expatrient dans des contrées où le travail permet encore d’améliorer sa situation personnelle.
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C’est grave, Agoravox tourne très mal. A en juger par la date sur son blog (dimanche), l’article de De ço qui calt ? sur le même sujet « dort » chez les modérateurs depuis deux jours, et maintenant on voit arriver celui-ci de Dugué que Yahoo ! Actualités a des chances de reprendre.
Suit, pour rappel, l’article de dimanche de De ço qui calt ? qu’on avait déjà vu passer dans des commentaires hier :
http://blog.360.yahoo.com/quicalt
Prolétarisation des Français, fausses classes moyennes et mirage d’intégration à l’ordre économique
A l’approche des présidentielles de 2007, les futurs candidats promettent aux Français l’écoute et la proximité pour, semble-t-il, affronter les défis de notre époque, les changements qui seraient devenus nécessaires. A quelques formes près, le discours est partout le même : monde en pleine mutation, nécessité de s’y adapter... En clair, on nous offre de l’accompagnement pour les coups durs qui s’annoncent dans le cadre d’un système économique mondialisé auquel « nos élites » n’ont aucunement l’intention de s’opposer. Au même moment, on voit apparaître des analyses qualifiant de « classe moyenne supérieure » les Français qui gagnent plus de deux fois un plafond équivalent à 1.16 fois le SMIC. Et ceux dont les revenus dépassent 1.143 euros nets mensuels seraient des « classes moyennes » à qui il appartiendrait de « se montrer indispensables dans l’ordre économique ». Mais que signifie un tel discours, à l’époque du dumping social et du marché mondial de la main d’oeuvre ? Ce dont les statistiques font vraiment état, c’est d’une prolétarisation et d’une précarisation générales de la population française.
Il y a trente ou quarante ans, on entendait déjà parler de prolétarisation des couches moyennes. Ceux qui l’évoquaient étaient souvent traités de « totalitaires marxistes ». On les accusait même de vouloir amener le Goulag en France. Mais avaient-ils tort dans leur analyse ?
Et les médias bien-pensants qui promettaient aux Français un bonheur croissant, au développement incessant et perpétuel grâce au « progrès économique et technique », avaient-ils raison ? Les faits confirment-ils cette annonce ? Ne s’agissait-il pas, en réalité, d’une propagande politique destinée à faire croire que les problèmes de la société allaient se résoudre tout seuls, sans un changement politique radical ? Où en est-on après trois décennies de politique unique et toujours des mêmes discours et promesses ?
Les Editions du Seuil et La République des idées ont récemment publié un ouvrage intitulé : « Les classes moyennes à la dérive », du professeur à Sciences Po Louis Chauvel. Il fallait s’y attendre. Il semblerait qu’en France, pour être jugé « crédible » sur des questions de société, il faille être énarque, ou professeur à Sciences Po, ou quelque chose d’équivalent. Et peu importe que des dirigeants issus de ces écoles de la « pensée unique » aient déjà été à l’origine d’un certain nombre d’échecs graves dans la gestion de grandes entreprises ou d’établissements publics. Pour ne pas parler de leur rôle dans la direction politique du pays depuis une bonne trentaine d’années. Car, « brillantes analyses » à part, ce que l’on retire des chiffres, c’est que la situation sociale de la France est devenue catastrophique.
Les médias ont relayé avec une grande diligence la publicité du livre de Louis Chauvel : Le Figaro, dès le 12 octobre ; l’Humanité, le 18 octobre ; le Nouvel Observateur lui consacre cette semaine une rubrique très conséquente ; Le Monde avait même anticipé l’événement depuis le 2 mai, etc... Mais quelle est la spécificité de cet ouvrage ? Quelles idées de base cherche-t-il à faire passer ?
Bien sûr, à l’ENA et à Sciences Po on a affaire à des gens « modernes ». Pas question d’’analyser la société en termes de bourgeois et de prolétaires, avec des couches moyennes entre ces deux classes. Pour Louis Chauvel, il y aurait dans la France actuelle au moins cinq « groupes » ou classes, formés mécaniquement d’après les revenus nets. Marx s’était cassé la tête pour rien, en cherchant à comprendre des questions telles que les rapports de production, le capital et son évolution... L’auteur définit d’emblée un plafond de 1143 euros nets par mois, égal aux trois quarts d’un salaire « médian » de 1524 euros. La suite n’est pas compliquée. On fait partie du « groupe populaire » (sic !) si on gagne moins que ce plafond. Avec plus que 1.16 fois le SMIC, on ne fait pas partie des classes populaires. C’est un prof de Sciences Po qui vous le dit. Parle-t-il d’un pays dit « en voie de développement » ? Aucunement. Il s’agit bien de cette France qui, d’après la propagande officielle, aurait connu au cours des trois dernières décennies un développement incessant du bonheur de ses habitants grâce à ces partis politiques qui lui demandent à nouveau de voter pour eux en 2007.
Le professeur Chauvel vous explique qu’avec un revenu mensuel net entre 1143 euros (1.16 fois le SMIC) et le revenu « médian » de 1524 euros (1.56 fois le SMIC), vous faites partie de la « classe moyenne inférieure ». Entre 1524 euros et 2286 euros (2.32 fois le SMIC), on est dans la « classe moyenne intermédiaire ». Si on gagne entre ce dernier salaire net et trois fois le plafond de 1143 euros (soit, 3429 euros), on fait partie de la « classe moyenne supérieure », et les fortunés qui dépassent ce montant sont inclus dans le « groupe élitaire » (sans rire...). Mais les statistiques brutes sont bien plus intéressantes. 37.1% de la population en état de travailler fait partie du prétendu « groupe populaire » avec moins de 1143 euros nets mensuels. 65.1% gagne moins de 1524 euros, 88.5% a un revenu inférieur à 2286 euros et 96.9% gagne moins de 3429 euros. Le « groupe dit populaire » est pour plus d’un tiers formé d’ « exclus » avec moins de 666 euros mensuels nets. Des chiffres accablants si on pense, par exemple, au prix d’un appartement de deux pièces dans la proche banlieue parisienne. Qui peut vivre dignement dans la « démocratie française » de ce début de siècle ? Le pays a bien dégringolé depuis les années 1970, au point qu’on évite les comparaisons directes avec cette période.
On cherche à comparer cet ouvrage avec « Harcèlement moral » de Marie-France Hirigoyen, mais on passe sous silence le véritable trait commun. Dans les deux cas, le discours des « experts » écrase la parole des victimes du système, que l’on invite à « témoigner » mais dont l’opinion ne compte guère. La « bonne vérité » sort de la bouche des « spécialistes » agréés par le système. Et qui peut s’offrir les services d’un avocat spécialisé pour un litige un peu « dur » portant sur une affaire de harcèlement au travail ? S’il faut saisir rien que les Prud’hommes et le Tribunal des Affaires de Sécurité Sociale, le tarif d’un cabinet « costaud » peut, à la fin des courses, dépasser les dix-mille euros, soit trois fois le salaire mensuel de beaucoup de membres du « groupe élitaire » fabriqué par le professeur Chauvel. Quant à ceux qui gagnent le SMIC... Et, si l’affaire nécessite l’intervention des juridictions civile et pénale, la somme peut facilement doubler. En matière de litiges au travail, certains cabinets font directement des offres aux employeurs leur proposant des « forfaits licenciement » qui comprennent une visite du lieu de travail, la préparation de l’entretien de licenciement, la lettre de licenciement, les Prud’hommes et la Cour d’Appel. Pour les salariés, ce n’est guère la peine de lancer des offres de ce genre : la plupart ne peuvent pas suivre. Et que peut-on lire d’autre sur le livre de Louis Chauvel ?
Le Figaro écrit : « le salaire annuel d’un trentenaire lui permettait en 1984 de s’offrir 9 mètres carrés à Paris contre 4 seulement aujourd’hui ». C’est occulter sciemment l’essentiel : en mars 1977, Jacques Chirac est devenu maire de Paris et, dès sa prise de fonctions, il s’est employé à attirer versl’immobilier parisien les capitaux issus de la spéculation, notamment pétrolière. Une telle politique revenait à chasser de l’enceinte de Paris les citoyens aux revenus modestes. Il y a eu également la montée des taux d’intérêt et, depuis 1982, la politique dite d’abord « de rigueur » et ensuite d’ « austérité ». La véritable question n’est donc pas celle du pouvoir d’achat immobilier dans la ville de Paris en 1984, mais dans les années 1970 avant l’arrivée de Jacques Chirac à la Mairie. Le Nouvel Observateur évoque le cas d’un couple formé d’un cadre et d’une infirmière qui n’est plus en mesure de s’offrir de véritables soins dentaires. Mais il ne soulève pas la véritable question : combien de Français reçoivent, aujord’hui, des soins médicaux suffisamment conséquents ? Combien, confrontés à une maladie tenace ou difficile à caractériser, peuvent accéder à suffisamment d’analyses et de traitements pour aboutir à une complète solution du problème ? Le résultats d’une enquête indépendante pourrait s’avérer très différents de ce qu’affirment haut et fort les « experts » institutionnels.
Curieusement, presque personne n’a rappelé à cette occasion les revenus des principaux PDG, de l’ordre que quelques millions d’euros par an. Plus de cent fois les salaires de la plupart des membres du « groupe élitaire » . Ou les fortunes des super-riches français, de l’ordre de milliards d’euros et pouvant même dépasser les dix milliards, soit un million de fois le SMIC annuel. C’est comme si les oligarchies ne faisaient pas partie de la société. Un « oubli » qui n’empêche pas le Nouvel Observateur de citer, à propos de la prétendue « classe moyenne supérieure », ces incroyables propos d’un membre de l’Observatoire des Inégalités : « En France, on n’aime pas se dire riche. Alors, on se dit « classe moyenne »... Pourtant, le fait de pouvoir se payer une nounou ou une femme de ménage, c’est justement le signal qu’on est en train de sortir de la classe moyenne ». A nouveau, on ne parle pas d’un pays dit « pauvre » mais bien de la France théoriquement « riche ». Belle mentalité. Mais de tels propos cherchent, en somme, à cacher ou à dénaturer la réalité qui dérange. A savoir, la dégringolade économique et sociale du pays au cours des trois dernières décennies en dehors des grandes fortunes, d’une nomenklatura gestionnaire et de quelques affairistes.
Les dictionnaires qui assimilent prolétariat et travail manuel ont tort. Un prolétaire vend sa force de travail, manuelle ou intellectuelle, et ne participe pas aux profits découlant de l’exploitation de ce travail. C’est aujourd’hui le cas de la très grande majorité de ce que le professeur Chauvel appelle les « couches moyennes », voire même d’une partie de ce qu’il voudrait ériger en « groupe élitaire » mais dont les revenus sont inférieurs de deux ordres de grandeur à ceux d’un PDG. Le prolétariat comprend aujourd’hui, en tout état de cause, plus de 95% de la population française. C’est la deuxième réalité qui dérange, par les implications politiques que pourrait avoir une prise de conscience collective de ce phénomène social nouveau. Mais les faits sont là : comment valablement assimiler aux « classes moyennes » un revenu annuel de quarante-mille euros nets, alors qu’il faut plus de six fois cette somme pour s’acheter un petit logement ? On a affaire à du prolétariat « aisé », par rapport à la situation de misère et de précarité scandaleuses de ceux qui gagnent moins que le SMIC, mais pas plus. La « prospérité de la France » a cessé d’exister. Quant aux différents métiers et professions, ils ont été progressivement privés de leur autonomie et de la reconnaissance de leur qualification, la mondialisation et le dumping social aidant. Et, comme le reconnaissent tous les experts du système, la délocalisation de capitaux et entreprises se poursuivra à la recherche de salaires encore plus bas, sans qu’aucun des grands partis politiques qui sollicitent le vote des Français n’ait la moindre intention de l’empêcher.
Contrairement aux thèses de Louis Chauvel, il n’y a pas dans la France actuelle une multiplicité de « classes » mais une grande classe de prolétaires tendant de plus en plus à englober la quasi-totalité de la population, en face d’une « élite » très restreinte qui cumule des masses croissantes d’argent et des avantages de plus en plus scandaleux. Analyse « marxiste » ? Certains le diront, mais je pense qu’ils auront tort. Aujourd’hui, une telle constatation ne relève pas de la doctrine mais du simple bon sens. La notion de « nation » de la Révolution Française et celle de « prolétariat » du mouvement ouvrier du XIX siècle ont fini par fusionner sociologiquement à peu de chose près. Telle me semble être la donnée nouvelle, et la réalité gênante que les « élites » politiques s’emploient à étouffer mais qui explique leur coupure avec la population du pays.
C’est un incroyable paradoxe. On reprochait jadis au marxisme de chercher à diviser la société en classes sociales. Mais, maintenant que la nation toute entière devient de plus en plus du prolétariat à quelques super-riches près et laissant de côté une petite nomenklatura industrielle, financière, politique et étatique qui travaille pour ces super-riches, avec quelques patrons influents, propriétaires immobiliers, spéculateurs, rentiers... ce sont les « élites » de la pensée unique qui s’emploient à diviser la population en nombre de prétendus groupes et classes artificiels qui auraient, nous dit-on, des intérêts différents. Chacun devant rechercher sa place au sein d’un « ordre économique » qu’il n’est pas question de transformer en profondeur. Un discours qui semble bien refléter la crainte, de la part des milieux dominants, d’un mouvement social où une majorité écrasante de la population comprendrait qu’elle a des intérêts communs essentiels à défendre... et agirait en conséquence.
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Tout à fait d’accord avec toi Panama ! C’est ce que je disai dans un autre fil, un travailleur en contrat précaire peut gagner trop d’argent poour avoir droit à quoi que ce soi, un plus « pauvre » s’en tire mieux. Et parfois il ne peut pas se soigner faute de moyen, parce qu’il préfèrera se payer un steack, alors que le rmiste lui ira gratuitement. Ce système est injuste au fond, puisque le travailleur cotisera quand même pour le rmiste...
Un monde de fou ! et les plus riches échappent en grande partie à l’impot, ils ont des possibilités de se défiscaliser en partie, quand ils ne foutent pas tout simplement le camp ! résultat tout pèse sur la classe moyenne !
Bill
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Conclusion :
FRANCAIS REPRENEZ VOTRE DESTIN EN MAIN.
Se réappropprier une part de notre souveraineté aujourd’hui piétiné par des alliances « douteuses », plus enclins à se servir chez nous qu’à partager et construire une vision Humaniste de la société. C’est à dire la vison d’une Humanité DEBOUT, c’est à dire l’idéal de notre REPUBLIQUE.
FRANCAIS REPRENEZ LE POUVOIR. Le seul qui aborde ce sujet, et qui est combattu comme d’autre sont « empêché » par les médias aux ordres est Nicolas DUPONT AIGNAN (Il a fait une réponse par courrier à la lamentable diatribe de ce triste Mr DUHAMEL de RTL).
Démocrates et Républicains de toutes les tendances, ne laissez pas s’éteindre ce mot d’ordre « FRANCAIS REPRENEZ LE POUVOIR ».
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Commence donc par suprimer l’ISF, on vera aprés...
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Dupont Aignat ? hmm ! bon je lui accorde que c’est actuellement le seul qui puisse encore se qualifier de l’héritage « Gaulliste ».
à part ça Yves Salesse ce serait quand-même mieux.
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Merci Bernard pour un article qui va droit au but. La fracture est avant tout immobilière, et les raisons sont multiples. Tout d’abord, la mauvaise foi qui consiste à reconnaître en l’immobilier une nécessité vitale, donc, bénéficiant d’un régime fiscal préférentiel, tout en récusant toute intervention de l’Etat pour en modérer les excès. Autrefois, même les gouvernements de droite ne rechignaient pas à bloquer les loyers. Et cette règlementation a eu pour effet de maintenir le couvercle sur les prix à l’achat. N’est-ce pas le gouvernement de Mitterrand qui a décrété, en 1983, que les loyers étaient trrop bas ? De nos jours tout doit être potentiellement objet de spéculation, entraînant à la hausse mais aussi à des krachs comme en 1991 pour l’immobilier. De plus, l’immo dispose d’un statut quasi-sacré : on trouve normal que les plus-values des résidences principales ne soient pas imposées, alors que le moindre eBayeur trop actif voit le fisc fondre sur lui. Plus généralement, les gains énormes de certaines catégories ultra-minoritaires au cours des années récentes ont l’air de faire flamber tous les biens associés à une vie modérément aisée, l’immobilier en premier. Que faire ? Les effets dévastateurs sont tels, sur la collectivité, qu’une intervention des pouvoirs publics serait justifiée, mais la vulgate libérale a l’air de s’y opposer. Bloquer ou encadrer les loyers, rétablir une taxation dissuasive pour toute plus value dépassant le taux de l’inflation, ou simplement menacer de recourir à de telles mesures - en principe ça suffirait pour faire retomber les prix. Mais jusqu’à présent, gauche comme droite, les gouvernants prennent systématiquement partie pour les propriétaires (plus de la moitié de la population, il faut dire)quitte a se donner bonne conscience en logeant les « pauvres » dans les HLM. Pour les classes moyennes et même supérieures,non-propriétaires, rien n’est prévu. n cas d’écoile est la mairie de Paris, qui s’empoumonne à déclarer qu’il ne faut pas que la capitale devienne comme Londres, où il n’y a plus que de très-riches et de très-pauvres, mais dans les faits, rien de concret.
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Le blocage par les modérateurs d’Agoravox de celui de De ço qui calt ? qui date de dimanche enlève tout crédit à celui de Dugué.
Agoravox devient un média dangereux pour les auteurs.
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A Armand et à l’auteur de l’article.
Je ne pense pas que les plus-values des résidences principales ne soient pas soumises à l’impôt. cf le code des impôts. Mais c’est un détail.
Vous faites très bien de souligner que le loyer, ou le coût du logement représentent une partie trop importante du budget mensuel des ménages (30-40%-50% ?) dans de nombreux cas.
Armand, vous suggérez de :« bloquer ou encadrer les loyers, rétablir une taxation dissuasive sur les plus values dépassant le taux de l’inflation ». C’est tentant, mais de telles mesures ont souvent des effets pervers. Si la demande de logements reste forte, le bailleur/vendeur intégrera les impôts qu’il devra payer dans le calcul du loyer ou du prix de vente. Les loyers augmenteront, et avec eux l’inflation. Donc, prudence. Il faudra, parallèlement avec une mesure fiscale modérée, augmenter l’offre de logements. Donc construire moins cher, baisser les taxes sur la construction (actuellement 19,6% sur les logements neufs privés), en simplifiant les constructions, en éliminant les normes inutiles et coûteuses, faciliter l’offre du foncier et ne pas laisser les certificats d’urbanisme aux caprices des seules mairies, etc. Le problème du logement n’est pas insoluble. Et ça serait déjà beaucoup de gagné pour le budget des ménages... et des autres.
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Je pense qu’il est un peu facile de mettre l’ensemble des problemes de la classe moyenne sur le systeme economique. Aux Etats-Unis, les pauvres ont effectivement la vie dure mais la classe moyenne s’en sort globalement mieux qu’en France (meme si les dernieres annees sous Bush ont ete plus difficiles).
Il serait peut etre bien d’associer les problemes de ce systeme economique aux depenses incontrolees de l’etat Francais qui a a sa charge beaucoup trop de gens (fonctionnaires, RMIste, retraites, chomeurs...). La France veut faire des omelettes mais n’est pas prete a casser un seul oeuf, resultat des courses l’omelette est difficile a digerer pour une majorite de gens.
Tout est question du niveau social minimum que la France est prete a accepter ; plus celui-ci est eleve plus l’ensemble de la population va devoir supporter ce choix.
Enfin, deux points pour finir :
- l’exemple du couple de fumeurs est quand meme mal choisi.- l’acceptation par les Francais, peut etre est-ce tout simplement que personne n’a rien de mieux a proposer.
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« »« Je pense qu’il est un peu facile de mettre l’ensemble des problemes de la classe moyenne sur le systeme economique. Aux Etats-Unis, les pauvres ont effectivement la vie dure mais la classe moyenne s’en sort globalement mieux qu’en France (meme si les dernieres annees sous Bush ont ete plus difficiles). »« »
Aux US, la classe moyenne s’en sort mieux parce qu’elle est plus réduite qu’en France mais cela va suivre ici aussi. Sinon, je n’ai pas évoqué uniquement les pb économiques concernant les revenus mais aussi le niveau technique d’existence qui a un coût et de la différence entre pouvoir d’achat et niveau d’accès matériel voulu naît cette difficulté à vivre (avec le logement qui ampute les budgets)
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« Aux US, la classe moyenne s’en sort mieux parce qu’elle est plus réduite qu’en France mais cela va suivre ici aussi. Sinon, je n’ai pas évoqué uniquement les pb économiques concernant les revenus mais aussi le niveau technique d’existence qui a un coût et de la différence entre pouvoir d’achat et niveau d’accès matériel voulu naît cette difficulté à vivre (avec le logement qui ampute les budgets) »
Plus reduite ?? Elle est quand meme majoritaire comme en France. La pauvrete definie comme moins de 50% du salaire median touche 12% de gens aux US contre 6% chez nous et la classe riche concerne peu de gens, donc la classe moyenne Americaine est tres proche en pourcentage de la population de celle de la France et s’en sort mieux malgre une education et une securite sociale payante et un systeme de retraite plus par capitalisation.
Encore une fois tout depend du niveau minimum social qu’un pays est pret a accepter pour sa population. En France, nous avons fait le choix de ne laisser personne derriere et bien ca a un cout. Apres, on peut juger du resultat ; on a effectivement deux fois moins de pauvres si on utilise la definition donnee plus tot et qui ne permet pas de comparer entre deux pays et une grande classe moyenne qui a des difficultes a s’en sortir.
De plus, vous avez ommis, volontairement ou pas, le niveau d’imposition qui a un cout sur chacun d’entre nous pour financer les depenses de l’etat. La France a un taux d’imposition parmis les plus eleves au monde, particulierement celui au niveau des entreprises pour ceux qui voudraient citer les pays Scandinaves comme exemples de pays qui imposent plus. Ce niveau d’imposition au meme titre qu’un logement eleve nous empeche de consommer.
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Aux U.S.A les classes moyennes ne s’en sortent pas mieux. Mais il y a la poudre aux yeux de l’endettement record qui fait qu’un ménage composé d’une aide-soignante et d’un garagiste peuvent s’offrir - à crédit - une maison à $400000$ en priant Dieu qu’elle ne soit pas saisie en cas de coup dur. Alors en superficie, on amadoue avec le recours massif au surendettement et au fameux sèche-cheveux à $5 de Walmart. Mais il y a la même érosion des classes moyennes, même moyennes-supérieures, qu’en France. En 1970 un professeur à Berkeley pouvait s’offrir une maison sur les hauteurs ; maintenant il a de la chance s’il décroche un petit appart en centre-ville. De plus, les gens se sont crus riche avec la flambée de l’immobilier - et voilà qu’il se casse la g... Les impôts ? Mais parlons-en. Assurément moins élevés pour les riches, mais plus élevés aux U.S.A pour les classes moyennes qu’en France.
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Moins taxe en France ????
Si je combine le passage du brut au net a mes impots, en pourcentage je suis au meme niveau maintenant que je l’etais aux US avec un salaire qui est 2 fois moindre (pour le meme boulot). Si j’avais touche le meme salaire aux US que je touche maintenant, j’aurais paye bien moins d’impot. Je ne parle meme pas de la TVA qui est elevee a San Francisco (8.5%) a comparer a nos fameux 19.6% Francais et bien sur de la taxe d’habitation qui n’existe pas non plus aux US.
Arretez de propager des mensonges, je viens de faire l’experience des deux pays pour un boulot identique de surcroit.
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et si tu te retrouvais au chomage ou malade aux US ?? tu faisais comment ??
Quand aux impots, si on savait précisement ce qu’ils devenaient, je n’en vaudrai pas autant aux gouvernements...
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« et si tu te retrouvais au chomage ou malade aux US ? ? tu faisais comment ? ? »
La CMU existe aux USA depuis les années 60.. Quant au chomage, il n’y en a pas (mais ils ont tout de même des indemnités).
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"et si tu te retrouvais au chomage ou malade aux US ? ? tu faisais comment ? ?
Quand aux impots, si on savait précisement ce qu’ils devenaient, je n’en vaudrai pas autant aux gouvernements..."
Malade, j’avais une assurance en partie payee par mon entreprise et le reste par moi comme la mutuelle ici. Ca m’est arrive d’etre malade et je n’ai pas debourse plus d’argent qu’ici.
Pour le chomage, j’aurais touche 300$/semaine pendant 6 mois. En moyenne, la periode de chomage est de 3-4 mois a comparer a plus d’un an chez nous.
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Même le MacDo paye l’assurance santé.
Quand à la GB, le systéme est TOTALEMENT public, et ils dépensent autant que nous. Alors accuser le libéralisme de ne pas soigner les pauvres, ARF !
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« La CMU existe aux USA depuis les années 60.. Quant au chomage, il n’y en a pas (mais ils ont tout de même des indemnités). »
Si le chomage existe mais il est limite a quelque chose comme 300$/semaine.
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Prière de ne pas traiter de menteur quand on n’est pas de ton avis, ou je t’envoie une claque virtuelle, à défaut de le faire en vrai. J’ai vécu 14 ans aux USA et je sais de quoi je parle. Pour un revenu d’environ 3000E par mois, l’impôt sur le revenu en France est de moins de 15%. Je te défie de trouver pareil chiffre aux U.S.A.. Et le sales tax varie d’Etat en Etat - nettement plus à NY qu’en Californie par exemple ; Quant à la couverture maladie, ça dépend entièrement de ta société. Tes chiffres valent pour des revenus nettement plus élevés, soit - comme en GB d’ailleurs.Mais les classes moyennes sont surtaxées aux USA par rapport aux très riches, et ne tiennent que grâce à l’endettement et le gonflement artificiel du prix de leur logement quand ils ont la chance d’être propriétaires. Par contre, comme en France, impossible à ce niveau de revenu de devenir proprio en attendant un krach salutaire.
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Beurk...
J’ai réussi à joindre l’auteur, qui me confirme qu’il avait bien soumis dimanche à Agoravox, avec le numéro 16585, son article :
« Prolétarisation des Français, fausses classes moyennes et mirage d’intégration à l’ordre économique » que l’on peut lire sur son blog :
http://blog.360.yahoo.com/quicalt
Blog créé à cause du retard systématique dont souffre ces derniers temps la publication de ses articles sur Agoravox, d’après ce qu’il m’a exposé.
Apparemment, l’auteur n’a toujours pas reçu de réponse sur son dernier article pendant que celui de Bernard Dugué paraît en toute vitesse.
On parle beaucoup de chartes pour les auteurs, mais où est la charte de déontologie pour les modérateurs ?
Surtout dans un média dit « citoyen » mais développant en même temps quelques intérêts financiers (pub, Yahoo !) et clairement menacé de noyautage par des lobbys politiques.
UNE CHARTE DE DEONTOLOGIE, ET UN CONTROLE CITOYEN, POUR LES MODERATEURS ! VOICI CE DONT ON A TRES BESOIN SUR AGORAVOX.
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On peut d’ailleurs reconnaître aux numéros l’antériorité très nette de De ço qui calt ? sur Dugué. 16585 le premier, 16660 Dugué. Je trouve tout ça très grave.
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On peut d’ailleurs reconnaître aux numéros l’antériorité très nette de De ço qui calt ? sur Dugué. 16585 le premier, 16660 Dugué. Je trouve tout ça très grave.
Oh que oui, mais il y a plus grave, oser parler d’Apocalyse du sens avec un article numéroté 1 666 0 c’est intolérable.
Un contrôle citoyen des modérateurs, voilà une idée bien royaliste
blague à part, n’ayant pas le statut de modérateur, je m’interdis de m’immiscer dans cette polémique qui selon moi, n’a pas lieu d’être. J’espère que Carlo pourra faire une mise au point là-dessus. J’envoie mes articles, la plupart passent, d’autres non. Chacun peut les lire et les commenter
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Tombé assis a raison. Les pratiques de la micro-coupole d’Agoravox sont très graves et ne font qu’empirer. Ce n’est pas crier à l’Apocalypse, que de les dénoncer.
Et Bernard Dugué a franchement beaucoup de culot, de venir nous raconter que ce n’est pas grave et que de toute façon il n’est pas modérateur. Quant à la différence de numérotation, ça représente bien deux jours et l’article de De ço qui calt ? avait été repris hier dans des commentaires. Dugué aurait pu le citer, mais il a choisi de ne pas le faire. Encore une pratique pour le moins choquante, mais qu’on connaît bien dans certains milieux.
Dans son premier commentaire, Tombé assis emploi derechef l’expression « l’auteur » pour parler de De ço qui calt ? dans les commentaires à l’article de Dugué. C’est un raccourci, mais en un sens c’est parlant...
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Encore une mise au point
Un auteur cite les références qu’il a consultées pour rédiger son texte si celles-ci sont déterminantes. je le fais toujours et si je n’ai pas cité l’article en question, c’est que je ne l’ai pas lu tout simplement. Et d’ailleurs, les deux articles sont assez différents dans leur contenus (on peut comparer puisque l’un a été copié en commentaire)
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On cite, en général, et on commente, les articles qui abordent clairement la même problématique. En l’ocurrence, les deux articles ont en commun beaucoup plus de traits que ne le prétend Bernard Dugué. C’est justement ce qui ressort de la comparaison.
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Sans rentrer dans la polémique (je n’ai ni lu, ni voté les articles en question) je peux apporter un élément de réponse.
Quand un article « tarde » à être publié la raison est très simple. Aucun consensus ne se dégage ni dans un sens, ni dans un autre. Bref, certains sont pour et d’autres sont contre. Donc, il faut attendre que de nouveaux votes viennent débloquer la situation. C’est la règle du jeu. Elle n’est peut-être pas parfaite mais on en a pas trouvée de meilleure pour l’instant.
Vous en avez pas marre de parler de censure tous les 5 minutes... ?
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Cette réponse est un peu trop facile, M. Revelli. L’humanité a connu des tas de choses pas très belles dans des contextes d’apparence démocratique, et ceux qui ne s’y sont pas opposés ont eu tort. La discrimination politique peut apparaître avec le genre de façade « démocratique » que vous décrivez, mais elle n’en est pas moins intolérable.
Surtout que cette chanson, on la connaît. A la veille de chaque grande échéance électorale, les partis politiques envoient leurs militants noyauter et contrôler tout ce qui peut avoir une connotation citoyenne : associations, forums... Les médias dits « citoyens » ne pouvaient pas échapper à ces pratiques à tout point de vue condamnables, qui ont largement contribué à discréditer le microcosme politique français.
Vous avez été bien naïf si vous n’avez pas pris des mesures pour protéger les auteurs plus ou moins indépendants ou du genre « électrons libres » de ces pratiques politiciennes et lobbistes qui ont de surcroît recours à la transversailté pour se partager les parcelles de mainmise sur l’univers citoyen. Qu’attendiez-vous d’un monde politique qui représente un centième de la population, pas plus, et qui a de plus en plus peur que tout le monde comprenne que le roi est nu ?
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Le dernier commentaire d’Anne-Marie m’interpelle, et j’ajouterai que le même problème se pose avec les corporations influentes.
Il y a une dizaine d’années, ma section syndicale a disparu à cause de ce genre de mainmises de clans politiques et, depuis, je n’ai plus repris ma carte. Si la France a un taux de syndicalisation très bas, la magouillosité militante de certains partis y est sans doute pour quelque chose.
Que veulent les commandos politiques partisans, voire même des représentants de corporations, à la veille d’élections comme celles de 2007 ? Contrôler, noyauter, accapparer, bloquer, bâillonner... Après 2007, ils auront eu ce qu’ils attendaient et ce sera le déluge.
La modération d’Agoravox est en passe de devenir un barrage comme celui des 500 signatures. Sous d’autres formes et avec un autre spectre, mais au fond avec le même contenu : empêcher la grande majorité des Français de dire vraiment ce qu’ils pensent.
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C’est pas compliqué : M. Dugué a une certaine notoriété sur Agoravox. Ses articles sont lus et approuvés plus vite que ceux des autres.
La page d’Agoravox est limitée : on devient de plus en plus exigeant, et on attend une place.
J’ai pas mal d’articles qui ont attendu un bout de temps et ont été refusés. Normal. Pour certains, j’ai été bien frustré d’ailleurs ! Tiens, ça m’étonnerait pas que mon article sur Chevènement soit refusé, alors qu’il attend depuis dimanche dans la nuit d’être validé.
Sinon vous pouvez toujours devenir modérateurs : trois articles c’est pas le bagne, et apparemment il manque de modos.
PS je ne suis pas modérateur moi même.
Johan
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Et si vous voulez lire mes articles refusés, ils sont presque tous sur mon blog !
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@ Johan, je ne bénéficie d’aucun traitement de faveur ni de passe-droit, j’ai des articles refusés( de moins en moins j’en conviens) et d’autres qui sont retardés et attendent parfois 4 jours. Celui sur Bayrou-Chabot a été posté le jeudi soir, il est paru le lundi d’après. Je n’ai jamais trouvé de quoi redire. Pourquoi ai-je tant d’articles publiés ? Parce que je donne des exigences. Voilà ce que j’écrivais il y a peu sur mon blog
Concernant l’écriture, depuis que je propose mes billets sur Agoravox, je me suis imposé plus de rigueur. Un article ne se publie pas comme sur un blog. Un comité de lecture l’apprécie puis l’accepte ou le rejette en invoquant plusieurs motifs possibles. Ces derniers mois, 60 articles sont passés et 20 autres ont été refusés, trop longs, non liés à l’actualité, un trop court, un qui exprime des opinions personnelles. Bref, rien que de très normal. J’avoue que parmi les recalés, la moitié le sont parce qu’ils sont mauvais et l’autre pour des raisons éditoriales ne mettant pas en cause la qualité de l’article. Rien à contester, c’est la règle et cela ne nuit pas à la liberté d’écriture ni à la finalité qui est d’être lu. En effet, si ce journal virtuel laissait passer tous les articles, les internautes y verraient un joyeux bordel, un chaos informationnel, et se détourneraient vite fait. Au bout du compte, devenir chroniqueur m’a obligé à forcer le travail d’écriture si bien qu’à un moment donné, j’ai pris conscience d’un changement dans ma manière de penser et d’écrire. J’avais enfin une plume alors qu’auparavant, j’essayais d’en avoir une en accouchant de textes légèrement intelligents, parfois déconnant, souvent décalés, remarqués en tous cas, sur les forums il y a quelques années déjà. Puis il y eut l’aventure de ce blog, né le 22 mars 2004. Date symbolique, ma propre mouvement du 22 mars commençait. Pas celui de la parole mais de l’écriture. Bon, un peu cousu de fil blanc comme un dit. Mais pour le résultat final, la transformation semble accomplie. J’espère pouvoir encore écrire des documents au format d’un article de revue, ou d’un livre, comment ce fut le cas il y a sept ans. Je précise pour finir qu’il s’agit ici d’un sentiment personnel. Certains semblent apprécier mes écrits, d’autre non. Il ne m’appartient pas de formuler un jugement extérieur. Mes commentaires sont ouverts aux détracteurs.
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« Johan, je ne bénéficie d’aucun traitement de faveur ni de passe-droit... »
Il paraît évident que la modération d’Agoravox devient de moins en moins objective, de plus en plus politicarde et avec une censure croissante de toute ce qui ne rentre pas dans un certain éventail de pensée. C’est ce que font les canards conventionnels, il y a de moins en moins de différence.
Alors, le premier passe-droit est celui de la « bonne pensée ». La différence avec l’article de De ço qui calt ? est manifeste.
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« La page d’Agoravox est limitée : on devient de plus en plus exigeant »
Justement, non ! Ils ne sont pas exigeants du tout pour la propagande politicarde. On a vu passer des textes très nuls et relevant de la simple flatterie militante, repris ensuite par Yahoo ! Actualités.
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« »"C’est ce que font les canards conventionnels, il y a de moins en moins de différence.
Alors, le premier passe-droit est celui de la « bonne pensée ». La différence avec l’article de De ço qui calt ? est manifeste.« »"
Une mise au point de plus s’impose. C’est triste de polémiquer sur un faux problème alors que le thème de l’article mériterait débat. C’est étrange cette suspiction, cette atmosphère de rumeur, Agoravox est comme tous les médias, perfectible. Libé laisse bien passer les éditos de Pierre Marcelle que je trouve nullards. Pareil pour certains billets du Monde.
Question politique, la rumeur d’Agoravox soutenant Bayrou a été lancée. Admettons qu’il en soit ainsi. Une rédaction conventionnelle n’aurait alors jamais laisser passer ce billet ou Bayrou se fait carrément massacrer
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« Concernant l’écriture, depuis que je propose mes billets sur Agoravox, je me suis imposé plus de rigueur. Un article ne se publie pas comme sur un blog. Un comité de lecture l’apprécie puis l’accepte ou le rejette en invoquant plusieurs motifs possibles.... »
Il me semble me souvenir qu’un lecteur avait déjà rappelé la scène de « Young Frankestein », lorsque Gene Wilder s’éclate : « I myself discovered the secret of restoring life ! ».
Personnellement, ce que je trouve le plus lamentable, c’est ce langage archiprétentieux de Bernard Dugué qui se prend pour un grand penseur et un grand écrivain, et va même jusqu’à parler de « COMITE DE LECTURE » (sic, celle-là est énorme).
Si ce Monsieur veux jouer aux « élites », qu’il aille dans une véritable revue spécialisée avec « comité de lecture », histoire de voir combien de ses articles passent...
Agoravox est censé être, et rester, un média citoyen. Quant à la « qualité » de que ce publie le « comité de lecture » en fonctions si j’ose dire d’Agoravox... je suis d’accord avec les commentaires qui depuis quelque temps ont signalé que c’est de plus en plus nul.
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« C’est étrange cette suspiction, cette atmosphère de rumeur... »
En l’occurrence, je ne vois pas où est la rumeur. Carlo Revelli n’a pas nié l’existence de l’article de De ço qui calt ? soumis dimanche à Agoravox avec le numéro 16585. C’était la seule donnée qui restait à verifier. Le reste crève les yeux.
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« »« Personnellement, ce que je trouve le plus lamentable, c’est ce langage archiprétentieux de Bernard Dugué qui se prend pour un grand penseur et un grand écrivain, et va même jusqu’à parler de »COMITE DE LECTURE« (sic, celle-là est énorme). »« »
Imprévisible cette polémique, j’avoue que c’est assez étrange. Mon langage est ce qu’il est. Je n’ai jamais affirmé être un grand penseur ici sur Agoravox, un penseur différent, oui, je le suis, mais je n’ai pas besoin d’en faire état, ça se voit ou ça ne se voit pas. Grand écrivain ? J’ai juste dit que je m’efforçais de mieux écrire pour être publié sur Avox que sur mon blog.
Comité de lecture ? Si ça me plait d’appeler ainsi les modérateurs. C’est être méprisant vis-à-vis d’eux que de leur dénier ce statut. Un média citoyen n’a pas à être un médias sous-intellectuel ou sous-élitaire, populaire, moyens, inférieur, un média citoyen a pour vocation de faire émerger des talents et de montrer que parmi les citoyens sans grade, certains sont à la hauteur des élites médiatiques.
Et c’est là que le combat prend un sens. Ah, cher Antoine, vous êtes implicitement l’allié des élites, un serviteur volontaire des pouvoirs en place. Et si le niveau d’Avox ne vous sied point, eh bien devenez rédacteur au lieu de vous plaindre en bon Français moyen !
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« Comité de lecture ? Si ça me plait d’appeler ainsi les modérateurs... »
C’est toute une définition. Une auto-définition, aussi...
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B. Dugué,
Tout d’abord, vous n’avez pas à vous excuser d’utiliser le terme de « comité de lecture », vu que le nom qui a été choisi non par vous mais par l’équipe d’Agoravox elle même est « comité de rédaction ». On va pas chipoter !
Sinon, je ne prétends pas que vous avez des passes-droits. Apparemment, les articles sont publiés une fois validés par le comité de lecture. Il faut bien que des lecteurs s’y attèlent. Selon moi, votre signature doit attirer l’attention des lecteurs, d’avantage en tous cas que celle d’un auteur plus discret. Il suffit de voir la notation des articles en ligne pour se persuader du phénomène.
Je n’y vois aucune manoeuvre, ni d’Agoravox, ni de vous, je suppose juste sur les effets incidents que pourrait avoir le système décrit par C.R.
Que l’équipe me détrompe le cas échéant.
Amicalement
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Je suis allé voir la fiche auteur de l’auteur De ço qui calt.
Il a soumis 30 articles. 28 ont été publié. 1 a été réfusé et 1 est en attente depuis moins de 48 heures car il lui manque un vote pour basculer dans un sens comme dans l’autre.
Cela me paraît évident, on peut crier à la censure et au boycot de cet auteur. Alertez RSF avant que ce ne soit trop tard...
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Cher M. Revelli,
On peut également vérifier que les articles de De ço qui calt ? sont systématiquement retardés depuis la rentrée. Et, comme par hasard, c’est l’un des rares auteurs d’Agoravox qui ne s’alignent pas, à peu près, sur un membre du vedettariat politique.
Retarder un article permet, par exemple, de museler son actualité au bénéfice d’articles des copains, ça paraît assez clair. C’est déjà une forme de censure.
Et quand vous dites qu’il lui manque un vote, ça donne toute la mesure du grotesque et des méthodes employées...
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« ... vous n’avez pas à vous excuser d’utiliser le terme de »comité de lecture« , vu que le nom qui a été choisi non par vous mais par l’équipe d’Agoravox elle même est »comité de rédaction« ... »
Tout de même, c’est vrai que « comité de rédaction » c’est prétentieux et hors sujet pour un média citoyen. Mais c’est moins salé que « comité de lecture », cette dernière expression est vraiment forte de café !
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Contre la paranoia aigue je ne peux rien désolé. D’ailleurs, je me suis trompé. Aucun article de cet auteur n’a jamais été refusé !! On a un niveau de 100% avec un seul article en attente.
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Monsieur Revelli, je crains que la paranoïa ne soit celle d’une partie substantielle de vos modérateurs, qui croient qu’un article qui ne soutient aucun ancien ministre relève nécessairement d’une terrible menace.
Ou peut-être qu’ils ont raison à leur façon, dans ce sens que l’isolement de toutes ces cliques politiques ne cesse de grandir malgré tout le forcing médiatique.
J’ai comparé les dates des articles de Dé ço qui calt ? sur son blog avec celles de publication des mêmes articles ici. Le décalage est, en effet, systématique. Son dernier article a dû être soumis à Agoravox dimanche dans l’après-midi.
Ce que montrent ces péripéties de votes de modérateurs, c’est que de plus en plus chacun fait le forcing pour sa chapelle et se sert à cette fin de la moindre petite parcelle de pouvoir qui lui tombe entre les mains. C’est contraire à la déontologie qu’Agoravox est censé imposer à ses modérateurs.
Il ne faut pas vouloir être modérateur pour faire un « tri » en faveur de ses amis politiques, professionnels ou que sais-je encore. Autrement, il n’y a plus de média citoyen.
C’est triste de ne pas pouvoir publier un article, en tout cas rapidement, si on n’a pas des copains parmi les modérateurs. Précisément, c’est le fonctionnement de la presse dite « conventionnelle » et qu’Agoravox était censé eviter.
Ceci étant dit, Agoravox n’est pas le seul endroit où ça arrive, il y a même bien plus grave. Le monde professionnel est infecté par ces pratiques de copinage et de lobbying depuis belle lurette. Il ne faut pas s’étonner des revers industriels de la France, dont la crise récente d’Airbus n’est qu’un épisode.
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Je n’ai pas saisi de quelle révolution possible et paisible vous parlez dans votre conclusion.
De toute manière, me semble-t-il, aucune révolution n’est possible en France sans révolution mondiale dans la mesure où c’est à cette échelle que les problèmes que vous évoquez se posent. Il me semble que la seule évolution sociale à l’échelle européenne (et c’est désormais la nôtre) possible est la « flextabilité » à la mode danoise ou suédoise pour accompagner la modernisation du tissus économique française. Encore faut-il accepter les prélèvements obligatoires et assuranciels que cela implique, donc une profonde réformes fiscale nécessaire pour lutter contre la précarisation généralisée.
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Sylvain,
Je ne crois pas non plus en une révolution à court terme (voir mon prochain article ici s’il passe ou sur mon blog) mais cela n’empêche pas qu’on puisse invoquer une révolution inédite, plus spirituelle, dans un avenir indéfini.
Ce que j’ai essayé de montrer, c’est le rôle de la technique dans les problèmes économique et sociaux, tout en traçant un parallèle avec les années 1930, afin qu’on puisse ne pas être supris au cas où des faits sociaux inattendus se produisent.
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Et Novembre 2005, ce n’est pas une Révolution ?
Le « jeunes » eussent investi l’Elysé que la République serait probablement tombée..
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Au fait, Reboule, est-ce qeu camus à le moindre interet ? De quel niveau est ce type ?
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Ce qui me paraît le plus clair c’est que les techniques modernes favorisent le travail individualisé, à prise de responsabilité personnelle ce qui défait l’armée industrielle classique (fordisme) ;
Hors travail, elles permettent la communication horizontale qui peut favoriser les révoltes spontanées ponctuelles mais pas du tout un projet poltique révolutionnaire cohérent et efficace sur le long terme.
De toutes façon les mal-dites classes moyennes sont trop éclatées et donc ne sont pas porteuses d’une conscience positive de classe au sens marxiste ; mais simplement au mieux elles sont apolitiques ou poursuivent des rêves utopiques et au pire elles sont systématiquement « contre » tout projet politique crédible ce qui ne donne aucun pour.
Bref, dans leur majorité, elles votent selon la position qui leur paraît la plus rassurante ou la moins inquiétante.
Le rêve révolutionnaire (qui ne peut être non-violent) leur apparaît plutôt comme un cauchemard terrorisant et une révolution pacifique comme une naïveté absurde
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Oui il faudrait une révolution mondiale. Pour l’instant on en est loin, et les Forum Sociaux LMondiaux ne sont que des espaces de « parlotes », si ils en restent là ça deviendra comme le carnaval ou les Saturnales, une fête où on rêve et se défoule et qui n’a d’autre fonction que de ..... conforter le pouvoir des exploiteurs.
En fait le seul endroit où un semblant de révolution mondiale CONCRETE commence c’est en Amérique latine, Chavez en particulier. Et il commence à avoir du prestige et de l’écho dans le monde entier. (Comme disait le Général de Gaulle : « il n’est pas nécéssaire d’avoir beaucoup de moyens pour être grand, il suffit d’être à la hateur de l’histoire ») Il faudrait que son souffle libérateur arrive en Europe aussi et commence à inspirer les gens.
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Dommage qu’il se commette avec les pires dictatures islamistes tout simplement parce qu’il fait la nique aux USA. Il vaut mieux que ça.
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Bof, les classes moyenne doivent apprendre que pour que l’ascenseur social se remette en marche, il faut que certain de ses enfants retombent dans la classe inférieur. Jusqu’à présent, elle a profité de la mobilité social en pillant la classe supérieur, et c’est son tour de subbir le même sort..
Rien de bien méchant.
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Ce commentaire montre que l’article de De ço qui calt ? est bien meilleur que celui de Dugué, et qu’Agoravox pratique une censure politique au niveau de la modération. L’article de De ço qui calt ? « dérangeait ».
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C’est la fin de l’Histoire, et puis c’est tout
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AMHA, la révolution arrive(ra), mais pas sur des bases économiques, générationnelles ou philosophiques ... mais tout simplement « écologiquement » : ce coup ci c’est la Planète qui nous donnes un coup pied au c*l. Reste juste à savoir si ça sera violent ou non.
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Mais oui, on sait, on va tous mourirr, blablalba..
Comme les prédictions des écoo dans les années 70 qu’ne l’an 2000 on serait tous morts et qu’il fallait stériliser tout le monde..
Des conneris, quoi..
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bah, c’est que justement on est plus dans les années 70 ... Il me semble que l’on a plus d’informations scientifiques sérieuses que il y a 40 ans.
« l’utopie ou la mort », c’est bien dit, mais là, si on bouge pas on va carrement en pleine dystopie.
Je ne crois pas que la modification des équilibres naturelles qui nous poussera mais leurs consequences sociales (autrement dit : combien de millions de refugies environnementaux ?)
L’écologie est juste l’element declencheur, qui ajouté à la conclusion de cet article, peut en effet amener, peut-être, éventuellement, à une (r)évoltion de la société
cordialement, had
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bref : analyse foireuse.
L’immobilier est cher parce que les gens ont trop de pognon et, pour différentes raisons, ne l’investissent pas dans la production. Alors ils achetent et construisent ! (ils le font comme il achete leur bagnole : grand et confortable, et tant pis pour les économies d’énergie, mais c’est une autre histoire...)
Pénurie de logement ? mon cul ! Les gens sont de moins en moins nombreux par logement, la surface par personne augmente, et les équipements (douche, baignoires, etc.) et la qualité générale aussi. L’INSEE ne laisse aucun doute à ce sujet, et c’est l’expérience de tout le monde. Dans les HLM récent on n’entend plus les voisins que lorsqu’ils font vraiment un barouf du diable, le cloison en papier c’est bien fini, place au béton cellulaire !
Toutes ces histoire sur la baisse du niveau de vie c’est de connerie pure, de la merde en bâton. Le niveau de vie augment, en réalité.
La crise est bien réelle, mais c’est une crise relative, par rapport aux autres qui progressent plus vite que nous, et non une crise absolue.
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Encore un qui gobe la propagande de l’INSEE sur la prétendue « progression du niveau de vie ». C’est triste, un tel manque d’esprit critique à l’égard des organismes gouvernementaux. Quel responsable haut placé dira que le niveau de vie des français régresse, s’il veut garder sa place ?
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Pourquoi ? Toi tu consommes moins qu’il y a 15 ans ?
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« Pourquoi ? Toi tu consommes moins qu’il y a 15 ans ? »
L’intéressé, je ne sais pas. Mais tous les gens que je connais, OUI. Il y a même une réelle pénurie de choses essentielles, jusqu’aux soins dentaires ou médicaux.
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globalement le niveau de vie augmente, c’est vrai...en terme d’infrastructures etc...en terme de communication, en terme de qualité générale de vie...
Mais pas du tout en terme salarial, pas du tout en terme d’offre et demande travail, pas du tout en tant qu’adéquations structurelles.
Il y a deux mouvements qui s’opposent à mon sens pour l’instant : une certaine volonté économique de standardisation avec les comportements qui en découlent et une incapacité à répondre aux besoins individuels légitimes.
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Franchement, j’en connais beaucoup qui préfereraient louer des apparts vétustes avec chiottes sur le palier à dix minutes à pied de leur lieu de travail, pour un prix relatif à leur salaire comme en 1970, que d’être complètement exclu du parc de logements parce qu’on a installé des jacuzzis, nettoyé les façades, posé des codes partout, vendu à des riches étrangers, etc. et devoir passer deux heures dans leur bagnole, quand ils ne doivent pas dormir dans les caravanes.
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@l’auteur
Que dire de plus ? Vous avez tout dit !
Les classes moyennes ne le sont plus, elles rencontrent désormais les pires difficultés pour boucler leurs fins de mois.
J’ai la chance, moi, de disposer de revenus confortables mais je me demande souvent comment, dans ma région, les classes dites moyennes font pour s’en sortir.
J’habite, en effet, une région - la Côte d’Azur - où le coût du foncier est devenu complètement prohibitif et où c’est un véritable parcours du combattant pour se loger, tant les loyers ont augmenté. Et acheter n’est désormais à la portée que des plus riches ou des inconscients qui n’ont même pas conscience que pendant des années, ils vont se saigner aux quatre veines pour payer des intérêts à la satisfaction des organismes prêteurs.
Prenons le cas de ma maison : son prix a été récemment estimé à plus de deux fois ce qu’elle valait il y a cinq ans ! Certes, je m’en réjouis mais en même temps, je me dis que cette plus-value n’est franchement pas justifiée !
Quant aux locations, il n’existe pas un deux pièces, dans le secteur, loué à moins de 700 € charges comprises, étant souligné que pour un 3 pièces, c’est au moins 1000 €.
Quand on sait qu’en 2004, le salaire médian se situait, en région PACA, aux alentours de 1200 €, que 25 % des actifs y sont payés au SMIC et que le taux de chômage, dans ma commune pourtant pas réputée pauvre, est de 19,4 %, je vous laisse imaginer les difficultés que rencontrent surtout les jeunes actifs pour se loger. Et je ne parle même pas de celles et ceux qui sont privés d’emploi ...
Et pourquoi en sommes-nous arrivés là ? D’abord, parce que les revenus immobiliers croissent depuis plusieurs années bien plus vite que ceux du travail ; ensuite, parce que ma région est devenue la « plage de l’Europe », c’est à dire que des britanniques, des italiens, des néerlandais, des allemands, disposant de revenus supérieurs aux nôtres, s’arrachent littéralement les appartements et terrains à la vente.
La France est un pays qui, dans l’Europe des quinze, se situait déjà en 13ème position en ce qui concerne le pouvoir d’achat (juste devant le Portugal et la Grèce). Et depuis l’élargissement de l’Union Européenne, les choses ne sont pas arrangées : les revenus du travail stagnent, voire régressent parmi les cadres, professions intermédiaires et employés, la précarité augmente, et les prix explosent.
Et parallèlement, les revenus du capital et de l’immobilier ne cessent de progresser.
Pour ce qui me concerne, tout va bien. J’ai conscience d’être un privilégié en ces temps difficiles pour un grand nombre de mes concitoyens mais je reste lucide : il y a décidément quelque chose qui ne tourne pas rond dans ce pays et je me demande vraiment où cela va nous mener...
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Témoignage intéressant, je connais très bien la Côte d’Azur qui fait partie des zones soumises à la spéculation immobilière, comme toutes les zones cotières.
Quelque chose ne tourne pas rond comme vous dites. Le problème ne peut se résoudre ni par Sarko ou Ségo, ni par le FN, c’est sûr et hélas, pas par les anti-libéraux qui, avec leur aversion de l’économie, ne peuvent participer à sa réforme. Ma proposition de révolution monétaire reste morte, pendant ce temps, Attac, le PC, etc... sont promis à être laminés par la puissance du réel face auquel ils n’ont pas de solution raisonnable à apporter, excepté rajouter de la bureaucratie à un monde qui croule déjà sous la bureaucrates... à la lanterne
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Depuis dix ans le pris des maisons dans ma ville a plus que double, mais pas les salaires !!! et ceux des chomeurs, des de pus en pus innombrables précaires, des jeunes SIVP TUV EVS, AVSI, et autres jetables-et-pas-chers encore moins !! n’ont pas doublé eux, loin de là ! Comment les gens, à part la bourgeoisie, va-t-elle faire pour se loger ?
Et c’est partou pareil ! à Paris n’en parlons pas !! Et ma région compte encore parmis les moins spéculatives, alors !! une maison normale il y a dix ans coûtait dans les trente à quarante millions, (le prix d’un studio au quatrième étage sans ascenseur dans un quartier pauvre de Paris ! je le sais, j’en ai vu un dans les années 80) maintenant c’est cent millions au moins !!!
Et dans les centres villes on ne construit plus que des « Résidences de standing » des clapiers de luxes, des « Fleury-Mérogis » de standing aux fenêtres en plastique et aux portes digicodées. Beurk ! quelle horreur ! Qui, même en supportant de vivre dans des machins pareils, va avoir les moyens de se les payer (et les petites étagères en aggloméré, qui vont petre les seuls meubles qu’on va encore pouvoir mettre dans ces cagibis)
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Bonsoir Bernard....lu rapidement votre article...
Bonnes questions de fond, j’adhère.
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L’essentiel de ce que dit cet article est statistiquement faux. L’histoire des trente dernières années est celle d’un enrichissement sans précèdent de toutes les catégories sociales mais en particulier de la « classe moyenne » si tant est que cela signifie quelque chose. Toutes les statistiques sont disponibles sur tous les sites nationaux et internationaux. De 73 a 2003, le salaire minimum a vu son pouvoir d’achat réel doubler. Un smicard devait travailler 17 minutes pour un litre d’essence, en 2003, 9 minutes en 2003, 286 minutes contre 166 pour une consultation médicale généraliste (santé) 127 contre 70 pour une place de cinéma (culture) etc... Le tout a horaire de travail en diminution !
Dans la même période, pour la première fois de notre histoire plus de la moitié des français sont devenus propriétaires de leur logement. Cette hausse considérable de la demande explique sans doute en partie la hausse des prix qui est toute relative puisque comme par le passé les français consacrent de mémoire en moyenne entre trois et quatre ans de leurs revenus a l’achat d’un logement en longue periode.
Comme les « riches » étaient déjà logés et que les pauvres ne le sont guère plus, cela signifie que la fameuse classe moyenne est devenue massivement propriétaire.
Quand j’ai commencé à travailler, on était en pleine bulle spéculative et j’avais calculé que selon toute vraisemblance, je ne pourrai me loger dans le quartier de mon enfance qu’aux alentours de ma retraite. Finalement en profitant d’un dégonflement j’ais pu le faire pour effectivement 4 ans de revenus. Nous sommes aujourd’hui à la fin d’une autre bulle. Attendez un peu et vous pourrez vous loger.
Les chiffres sont tellement clairs que même les socialistes (voir le site des débats internes de la tendance Strauss Kahnienne, une des plus honnêtes intellectuellement) sont obligé de le reconnaître partiellement. Comme toutes les statistiques prouvent la baisse des inégalités et l’enrichissement de tous, ils sont conduits à conclure que les inégalités ont changé de nature et qu’elles sont désormais qualitatives... mais que bien sur, elles perdurent même si on ne parvient plus à les mesurer.... !
Cependant, cette amélioration générale, massive a particulièrement et relativement bénéficié à la « classe moyenne protégée ».
Tout le monde a vu ses revenus augmenter, mais la part du PIB relative des ménages a diminuée au profit des administration publiques. Celle des entreprises (donc des actionnaires) après impôt a stagné. (Autant pour les catégories sociales qui accaparent).
D’ou légitime insatisfaction des ménages les plus modestes qui votent de plus en plus front national.
Cet article rend compte a mon avis d’une prise de conscience partielle des principaux bénéficiaires de l’enrichissement du pays dans les trente dernières années qui sentent monter les revendications des autres catégories et se défendent par avance en parlant de l’appauvrissement des « pauvres classes moyennes » (notamment paupérisation du secteur public !)et de l’accaparement par les »riches" sur le thème, c’est pas nous c’est eux ! C’est dans la logique de Jospin qui en août 99 parlait de l’alliance entre classe moyenne et pauvres quand il a compris, un peu tard que les pauvres ne votaient pas pour lui.
Mais comme beaucoup de littérature du même genre, il est a n’en pas douter sincère. D’ou une question de fond a laquelle je ne trouve pas de réponse, Pourquoi une telle morosité, une telle insatisfaction une telle perception faussée de la réalité par les impétrants, ceux qui ont le plus bénéficié des évolutions des trente dernières années. Quelles sont les causes de cette morosité, de cette profonde insatisfaction parfaitement injustifiée si on regarde les réalités économiques ?
Pour le logement est ce une logique du désir instantané ? Je veux « ici et maintenant » me loger a un prix raisonnable pour moi dans le quartier qui me plait ?
L’hypothèse d’une immaturité chronique vient à l’esprit.
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« »« L’essentiel de ce que dit cet article est statistiquement faux. L’histoire des trente dernières années est celle d’un enrichissement sans précèdent de toutes les catégories sociales mais en particulier de la »classe moyenne« si tant est que cela signifie quelque chose. »« »
Alors vous n’avez pas lu l’article, je n’y fait état d’aucune statistique, excepté le chiffrage sur le coût d’un logement. Je prends mes distance avec le concept de classe et fait un peu de socio du vécu. Ce ne sont pas les classes qui s’enrichissent ou s’appauvrissent mais des individus. Voilà pourquoi j’ai parlé de gens en difficulté. Il existent, allez à leur rencontre. La vulgate sur l’enrichissement des classes ne sert que de paravent propagandistes pour ceux qui n’ont rien à faire de la misère sociale
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« Les richesses produites sont accaparées par des groupes sociaux au détriment de l’équité économique » Une minorité ne cesse de s’enrichir
En 1970 les 10% des ménages le plus riches 4,8 fois plus que les 10 % les plus pauvres, en 2003 écart réduit a 3,3 fois La part de la richesse des 200 familles les plus fortunées était de 3% du PIB en 1910, elle est de 0.55% aujourd’hui soit 6 fois moins de façon relative. Les 1% de salariés le mieux payés ont vu leur part culminer a 8% en 1960 de la masse salariale en 1960 puis baisser a 5,5% en 1980. Les inégalités salariales ont cesse de baisser avec Mitterrand, mais elles n’ont pas augmentées.
« Si on veut acquérir un habitat urbain, il faut deux fois plus de temps » Faux, en longue période, le chiffre reste assez stable. « Le phénomène touche l’Europe dans son ensemble » Faux à Berlin et Bruxelles la baisse est de plus de 30% et il y a de forte chance que le mouvement gagne la France bientôt. Donc a nouveau, attendez un peu ! http://www.bulle-immobiliere.org/fr/index.html
Locataires ou propriétaires, la surface disponible par personne a considérablement augmentée depuis les années 70. Doublée de mémoire. Il y a donc une raison forte a ce que son coût relatif se soit accru.
En gros vous nous dites, je vis dans un appart deux fois plus grand qu’il y a trente ans et c’est plus cher, c’est scandaleux !
« Nombre de biens devenus indispensables ont vu Leur coût s’envoler, automobile, carburant, chauffage, santé » c’est le contraire (chiffres ci-dessus)
En euro constant 2002, le salaire minimum est passé de 350 euro en 49 a 684 en 1973 mais 1 154 en 2003 donc 470 euro de plus réels par mois dans les trente dernières années contre 370 de plus pendant les trente glorieuses.
C’est peut être cela la cause de vos angoisses. Tout le monde s’est enrichi plus en valeur absolue mais en apparence moins vite (plus 96% dans la première période 68,7% dans la seconde). Mais en pouvoir d’achat réel, il vaut mieux avoir plus 470 euro que plus 370...
Bien sur, on peut dire que tous les chiffres de tous les instituts statistiques publics et prives, nationaux et internationaux sont faux.......
Donc je vous réinvite a vérifier de façon chiffrée vos affirmation qualitatives (en gros tous va de plus en plus mal) et a nouveau, a essayer de m’expliquer pourquoi vous en arrivez a cette perception de la realite qui contredit toute les réalités mesurables.
Il y a beaucoup moins de pauvreté aujourd’hui qu’i y trente ans (par exemple un retraite sur 25 contre un sur 4 a l’époque par exemple) et la classe moyenne vit mieux que jamais.
Oui il y a des personnes qui vivent plus difficilement qu’il y trente ans, mais comme vous le dite vous-même ce n’est pas de la misère « sociale » c’est de la misère individuelle. Les nouveaux pauvres, ce sont par exemple des femmes au foyer avec enfants plaquées par leur mari et qui se recasent comme caissières en supermarché. C’est la déliquescence du modèle familiale et non l’accaparement par des minorités.
Quand a ce qui est de rencontrer des vrais gens en vraies difficultés ! Le salaire moyen en Russie est en gros la moitie du RMI a prix comparables et le logement ce que vous imaginez et cela concerne ma famille. Donc pas de problème, des que vous etes prêt a sortir de chez vous je vous mets en contact....
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je trouve que vous noyez le poisson sous des chiffres qui n’ont qu’un rapport lointain avec le vécu actuel de ceux qui estiment, à tort ou à raison, qu’ils appartiennent aux classes moyennes. Dans les faits, depuis une dizaine d’années, il est devenu quasi impossible de se loger à Paris avec un salaire qui pourtant est dans la fourchette des 10% supérieurs ;les loyers pratiqués même dans des villes de provinces plus modestes (je travaille à Boulogne sur mer) rendent le secteur libre hors d’tteinte de la quasi-totalité des travailleurs, même cadres ; la seule catégorie, pendant la même période, qui a vu ses revenus se démultiplier, c’est la tranche infime des 1% supérieurs, essentiellement parce qu’elle n’est plus tributaire des salaires mais a intégré l’univers stratosphérique, nomade et défiscalisé des fonds d’investissement.
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Excellente, cette polémique sur les censeurs d’Agoravox, encore une bonne claque pour les gogos qui voient la démocratie partout alors qu’elle est nulle part : Tout le monde est prisonnier de l’ère du temps, d’une manière consciente ou inconsciente et parler de démocratie ne représente plus, sauf aux yeux de ses adorateurs aveugles, qu’une chimère évanescente qui nous trompe par quelque bout qu’on la prenne. Il faudra attendre encore longtemps pour que l’humanité sorte de se cauchemar égalitaire ?
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Mes chers concitoyens, écoutez ma vision de l’avenir proche de la France. c’est à dire à partir de 2007.
Si la gauche passe, nous aurons un blairisme à la française, avec un démantellement progressif de tous les dinosaures français, comme la sécu, la SNCF, etc., tous plus ou moins privatisés. Les impôts baisseront, et la protection des salariés sera fortement diminuée
Si la droite passe, nous aurons du liberalisme à la française, avec un démantellement etc. etc.
Autrement dit, même programme avec des méthodes différentes.
Dites adieu à l’état providence, en contrepartie d’une baisse des impôts et d’une augmentation du pouvoir d’achat des classes moyennes.
Les petits, les vrais pauvres, les smicards ont beaucoup de soucis à se faire : les prochaines années vont être très dures pour eux. Renforcement des contôles, contreparties aux aides de l’état, précarisation généralisée, etc.
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Je pense effectivement que la gauche comme la droite n’ont pas le choix sur la politique a choisir.
De facon ideologique il serait bien de taxer un peu plus le capital mais vu que celui-ci bouge plus vite que les lois, il n’est pas possible de le faire sans faire fuir les gens qui le detiennent, de plus cela ne suffirait pas du tout a financer les couts futurs de l’etat. Vu qu’il va etre impossible pour l’etat de continuer le meme train de vie, des coupes serieuses vont devoir etre faite et donc des choix vont devoir etre faits. Parmis les grosses depenses, il y a la masse salariale des fonctionnaires, la secu, les retraites, les smicards, les RMIstes...faites votre choix mais certains dans ces groupes vont payer les pots casses. Autre choix : augmenter les impots sur la classe moyenne et la ca va etre la revolution, moi c’est clair que si c’est le cas, je repars.
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Bonjour, je suis désolé d’avoir manqué ce très bon article et ce débat...
J’attends avec impatience une suite ou un sujet corrélé pourquoi pas par vous Mr Dugué ! Par exemple qu’est ce qui empêche ceux qui devraient comprendre ce que dit cet article de le comprendre... d’où vient notre myopie- surdité...
Juste un petit mot pour rappeler que le terme « classe moyenne » est sensé traduire l’anglais « middle class » qui signifie « classe intermédiaire » ou « classe du milieu ». Elle n’a par conséquent rien de nécessairement « moyen » au sens ou on pourrait l’entendre en français... Il est certain que ce malentendu lexical trompe beaucoup d’entre nous y compris des classes favorisées et moyen-hautes... dont le regard ainsi mal façonné les prive en particulier de percevoir ce que vivent leur concitoyens au quotidien dans leur chair(bon, le malentendu existe aussi en Anglais, mais les anglo saxons ne sont pas égalitaristes comme nous)...
Cordialement.
Marc P
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Enfin si quelqu’un fait 2.32 fois le SMIC (2900€ brut/mois soit 2100€ net et 1800€ apres imposition), il est considere comme faisant parti de la classe moyenne haute. A Paris, vous pouvez louer (1/3 du salaire net) un appartement a 700€ soit un studio de 30-35m2 (pas enorme quoi) donc il vous reste 1100€ pour vivre par mois. Certes, c’est suffisant pour ne pas avoir a se soucier de manger a sa faim mais loin de permettre de faire des folies. Ne faites pas croire que quelqu’un qui a fait une ecole d’ingenieur ou un doctorat et qui fait parti de la classe moyenne haute vit grassement compare a ses concitoyens.
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Middle-class, en Anglais, c’est la Bourgeoisie.
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Merci pour la précision et pardon pour mes lacunes, les 2 sens sont admis il me semble, ce qui ne simplifie rien et multiplie les malentendues...
Marc
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On peut toujours distinguer abitrairement une classes moyenne (au moins en terme de revenus), mais le fait de s’y intéresser spécifiquement, alors que pratiquement tout le monde s’est apauvri en l’espace de 30 ans, à l’exception de la nomenklatura, nous rappelle que l’on est en période pré-électorale. En effet c’est à la classe moyenne que pense appartenir, à tort ou à raison, une majorité de Français. Le débat sur la classe moyenne est un donc un débat d’autant plus pervers que c’est le clientélisme des politiques (couplé à la corruption et à la protection de la nomenklatura) qui est en cause dans l’apauvrissement de la France.
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Il suffit de voir le succés des soldes pour se rendre compte qu il y a un probléme.
1968 peut être analyser soit comme une révolution soit comme une évolution c est comme la commune .
Les restos du coeur servent combien de repas ? Sommes nous vraiment enrichit depuis 30 ans ?
La clasSe moyenne a peur de l avenir et elle se refugie parfois dans la consommation à outrance d ou plus de difficulté à joindre les 2 bouts.
Peut on dire que la société a évolué quand on envoie des CRS en face de futurs chomeurs pour permettre à un patron de tansférer les machines de l usine à l étranger .
Les loyers augmentent parceque les propriétaires privés ou actionnaires veulent conserver leur pouvoir d achat par rapport à l augmentation du cout de la vie .
Le plus simple supprimer la bourse et cela serait un bon début et imposer un loyer maxi .
la hausse du prix de l immobilier a un autre effet pervers si on est proprio :en cas de décés votre compagne peut elle payer les frais de succession sans vendre ?
La baisse ou le décalage du pouvoir d achat permet de gérer une société par la peur et le credit.
Travailler plus ne sera peut être pas la solution car cela ne resoudra pas le pb du chomage .
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Enfin on a vu le resultat de travailler moins.
200 000-250 000 emplois selon DSK (loin de 700 000 esperes du parti socialiste et du 400 000 annonce par Aubry dont on ne sait meme pas d’ou elle le sort) pour un cout de 15-20 milliards d’euros par an, autant embaucher 800 000 Smicards pour ce prix la. L’Allemagne en revient du faible taux horaire, nous devons en faire de meme.
Si notre systeme etait si bon que ca d’autres l’auraient adopte et ce n’est pas le cas donc tachons de nous adapter tout en gardant le plus de social possible car ce n’est pas possible de continuer de la sorte.
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Le vrai problème en France, est que le peuple ne se mobilise pas assez, résultat ils subissent
Concernant les loyers chères et dispoportionnés, regardez cette vidéo « underground » sur le mouvement lancé par les « jeudi noir » : http://www.dailymotion.com/tag/dieudonne/video/xsd0m_heuredescyberjournalis tes-web-dieud
N’hésitez pas a en parler
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génial, je vais faire grève de loyer moi aussi
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La question par vous , est posée.
« pourquoi, par quels processus, mécanismes, lois économiques, techniques, financières, en arrive-t-on à une situation où une minorité ne cesse de s’enrichir alors que de plus en plus de gens peinent à s’en sortir, voire à entrer dans l’existence (cas d’une partie des vingt à trente-cinq ans) ? Seconde question : pourquoi les Français acceptent-ils cette situation alors qu’aucune formation politique ne propose de remède radical pour modifier la donne ? »
Génial ! Pourquoi , çà oui , par quels mécanismes ? Encore mieux . Et bien la réponse a mon sens a déjà été plusieurs fois donnée sur AV .A savoir , il y une chose qui a changé depuis quelques temps déjà . Nous vivons aujourd’hui , classes moyenne en tête de file , dans une ... illusion de dingue . Rendez vous seulement compte que le societé d’aujourd’hui vous donne la possibilité ,... de vivre avec de l’argent que vous n’avez pas !!! ... et même mieux , depuis la récente apparition du crédit à vie ,... de vivre avec de l’argent que vous n’aurez jamais.
Vous ne voyez pas quelque chose qui cloche ?
Je vous prete , vous me rendrez demain , ok . Je vous prete vous me rendrez l’année prochaine ... mmm bon , c’est bien parce que c’est vous . Je vous prete , vous me rendrez quand vous serez mort .... blip , syntax error , mr Dugué !
Et pourtant c’est pas un bug , c’est une tendance qui a l’immense pouvoir de liberer l’élan consumériste. Et n’est ce pas nouveau et formidable ? Les classes moyenne ont un train de vie qui ne ressemble pas à leur salaire, mr Dugué , deux bagnoles à crédit , une maison à crédit , des vacances en famille , un emprunt , puis un voyage et l’appareil numérique pour le fiston , et plus tard , le scooter pour ... bref , vu le prix des choses et les revenus , c’est tout bonnement intenable ! ... oui .
Alors , je vais vous dire pourquoi je suis d’accord avec le propos de « Le sudiste » , au début de ce fil . Cette révolution de 68 nous a beaucoup fait avancer sur de nombreux plans , mais il y en a un qui a severement reculé et cela s’est pleinement réalisé losque les soixante huitards ont fait des enfants ... principalement autour du regne Mitterand , et ce président là à eu à faire avec la premiere génération d’un peuple .... d’enfants rois , les premiers enfants de 68 , qui dans le girons des révolutionnaires « de la sandale , des oiseaux , des fleurs , et de pas de choses qui se fument » , ne voudraient jamais plus grandir.
Ca se comprend , j’y mets un coté péjoratif , mais les soixante huitards , sont nés de la guerre , elle n’est pas passée sur eux mais ils ont eu à se débattre dans une societé qui partout , sentait la mort , monsieur Dugué , mais ( peace and love )apres s’etre jurés de ne plus la faire ( et je leur en suis gré ) , ont protégé et choyé leurs enfants sans les préparer à la vie, démontant les systemes d’autorité , et favorisant le développement de l’état providence. La fameuse génération Mitterand , a donc été surprotégée et tres infantilisée . La droite n’a fait que saisir l’opportunité et organiser le consumérisme autour du rêve des anciens révolutionnaires , dont beaucoup ont accumulé biens et richesses et aujourd’hui, pour eux comme pour leurs enfants de la classe moyenne, l’infantilisation touche un point critique. La droite a transformé nos vies en entreprises individuelles , et les enfants des soixante huitard commencent à comprendre que le rêve de leur parents touche à sa fin .
La maniere qu’ont les classes moyenne , non pas de consommer , mais de désirer et de choisir les biens et les acquisitions , est celle des enfants rois , devenus grands. . Le plaisir doit etre immédiat , le mot économie a été remplacé par le mot emprunt .
Et les banques se régalent , elles pretent à vie , et tout ce que vous croyez posseder leur appartient tant que vous n’avez pas remboursé , le moment du remboursement total étant une notion devenue virtuelle , completement chassée même , pâr la notion de credit revolving. A peine une partie remboursée , vous pouvez réemprunter.
Mais si les classes moyennes faisaient l’experience de vivre un temps avec leur unique paie comme revenus , on se rendrait compte que nous sommes bien plus pauvres que nous en avons l’air .
Mr Dugué , je suis partagé entre responsabiliser une gauche qui jadis a voulu relever le niveau de vie des modestes en créant l’illusion du pouvoir d’achat , et accuser une droite plus opportuniste que jamais , d’avoir opéré à une prise littérale de nos biens par le biais du média publicitaire et de la banque, autour de laquelle toute la vie des classes moyennes gravite .
En gros , vous trouverez certainement des gens des classes moyennes pour vous expliquer que la banque et le trésor public sont les deux organismes à ne pas décevoir , sinon , le rêve consumériste des grands enfant disparait , et la vie devient une source de frustration extraordinaire .
Mais je pourrais accuser sans problème la paresse intellectuelle et le manque de discernement de gens qui croient en ce miroir aux alouettes . On pourrait refuser de participer à tout çà , et pas que dans les mots ... mais ...
... Et c’est là la clé de voute de ce systeme . Ce que les publicistes , les commerciaux , ont compris en integrant progressivement l’etude des masses , des societés , à leurs campagnes , c’est que posseder , élever son train de vie était une tentation à peu pres irrésistible dans une societé devenue tres comparative , et tres malléable. Frustrez les d’un coté , ils consommeront de l’autre ... Effrayez les du même coté , ils consommeront toujours de l’autre . Ils ont tout simplement découvert le moyen de rendre le consumérisme totalement compulsif . Frustrez un enfant , et vous le verrez , c’est exactement pareil. Alors pour monsieur , quand le nouveau plasma sort , c’est pas plus que « il me le faut ! » et çà suffit pour avoir le sourire de la banquière. Et tous les soirs au travers de la petite lucarne , l’insécurité expliquée par des gens en costard , l’autre jour sur la 6 , un cambriolage en direct ... Combien d’alarmes , de portails et autres équipements ont été vendus depuis ? La pub du crédit est toujous collé à celle de la voiture qui precede celle de l’assurance , etc etc ... c’est du matraquage.
La pub s’adresse aux français comme à des enfants , et il y a de fait toutes les chances de voir réagir les gens comme des enfants, de maniere compulsive. Et de fait , quasiment toutes les pubs sont faites pour les classes moyennes .
Voilà , ma pensée et ma réponse à cette question , mr Dugué.
GRL
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