Article à la longueur indigeste avec beaucoup trop d’ « absolu » et d’ « absolument » et qui se trompe sur quelques points entre autres.
1. Le point de départ du MoDem est bel est bien l’élection présidentielle et surtout, les 18% de François Bayrou. S’il n’avait obtenu que 7% comme en 2002, il n’y aurait pas de MoDem, assurément. Le MoDem avait l’ambition de réunir TOUS les électeurs (antagonistes) de François Bayrou en un seul parti. C’est, je pense, la première erreur. Il aurait sans doute fallu créer un parti de centre gauche, conserver l’UDF et imaginer une collaboration entre les deux versants en y agglomérant d’autres petits partis (comme le PRG et peut-être des écologistes).
2. Il y a une réelle contradiction entre le fait de vouloir démarrer le MoDem avec les 7% des législatives de juin 2007 et la critique contre les députés UDF sortants devenus NC. Les 7%, c’est en quelque sorte F. Bayrou moins le NC. Il est évident que la plupart des députés actuels NC n’auraient pas gagné s’ils avaient eu contre eux un candidat UMP.
3. De plus, à ces législatives, des candidats comme Jean-Christophe Lagarde à Drancy avaient l’investiture du MoDem sans avoir de candidature UMP.
4. Il est faux de dire que des élections législatives consécutives à une élection présidentielle apporte forcément une majorité absolue au Président de la République. Le meilleur exemple est juin 1988 où le PS n’a pas eu de majorité absolue et où Michel Rocard a dû naviguer entre communistes et centristes (au grand bonheur de François Mitterrand).
5. L’élection du député François Bayrou en 2007 n’est due qu’au désistement bienveillant au second tour du candidat UMP en sa faveur (il faut le rappeler). Aux municipales de mars 2008, la liste UMP est restée au second tour et la liste de François Bayrou a échoué au profit de la liste socialiste.
6. Un homme politique responsable ne jure pas fidélité en une personne (il n’y a que sous Vichy...) mais à des principes politiques, sinon, cette personne serait un gourou et son parti une secte. La conviction doit être indépendante des hommes qui, eux, peuvent changer. C’est le cas de François Bayrou qui, d’une démarche d’alliance électorale avec l’UMP, s’en est éloigné sans concertation. Les hommes sont libres. Il a eu le droit de changer et les députés UDF sortants ont eu le droit aussi de rester sur leur position d’origine (se rappeler toujours comment ils ont été élus en juin 2002 avec la bénédiction de François Bayrou et d’Alain Juppé). Il n’y a pas de « traître » d’un côté comme de l’autre, il n’y a eu que positions et prises de responsabilité. En démocratie, les élus sont libres, heureusement.
7. Votre calcul sur la « valeur » d’un élu NC par rapport à un élu MoDem est assez ridicule et oublie simplement le principe du scrutin majoritaire à deux tours. Demandez aux électeurs du FN la « valeur » d’un non-élu du FN, dans ce cas.
8. Je reprends l’exemple du FN puisque c’est le seul parti, avec le MoDem, qui est hors système et refuse toute alliance (ce qui peut se comprendre pour le FN est difficilement compréhensible pour le MoDem dont le concept est de vouloir rassembler la gauche et la droite). Le FN n’a pas besoin de députés pour avoir du travail sur le terrain. Aujourd’hui, l’information parlementaire circule complètement sans avoir besoin de député. Le travail sur le terrain dépend de ceux qui veulent bien le faire, pas d’un député (qui a autre chose à faire d’ailleurs). Le score du FN (celui de 2002 comme celui de 2010) montre bien qu’il n’y a pas de corrélation entre nombre de parlementaires et audience. Même raisonnement avec Europe Ecologie. Par ailleurs, toujours dans cette argumentation, le MoDem a (on le dit encore trop peu) une bonne douzaine de sénateurs...
9. L’argument concernant les régionales de 2004 ne tient pas puisque l’UDF canal Bayrou avait fait quelques bons scores comme en Île-de-France avec 16% (liste André Santini). Parler de démocratie « bancale » quand le scrutin majoritaire n’avantage pas est un peu antidémocratique : si on entre dans une compétition, on en accepte au préalable les règles. Avec cette logique, Lionel Jospin n’aurait jamais dû gagner les législatives de juin 1997 car aidé de nombreuses triangulaires avec le FN.
10. Vous confondez dans votre sondage (les 86%) sympathisants (qui n’ont pas d’engagement et qui voient les choses de loin) et militants (engagés et qui ont vu l’inutilité de leur action car François Bayrou se moque de sa base). C’est sûr qu’un sympathisant n’est pas capable de se rendre compte des murs qu’un militant peut connaître. Rien n’est donc incompatible entre 86% sympathisants contents de François Bayou et 90% des militants mécontents.
A lire :
La grande démocratie interne du MoDem.
Les 18% de François Bayrou.
Cordialement.
04/04 10:31 - L’enfoiré
Bonjour Immotep, J’ai survolé votre article, car étant Belge, je ne connais pas tous (...)
30/03 11:27 - misol
excellente analyse , un peu trop longue toutefois. Voltaire a raison... à reprendre donc de (...)
30/03 08:32 - Sylvain Rakotoarison
A Lokerino 30 mars 08:08, Je m’adressais à l’auteur. J’avais compris votre (...)
30/03 08:08 - LOKERINO
désolé Mr Rakotoarason, mon truc , c’etait du second degré... Certes, guère plus finaud (...)
29/03 23:17 - resistance
Je partage assez vos inquiétudes, Stephanemot. Je pense que M. de Sarnez accentue les défauts (...)
29/03 23:04 - toumelin
je n’ai toujours pas compris comment en politique on pouvait etre du centre surtout (...)
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