Pfffiouuuu ! C’est presque plus indigeste que le tome 1 !
Bon, je ne m’étalerai pas sur l’analyse de la situation. Vous avez les oeillères du convaincu, inutile d’argumenter de façon objective.
Voici mon opinion sur les actions prises lors du Conseil National du Mouvement Démocrate qui vient de se tenir samedi. Celui-ci devait être l’occasion de faire le point sur les raisons des derniers échecs électoraux du MoDem et de définir à la fois une stratégie et un fonctionnement renouvelés à partir des leçons de ses échecs.
En matière de stratégie, le MoDem a repris un positionnement « indépendant », en dehors des blocs de droite et de gauche actuels. Après la confusion des derniers mois, et la manifeste mauvaise volonté des partis de gauche quant à un accord possible (il suffit de lire le compte-rendu de la réunion des Verts de ce WE), il s’agit là sans doute de la solution la plus logique et cohérente.
Néanmoins, faute de main tendue envers d’éventuels partenaires, notamment de sa propre famille, cette stratégie d’isolement pratiquée par un parti aussi peu populaire ne manque pas d’interroger sur ses capacités à exister de façon pérenne. Si cette stratégie semble logique en vue de l’élection présidentielle, elle risque de manquer d’efficacité pour conserver, voire élargir, le nombre de ses élus.
En matière de fonctionnement, deux décisions ont été annoncées :
- sur le projet, la nomination d’une vingtaine de secrétaires nationaux thématique, attendue depuis longtemps. On peut supposer qu’ils rapporteront au nouveau vice-président en charge du projet, Robert Rochefort. Dans la mesure où leur nomination se fera sans précipitation, et que ces personnes auront effectivement un rôle politique, cette décision est sans nul doute positive. Néanmoins, on peut encore s’interroger sur le lien entre ces secrétaires nationaux, les commissions thématiques, le projet du parti, et un éventuel dialogue avec des mouvements politiques proches.
- sur l’organisation, la nomination d’un secrétaire général, en charge (on imagine) du fonctionnement interne. Là aussi, cette décision très attendue semble positive (sans porter aucun jugement de personne). Néanmoins, le rôle exact de ce secrétaire général, assez junior, n’est pas encore claire, notamment en lien avec le président et le bureau exécutif.
Ces décisions, qui ont été accompagnées d’autres annonces et d’une analyse à mon avis très caricaturale et restrictive des causes des récents échecs, me paraissent largement insuffisantes. Je retiens plusieurs lacunes graves, qui faute de traitement me semblent constituer un risque majeur pour le MoDem :
- le déni de l’erreur. Lorsque l’on conduit un parti, on doit assumer les résultats médiocres autant que s’attribuer les victoires. Faute d’assumer ses erreurs et faire ainsi amende honorable envers son électorat et ses militants, la direction du MoDem n’est pas vraiment convaincante dans ses propositions de réformes. En corollaire, la stratégie qui consiste à recherche des boucs- émissaires, à l’intérieur comme à l’extérieur, n’est pas constructive, et perpétue le déni.
- l’absence de clarification fonctionnelle. Des éléments positifs ont été annoncés, mais sans réelle répartition des rôles, ni réforme globale d’une organisation qui a montré ses limites. Certes, cela peut être dans la feuille de mission du nouveau secrétaire général, mais celui-ci ne semble pas avoir d’objectif précis à ce stade (mais je manque sans doute d’éléments d’information).
- l’absence de main tendue. Plutôt que de rechercher des possibilités d’alliances, au sein de sa propre famille, afin de se re-crédibiliser auprès de son électorat qui s’est massivement abstenu (à plus de 50%), le MoDem semble se draper de nouveau dans son splendide isolement. Or, une double opportunité existe : à droite, la famille centriste a fait un premier pas vers l’autonomie, qu’il conviendrait de saluer, même s’il n’est pas suffisant.
A gauche, Cap 21 et les écologistes indépendants sont dans une impasse en raison de l’ancrage réaffirmé des Verts à gauche. Là aussi, une main tendue pourrait être payante.
Mais il faut pour cela savoir mettre son ego dans sa poche. Dans les deux cas, il ne s’agirait pas à ce stade de parler d’alliance, mais au moins de discuter du fond et des problèmes prioritaires sur lesquels une position commune peut être trouvée. De la même façon, la stigmatisation des nombreux cadres et militants qui se sont éloignés ne peut qu’affaiblir ce mouvement.
Même si des règles claires en matière de communication externe méritaient d’être énoncées, elles auraient dues être équilibrées par de nouveaux outils et engagements en faveur du débat interne. Le MoDem n’est pas un parti qui puisse fonctionner de paçon pyramydale et hiérarchique, ce n’est pas sa culture.
Je pense que vous faites une série d’erreur d’analyse qui vous conduisent à des propositions de solutions inadaptées.
La principale est de penser que les problèmes de ce parti proviennent soit de l’extérieur, soit d’énemis de l’intérieur, sans imaginer que les critiques et départs puissent venir d’erreurs internes. Cet aveuglement vous conduit dans le mur : tant que l’on est pas conscient de la réalité d’un problème, il est difficile de le traiter.
Imaginer que l’on puisser résoudre un problème de fond par de la communication, cela relève de la méthode coué.
Le MoDem a perdu ses militants, ses élus et son électorat. Il lui reste un projet intéressant mais peu connu, un présidentiable mais écorné.
En regroupant ses forces avec celles d’autres mouvements aussi mal en point, une alternative crédible pourrait voir le jour. Mais on n’en prend pas le chemin.
Le plus probable est que le MoDem va vivoter jusqu’en 2012, parallèlement à divers tentatives politiques de récupération de l’électorat modéré, que celui-ci s’éparpillera ou s’abstiendra en 2012 faute d’offre crédible, et qu’une recomposition plus efficace se produira après 2012 et la victoire probable de la gauche (il est plus facile de se recomposer dans l’opposiition, surtout si l’UMP est le théatre de guerres des chefs).
En cas de victoire de la droite, une recomposition verra aussi le jour, mais plus difficilement car le centre sera toujours écartelé entre composantes majoritaires et d’opposition.
06/04 16:03 - Pierre JC Allard
@ Trolleon. « Le Modem rend fou » Pourriez-vous développer ? Pas que je n’aie pas (...)
04/04 20:25 - oeil-de-lynx
@ Imhotep Vous devriz plutôt aller lire le lien que donne Pierre JC Allard... (...)
04/04 19:45 - Pierre JC Allard
@ Voltaire Je m’adresse à vous, mais je pourrais le demander aussi à la demi douzaine de (...)
01/04 17:32 - Hussein
Ouf, j’ai réussi à aller au bout et à tout lire. Avec un tel programme, (...)
31/03 11:31 - andrée
La réaction ci-dessus s’adresse évidemment à H .Debotte ? auteur du questionnaire-réquisitoire
31/03 11:15 - Imhotep
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