La question en
elle-même n’a aucun sens : la seule chose qu’elle révèle est la
conception largement partagée et répandue de l’Islam civilisation et islam religion comme un bloc homogène :
ce qui n’est évidemment pas le cas.
Qu’est-ce qu’un
chrétien modéré ? difficile à répondre : parlons-nous d’un catholique ?
traditionaliste ? post Vatican II ? d’un orthodoxe ? de quel
rite ? d’un protestant ? calviniste ? luthérien ? mormon ?
d’un témoin de jéhovah ? etc…etc…
Nous pouvons
parler, et encore, de croyant modéré mais certes pas de musulman modéré ou de
chrétien modéré…la seule question pertinente serait d’être à même de définir une échelle dans le rapport à la
Croyance, ou la nature de la Foi chez tel ou tel individu : Foi comme
Croyance relevant du domaine spirituel, difficile de les quantifier matériellement donc.
Quant à la Charia,
elle relève de l’orthopraxie et non de l’orthodoxie : et bien souvent dans
l’Histoire, c’est le Politique qui la définit, non le Religieux : à partir
de là : difficile de juger de la croyance d’un musulman à partir de son
rapport à la Charia : celle-ci étant élastique, évolutive, changeante, etc…d’autant
plus que nous entrons là dans le problème du conflit entre Loi divine et lois
relevant de l’Immanent : problématique central dans l’islam, semble-t-il…
L’islam connaît cinq
piliers : reconnaît Allah comme seul dieu, et Mohamed comme sceau des prophètes
et messager d’Allah : après au niveau de la Croyance autant que de la
Pratique : l’Islam propose un panel très large, des courants les plus
radicaux et littéralistes à des courants ésotériques mystiques (soufisme…), ou qui
se sont largement ou définitivement séparés de l’islam (bahai, druzes, etc…)
L’actualité
notamment les attentats dits islamistes tend à enfermer Islam et islam en une perspective
unique : rappelons tout de même que le kamikaze islamiste est doublement mécréant,
hérétique et donc hors-islam : suicide : interdit par l’islam, de même
que dans le code martial musulman ; usage homicide du feu : ce
traitement dans la religion musulmane ne peut intervenir que post-mortem car
relevant du jugement divin et opérant en contexte infernal ou géhennique.
Donc : le
kamikaze islamiste est stricto sensu hors-islam, théologiquement parlant.