Le discours considérant à stigmatiser les banques est très à la mode, on ne compte plus les articles sur Agoravox en ce sens, tous reprenant avec plus ou moins de style les arguments de la très populaire vidéo « l’argent dette » de Paul Grignon. D’ailleurs la première partie de votre article est en une contrefaçon parfaite.
On oublie trop souvent que ce ne sont pas les intérêts élevés qui sont à l’origine de la crise financière, mais bien au contraire l’argent gratuit qui a poussé les ménages à s’endetter pour s’acheter des biens qu’ils ne pouvaient pas se permettre avec le seul fruit de leur travail. Cette accroissement de la demande a entraîné mécaniquement un phénomène de bulle, notamment immobilière, jusqu’au moment où le marché s’est retourné, transférant la charge des dettes individuelles aux Etats.
Vous affirmez utopiquement qu’il suffirait que les Etats produisent infiniment de la monnaie pour résoudre tous les problèmes du monde. En d’autre termes, qu’ils agissent comme les banques l’ont fait, pour alimenter d’autres bulles. C’est bien ce qui s’est passé à partir de 2008. D’où l’explosion des bourses et la stabilisation des prix immobiliers à des niveaux toujours bullesques, en tout cas en France, interdisant l’accès à la propriété aux jeunes générations, tout en leur ajoutant sur les épaules une dette collective croissant à vitesse exponentielle. Une double peine pour préserver les gains capitalistiques des générations antérieures.
Vous semblez confondre finance et capitalisme. Le capitalisme, c’est la propriété. Offrir la possibilité à chacun de se construire un capital lui permettant de sécuriser sa famille, par le fruit de son travail. La politique de la planche à billet que vous préconisez induit une dévalorisation perpétuelle de la monnaie, et donc de la rémunération du travail. En produisant une inflation non contrôlée, tout effort d’épargne devient caduque.
L’idée est généreuse, nous l’avons expérimentée depuis 30 ans avec nos dépenses sociales au dessus des revenus de notre croissance. Le résultat, c’est une situation sans solution qui nous obligera sans doute, à l’instar de la Grèce, à revoir entièrement nos système de solidarité de façon brutale, sous peine d’explosion de notre zone économique.