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Commentaire de therasse

sur La crise pédoclaste, un regard sur l'exercice de l'autorité dans l'Église catholique


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therasse therasse 2 avril 2010 18:39

Dès lors que l’ Eglise se solidarise en couvrant durant de longues décennies des comportements criminels, elle endosse moralement ces crimes. 


Je ne reviendrai pas sur la pédophilie dont on parle abondamment sur tous les médias en ce moment, sauf peut-être pour faire remarquer que l’épiscopat américain avait en son temps justifié les protections apportées à ces criminels, en arguant du fait que nulle part, dans les Testaments, aucune limite d’âge n’était indiquée en matière d’amour ou de sexualité entre hommes et femmes, et qu’en conséquence, il n’appartenait pas à la hiérarchie catholique de juger ces comportements.  

Mais ce dont on parle moins, et où également la solidarité corporatiste cléricale a couvert des crimes, c’est dans les sinistres lavoirs appelés « Institutions Magdalene » en Irlande -où des jeunes filles, ayant fauté ou ayant manifesté l’envie de le faire, étaient placées à vie dans ces « maisons de correction », des lavoirs, par leur père, et étaient exploitées par des religieu(x)ses, subissaient les pires mauvais traitements, pouvant aller jusqu’à la mort pour certaines d’entre elles. 

Des procès furent intentés par quelques unes d’entre elles qui eurent le bonheur de s’en échapper, ou d’en être retirées par leur frère aîné, après décès de leur père, mais l’Episcopat irlandais parvint à bloquer les enquêtes. Ces rescapées évoquèrent des fosses communes où on enterrait les malheureuses qui mourraient des suites des mauvais traitements subis. Les dernières Institutions Magdalenes fermèrent leurs portes en 1996. Un excellent film décrivit le calvaire de ces jeunes filles : « Magdalen’s sisters » de Peter Mullan.

Il est assez paradoxal de constater que cette mafia ensoutanée (car, en ce qui me concerne, dès qu’il y a crimes, solidarité d’une corporation pour couvrir ceux-ci, et omerta, il y a mafia), exerça pendant tout ce temps un magistère moral sur le monde entier, interdisant la contraception, l’avortement, interdit pendant bien longtemps la jouïssance, l’acte d’amour se limitant alors à sa fonction reproductrice, mettait la pression en vue de censurer des oeuvres artistiques (le film « La Religieuse », notamment tiré du roman de Diderot), participa activement aux massacres rwandais, pendant que les hautes sphères vaticanes se rendait complice de ces abominations.

Et ils trouvent encore aujourd’hui des avocats parmi les croyants pour les défendre ou relativiser toute cette fange. Pauvre monde !

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